Homosexualité : Dans la vie de deux filles qui aiment les filles :

A l’ère de ce XXIème siècle où l’on tente de faire croire que la société dans sa totalité prône la liberté, l’égalité et la pluralité des genres, comment vivent celles qui la défendent vraiment ? Retour sur des témoignages concrets de filles qui aiment les filles.

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Les barber afro, des Etats-Unis à Paris

Connu sous le nom de barbier en français, le barber n’est autre que le coiffeur pour homme. Dans la culture afro-américaine ce métier est empreint d’un fort capital symbolique et culturel grâce au mouvement Barbershop. Le mouvement s’exporte à merveille auprès des diasporas africaines à Paris. Retour sur les origines du mouvement Barbershop et sa traversée de l’Atlantique pour la capitale française.

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Aujourd’hui lorsqu’on entend parler de Barbershop, plusieurs choses nous viennent à l’esprit : on pense au célèbre film d’Ice Cube en 2002 ou encore à ces salons de coiffures afro-américains d’Harlem, avec des barber de talent produisant des coiffures aussi impressionnantes que extravagantes. En réalité les Barbershop sont à l’origine un mouvement liant coiffure et musique, et trouvant ses racines dans l’Angleterre du 17e siècle. Ce mouvement a connu de nombreuses évolution, il a traversé les générations jouissant toujours d’un franc succès au fil des années jusqu’à venir s’installer en France et dans les rues de Paris à la fin du 20e siècle et au début du 21e.

En effet, dans les années 1600, les coiffeurs anglais ont alors l’habitude d’avoir une cithare dans leur salon, et de laisser la clientèle jouer quelques notes en attendant de se faire coiffer. Dans certains cas, de véritables chansons sont produites. Ce concept pourtant très simple devient le « barber’s music », la musique de barbier.

Cette tradition se poursuit lors de la fondation des États-Unis. Durant la deuxième moitié du XIXème siècle, la music Barbershop continue son expansion en s’inspirant énormément de la culture et de la musique afro-américaine. C’est à ce moment là que se développent les Barbershop afro.

Dans un contexte très particulier d’esclavage, puis de ségrégation, la population américaine est en proie à de vives tensions communautaires. Au milieu de ces clivages, la communauté afro-américaine souhaite aussi affirmer sa propre culture et son identité. Les Barbershop sont les lieux symbole de cette volonté d’expression culturelle, et ce jusqu’aujourd’hui. Dans la culture afro-américaine la chevelure est d’une importance capitale car mis à part la couleur de peau, elle est le symbole corporel d’une authenticité et d’une singularité du peuple afro-américain. La chevelure rappelle par conséquent les origines ethniques, elle a une forte valeur symbolique. Les barber alors amenés à s’occuper de cette chevelure, ils ont comme la mission de gérer un héritage culturel important, et l’image physique de la population. Le métier de barber est donc considérer comme très important au sein de la culture afro-américaine tout comme le Barbershop car il devient lieu cristallisant ce patrimoine.

Les artistes vont être ceux qui vont avoir le rôle le plus important dans la promotion de la coiffure afro, notamment chez les hommes. On voit le rôle capital joué par les humoristes et les stars de la musique. Les artistes vont être à l’origine de beaucoup de phénomènes de modes. Ils vont initier les tendances afin de montrer la diversité et la richesse du savoir faire afro-américain dans le domaine de la coiffure avec pour objectif de toujours affirmer l’identité de la communauté.

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Ici Will Smith dans la célèbre série Le Prince de Bel Air. Beaucoup de jeunes issus des quartiers populaires vont déclarer s’identifier à ce personnage.

Le mouvement Barbershop va traverser l’Atlantique pour occuper une place tout aussi importante à Paris. Il va s’installer dans la capitale française grâce aux diasporas africaines. En effet, les similitudes entre afro-américain et diaspora africaines françaises sont évidentes. Compte tenu de son passé coloniale, la France compte sur son territoire d’importantes diasporas issues notamment de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique subsaharienne. L’histoire des afro-américains inspirent totalement les diasporas africaines qui sont confrontées aux mêmes défis d’intégration et aussi à cette volonté de ne pas oublier leur culture. La coiffure rentre aussi dans ce défi là. Les Barbershop « afro français » sont donc aussi un lieu d’expression de culture et d’identité, mais cette fois-ci des diasporas africaines de France. A Paris, le mouvement Barbershop connaît un franc succès auprès notamment de la jeunesse. Cela s’explique par l’influence de la culture américaine auprès des jeunes, l’« american way of life », ainsi que la place prépondérante de la musique, et surtout du hip-hop constamment associé à l’image des Barbershop afro. Dans la capitale française, le mouvement s’est beaucoup sédentarisé dans les 18e  et 19e arrondissements de Paris. Stanley, plus connu sous le nom de Barber Stano témoignent de la place du mouvement aujourd’hui au travers de ces photos.

