Entre burlesque et transformisme : Portrait d’une artiste qui n’a pas froid aux yeux !

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Léa Bare, artiste multidisciplinaire, s’épanouit dans la comédie, la danse, et le burlesque. Engagée, elle n’hésite pas à faire transparaitre ses prises de position au sujet de problématiques comme le féminisme et la question du genre, dans ses créations et performance artistiques.

       Les arts du spectacle n’ont pas toujours été une évidence pour Léa Bare. Comédienne-danseuse et performeuse burlesque. Lycéenne, elle voulait devenir styliste designer. Fascinée par le monde de la mode, elle intègre après son bac général, l’ENSAD. Une expérience qui marquera un tournant dans sa vie d’étudiante ; « En fait ils ne parlaient que business : argent, bénéfice… J’étais complètement désillusionnéJ’ai pris conscience que ce n’était pas fait pour moi » explique-t-elle. A cette époque elle n’avait pas vraiment idée de ce que pouvait être le théâtre. Elle intégra une petite troupe et prit des cours d’art dramatique à coté. Ceci en continuant à créer des robes et des costumes pour des évènements. Très vite, elle ressentit le besoin de se consacrer au théâtre, de s’exprimer avec son corps et plus seulement par le biais de ses costumes ; « Je me suis dit qu’il fallait que je me mette en scène moi ! Je me suis rendue compte qu’être sur les planches c’était tellement mieux. Et au fur et à mesure je me suis éloignée de mes dessins tout en continuant de faire de l’art plastique pour moi, pour mon plaisir » confit-elle.

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PRETTY PROPAGANDA : MY FUNNY VALENTINE – Mercredi 12 février 2014

    « A la base je pensais que le burlesque était une pratique féministe »

            Etudiante à l’Université Paris 3 en Master, Léa est comédienne dans plusieurs compagnies, metteur en scène et chorégraphe. A coté de ça, il y a le burlesque, une passion à part entière dans laquelle elle retrouve aussi son goût pour les costumes, « Il y a vraiment une compétition du costume en burlesque. J’y consacre beaucoup de temps, des heures ». Léa a commencé par prendre des cours à l’Ecole des Filles de Joie à raison de huit heures de danse par semaine, des cours de théâtre ainsi que des cours d’effeuillage. A la différence du Strip-Tease, le burlesque est une performance théâtrale ; « Le Strip-Tease appelle vraiment le désir, il y a un peu de ça dans le burlesque mais c’est surtout pour faire rire et faire décomplexer la femme » explique-t-elle. Comme le souligne Léa, le burlesque ne veut censurer personne, « le burlesque c’est remettre en question les stéréotypes établis de la femme». 

Il est vrai que nous vivons dans une société où l’image envahit tous les aspects de notre quotidien. Les références à la sexualité deviennent omniprésentes dans l’espace public : à la télévision, à la radio, sur Internet ect. C’est dans ce contexte que l’on voit réapparaitre des mouvements comme le féminisme, plaidant contre le diktat des médias et la pression des campagnes publicitaires qui conditionnent l’image de la femme. « A la base je pensais que le burlesque était une pratique féministe » indique t-elle avant d’ajouter, « C’était un acte un peu révolutionnaire, voir même politique de me mettre nue sur la scène théâtrale ». Une des politiques du burlesque est en effet de montrer des corps sexy, nus, mais des corps différents, « hors norme ». Il faut tout de même nuancer cette position car on est encore loin d’une libération totale et décomplexée du corps. Selon Léa, les filles s’imposent toujours la même chose, « Alors que les gens en général demandent complètement autre chose, ils demandent à voir de la cellulite, des grosses fesses » affirme t-elle, « On ne cherche pas la minauderie, mais aujourd’hui les codes du burlesque sont souvent détournés et mal interprétés ».

Léa est maintenant diplômée de l’Ecole des Filles de joie où elle retourne pour travailler et animer des cours de danse. Elle commence à être connu dans ce milieu et participe à des revues dans des cabarets à l’étranger : A Londres et Berlin principalement mais aussi au Danemark. 