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Barber Stano, coiffeur du salon de la Cleanik (Paris 19e) : « les clients adorent l’ambiance Barbershop, c’est un lieu de partage, ils se sentent dans leur élément et comme chez eux avec la musique. C’est aussi un lieu de Paris où les jeunes des diasporas africaines se sentent à l’aise et se retrouvent pour parler culture »

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Barber Stano : le cheveu crépu est unique, il ne se traite pas comme les autres, on peut faire tellement de chose avec. Il faut apprendre à en être fier car c’est une partie de nous, de notre identité »
Au travers de l’évolution du mouvement Barbershop, c’est une leçon qu’on apprend : la coiffure est un art et une forme d’expression culturelle puissante et unique.

 

 

Le poker : un monde misogyne ?

Le poker est un jeu de plus en plus rependu. Que ce soit à la télévision ou sur internet, on assiste à une multiplication des propositions de tournois. Il comporte une forme ludique et rapide de gagner de l’argent. Hommes et femmes cohabitent autour d’une table de poker, mais si l’industrie du poker compte de nombreuses femmes dans ses rangs, lors d’une compétition internationale, les joueuses ne représenteront jamais plus de 5% de l’ensemble des participants. Comment les joueuses de poker professionnel vivent-elles ce jeu typiquement masculin ? Lire la suite

Internet, médias de masse, et industrie musicale : des institutions traditionnelles en decrescendo ?

La corde sensible est touchée : entre le numérique et l’industrie de la musique, c’est bien loin d’être l’accord parfait. L’explosion d’Internet et des nouveaux médias a changé la donne et poussé le modèle traditionnel d’hégémonie des majors à évoluer : la construction de carrière est maintenant participative.

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Le harcèlement de rue : dénonciateur d’une inégalité entre hommes et femmes ?

Anaïs Bourdet, graphiste de formation, est une jeune active marseillaise. En 2012, elle a décidé, à la suite d’un agression de rue, d’ouvrir le Tumblr « Paye Ta Schneck » sur lequel elle témoigne du harcèlement qu’elle a subit. 5 jours plus tard, le blog avait fait le tour de France. Anaïs Bourdet revient sur ces témoignages qui révèlent une inégalité hommes/femmes.

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Hospitalisation à domicile (HAD): Pour ou contre?

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L’hospitalisation à domicile (HAD) est une forme d’hospitalisation à temps complet au cours de laquelle les soins sont effectués au domicile de la personne. L’HAD constitue désormais une des réponses à l’aspiration grandissante de la population à être soignée dans son environnement familier, quand la situation le permet. Mais de nombreuses personnes sont réticente à cette idée. Retour sur l’expérience d’une mère de famille ayant mis en place un HAD pour son fils atteint d’une tumeur cérébrale. 

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Gwen, de l’islam à Jésus-Christ

«L’Islam m’a dit qu’un Dieu existe mais Jésus m’a montré qui est Dieu. »

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Pays aux racines judéo-chrétiennes, la France est un pays cosmopolite voyant la pratique de plusieurs religions sur son territoire. Dans ce brassage culturel, les trois principales religions monothéistes, Judaïsme, Christianisme et Islam se distinguent en nombre de fidèles .Les croyants revendiquent un sentiment fort d’appartenance et d’identification à leur religion qu’ils jugent comme définissant leur identité. Il est rare de voir la conversion d’une religion à une autre. C’est pourtant l’histoire de Gwen. La jeune femme parisienne nous livre son témoignage sur son passage de l’Islam à Christianisme.

Dans quelles circonstances s’est déroulée ta conversion ? Gwen. J’avais 27 ans. Je vivais à Saint-Denis avec mon concubin Mild, qui est aujourd’hui mon mari. Il est issu d’une famille chrétienne. J’avais parfois des discussions sur Jésus avec lui, mais aussi avec sa mère qui avait l’habitude de nous rendre visite. Je ne prêtais pas tellement attention à leurs propos car à cette période là j’étais enraciner dans l’Islam. Je considérais Jésus uniquement comme un personnage important du Coran. Par la suite un évènement a bouleversé ma conception des choses. Durant une période, Mild a subit d’importantes douleurs au genou l’empêchant de marcher. Un jour sa mère m’a invité à les rejoindre dans un moment de prière. Je l’ai fais mais sans grande conviction. Elle s’est alors mise à prier avec beaucoup d’intensité pour le rétablissement de Mild. Durant ce moment de prière elle s’adressait à Jésus et c’est alors qu’elle demanda à Mild de se lever alors qu’il ne pouvait pas marché. A ma grande surprise, Mild se leva. Il n’eut plus de douleur à son genou par la suite. Cet évènement qui peut sembler surnaturel m’a beaucoup troublé et m’a poussé dans une phase de réflexion. C’est là que ma conversion a réellement débutée.

Tu racontes ce moment comme le point de départ de ta conversion, par conséquent comment s’est déroulée la suite des évènements et quelles raisons concrètes t’ont véritablement poussé à passer d’une religion à l’autre ?

J’étais dans une véritable recherche de Dieu et j’avais ce profond désir de savoir qui il est. Mild m’a alors invité à l’église. Il l’avait déjà fait plusieurs fois auparavant et j’avais refusé, mais après son rétablissement, j’ai décidé d’y aller. J’y ai vécu des moments forts en y entendant parler d’un Dieu paternel et rempli d’amour. C’est quelque chose dont j’avais énormément besoin car ma vie a été marquée par l’absence de mon père. Lé véritable déclic s’est produit par la suite quand j’ai réalisé que j’avais besoin de parler à Dieu de moi-même pour qu’il se révèle à moi personnellement. J’ai pris conscience que je n’avais pas besoin de religion mais d’une relation intime et profonde avec un Dieu qui me connaît et c’est ce qui m’a poussé à me tourner vers Jésus. Je n’estime pas être passé d’une religion à une autre, mais je suis entré dans une relation avec Jésus dans lequel j’ai trouvé une paix profonde et ce père dont j’avais besoin. Pendant longtemps l’Islam m’a apporté une éducation, cela m’a permis de m’identifier à une religion et d’entendre parler de l’existence de Dieu. Je dirais que l’Islam m’a dit qu’un Dieu existe mais que Jésus m’a montré qui est Dieu.

Suite à ta conversion, comment ta famille et tes amis ont-ils réagit ?

A vrai dire je n’ai pas fais d’annonce officiel. Ma famille s’en est rendue compte progressivement elle-même par le fait que je parlais de plus en plus de Jésus. Je me souviens aussi de cette anecdote lors d’un repas de famille durant la préparation de mon mariage avec Mild. Ma grand-mère qui est française a conservé ses traditions culinaires. Un jour elle a servi du bœuf bourguignon que j’avais l’habitude de refuser car avant je mangeais halal. Ce jour-là, j’ai accepté, ce qui a permis à la majorité de comprendre mon changement (rires). Ma famille est très ouverte et tolérante. Elle ne m’impose rien. Cependant je vois aussi que les avis sont partagés et que je suis parfois incomprise et un peu marginalisée.

Comment gères-tu les avis et les regards de ton entourage sur toi ?

Je le gère comme un défi avec pour but de toujours donner la meilleure image : refléter la paix et l’amour. C’est très difficile par moment, j’ai notamment une cousine qui a coupé les ponts avec moi et qui refuse de me parler suite à ma conversion. J’entretien néanmoins des rapports pacifiques avec mon entourage. Au travers de cette expérience j’apprends à rester humble, à ne pas juger et garder une main de réconciliation tendue.

Dans la manière de pratiquer de la foi, qu’est-ce qui a évolué lors de ton passage de l’Islam au christianisme ?

La pratique de la foi s’oriente beaucoup autour de la pratique de rituels et traditions dans l’islam. Je m’appliquais à respecter les rituels surtout au niveau des récitations coraniques et des prières. Suite à ma conversion, je prie avec mes propres mots en exprimant à Jésus les besoins que j’ai sur le cœur lors de mes moments de prière. C’est ce qui me place dans la dimension de relation.

Cette relation avec Jésus dont tu parles, comment parvient-elle à te transformer en tant que personne ?

C’est l’enseignement qui fait toute la différence. Au travers de la lecture de la Bible, j’apprends à connaître d’avantage Jésus, et surtout son caractère. J’en apprends aussi énormément sur la vie et le quotidien. Ensuite avec la simplicité et la sincérité de la prière, j’ai ce sentiment de paix et de décharge face aux différents aléas de la vie.

Suite à ta conversion et suite à ces évènements, qu’est-ce qui a concrètement changé dans ta vie quotidienne ?

J’ai radicalement changé dans la confiance que j’ai en moi-même et j’ai beaucoup gagné en maturité. Beaucoup de choses ont aussi changé dans ma relation avec Mild. Il m’arrivait souvent de me montrer agressive et j’avais parfois du mal à dialoguer et à m’ouvrir. Je m’étais forgée une véritable carapace, mais ma mentalité à complétement été renouvelé. Aujourd’hui, je suis moi-même surprise de voir comment le dialogue et la communication sont au centre de notre relation. Ma vision du couple a été transformée et le mariage a confirmé tout ça. J’ai le sentiment de devenir une femme accomplie et de progresser vers le meilleure.

David Mabiala