« Drag King : Découvrez l’homme qui est en vous »

 

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Kabaret Kings – Portrait – Les Petites Gouttes – 05.04.14.

          Léa a participé au premier atelier Drag King qui a eu lieu à Paris en décembre 2013. Cet atelier, animé par Louise de Ville (performeuse Queer et burlesque originaire du Texas) était intitulé : « Atelier Drag King ; découvrez l’homme qui est en vous ». Lors de cette rencontre, Léa a pu apprendre les règles de base du transformisme comme le « Bandage », une technique qui consiste à se bander les seins pour cacher les formes.

« Aujourd’hui je me détache un peu du burlesque et je me concentre dans les créations « Queer », c’est à dire des créations « transgenre » comme le Drag King ». En effet, curieuse de tenter de nouvelles expériences, Léa s’est rapprochée de la communauté « Queer », « Les gender-studies m’intéressent particulièrement ainsi que les questions autour de l’identité sexuelle » explique-t-elle. Etant d’abord comédienne, le Drag King lui a permis d’aborder le jeu d’une autre façon ; «  J’ai pris conscience qu’on pouvait être sur scène l’exacte opposé de ce qu’on est dans la vie, principalement grâce à un travail en amont sur son corps. On peut être une femme extrêmement pulpeuse et jouer un homme. Tout est possible ! C’est ce qui m’a fasciné ». Cette expérience a fait évoluer sa conception du théâtre mais aussi plus généralement sa vision sur l’identité homme/femme ; « C’est une approche très intéressante pour moi en tant que comédienne mais aussi en tant que femme. » confit-elle. Elle dit d’ailleurs se sentir « rassurée », « Je me suis toujours dit que j’étais entre l’homme et la femme » confit-elle amusée. Proche de ces questions autour du genre, il était important pour Léa de réutiliser les codes propres du Drag King au sein de ses numéros burlesques. Elle a donc décidé de créer un duo d’effeuillage inspiré de performance Drag King, qui, avec plus d’une dizaine de représentations, est un de ses shows ayant rencontré le plus de succès.

            Etre performeuse burlesque et performeuse « Queer » lui permet de vivre des expériences enrichissantes qui viennent nourrir ses autres projets artistiques ; « Faire du burlesque c’est une activité complémentaire à comédienne-danseuse, on ne peut pas en faire son métier, c’est important de le préciser » ajoute Léa Bare avant de conclure en souriant, « c’est un caprice en fait ! ».

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Atelier Drag Kings animé par Louis de Ville, organisé au Kat’s Club à Paris, le 25.01.14

 DAMPT Marie Charline

Publications visées : magazines féminins, magazines culturels

1_Photo par Hervé PHOTOGRAFF

2 et 3_Photos par Gilles Rammant – Photographe (http://www.gillesrammant.com/)

 

 

 

Romain : navigateur, explorateur, planneur.

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Romain est ce qu’on appelle un planneur stratégique, une espèce encore rare dans les agences et qui jouit d’une aura toute particulière. Le planneur y est chargé de la stratégie, c’est l’intellectuel perché dans sa tour d’ivoire, celui qui sonde l’inconscient des consommateurs dans leur sommeil et qui passe ses journées à… rédiger des powerpoints. Pour lui son rôle est simple, à ses heures de bureau comme chez lui, il est très occupé à « réfléchir à des problématiques transcendantales », il tente « d’embrasser la vérité du monde et ses complexités pour les livrer au commun des mortels de l’agence ». Un chic type, en somme.

 

Manger bouger, mais surtout bouger

Plus sérieusement, Romain incarne parfaitement sa génération, celle de l’instantané et du changement permanent. Si leurs formations ont mis nos parents sur les rails de ce qui allait être leur carrière professionnelle, le train de Romain et de ses amis roule d’une tout autre manière. Ils semblent engagés dans un circuit imaginé par un Miyazaki déjanté et, si leur avenir peut à certains paraître incertain, il a pour notre planneur un fort goût d’aventure. Retour sur un parcours jeune et pourtant riche en virages.

Le petit Romain a commencé par obtenir un bac S et, fatigué de la rigueur des formules et des règles, s’est dirigé vers les bancs de l’université pour y apprendre la sociologie. Libéré de ces contraintes rigides, il se découvre une fascination pour les comportements humains, les mouvements civilisationnels et les schémas sociaux. Sa licence en poche, il décide de prendre l’air et part vivre un an en Afrique du Sud, où il enchaînera les petites boulots et les colocs improvisées. A son retour en France il veut voir autre chose, tente une dizaine d’écoles différentes, allant de la médecine à l’histoire en passant par le développement web. Il obtient finalement le concours de Sciences po en parcours communication et accepte sans hésiter ce qu’il sait être une formation de première qualité. Il y étoffe ses compétences d’analyse et de synthèse et s’ouvre à de toutes sortes de nouvelles problématiques, parmi lesquelles il retrouve cette sociologie qui lui plaît tant. Il lui semble transposer à son époque ce qu’il a appris à l’université et se prend de passion pour la politique.

En parallèle à ses études Romain lit beaucoup, consulte la presse et s’essaye à l’écriture. Fasciné par les hommes mais aussi par leur musique, leurs modes et leurs gouvernements, il crée des blogs dans lesquels il traite de ce qu’il observe, à la lumière de ce qu’il étudie en cours. Il devient également pigiste et écrit des articles, des chroniques et réalise des reportages pour plusieurs magazines et journaux d’information. Ne manquant pas d’ambition, sa plume plaît et il la prête bientôt à des livres, à des biographies et autres travaux de rédacteur, toujours dans l’ombre. Il dit pourtant ne se projeter complètement sur aucun de ces supports, sur aucune de ces pratiques et s’y adonner comme à un exercice, à un test, comme un caprice, « parce que ça m’amuse », dit-il lui-même.

 

Les premières armes

Son diplôme en poche, il devient conseiller parlementaire et assiste au plus près les hommes politiques de son pays dans leurs négociations, leurs entreprises, leurs moments de doute et leurs conflits. Tout y passe, tout est vu et enregistré. Il dira de cette époque qu’il se sentait comme dans une caserne de pompiers, « c’était l’alerte rouge 24h/24, 7j/7. Un vrai bordel mais c’était génial, vraiment excitant ».

C’est par une connaissance qu’il se verra proposer d’intégrer le monde de la publicité, de ses agences et de son strass. Car tout fonctionne comme ça dans ce milieu : c’est le népotisme chic, le networking. Il intègre un service de planning chez DDB, une des meilleurs agences du marché français et c’est un planneur senior qui le prend sous son aile. Il y passera quatre ans à réapprendre à travailler, à s’adapter à un milieu, à ses règles, à ses acteurs et à ses défis. Il est de nouveau baigné dans son élément, dans la sociologie, dans l’esprit des gens, mais les observe cette fois d’un tout autre promontoire : il s’agit de comprendre leurs motivations, leurs goûts et leurs blocages. Savoir ce que veulent les gens mieux qu’ils ne le savent eux-mêmes et les devancer dans leurs attente. Il prend le pouls de la société.

Son apprentissage terminé il quitte le nid, change d’agence et gagne au « turnover » une qualité de vie qu’il dit « très appréciable ». En effet, à 32 ans, Romain gagne plus de trois fois le SMIC et s’en félicite. Il a son propre bureau, est son propre chef et avoue avoir des conditions de travail privilégiées : « mon poste c’est quand même pas mal la planque. Je ne suis directement responsable de rien puisque les créas passent après moi. Si la campagne est un fiasco, c’est leur faute. Si c’est un succès, j’ai quand même ma part de mérite et c’est tout bénef ».

 

Pierre qui roule, n’amasse pas mousse

Pourtant, quand on lui demande où il se voit plus tard il est catégorique : ailleurs. Sa réponse me surprend et ma surprise le surprend : « Pourquoi est-ce que je devrais rester toute ma vie au même poste ? », me demande-t-il. Sa question illustre parfaitement le profil de ces nouveaux actifs, purs produits de la polyvalence et de l’adaptation. Apprendre pour faire puis pour changer et apprendre encore, autre chose, ailleurs. Dans ce monde où tout mue d’un jour sur l’autre il faut savoir être souple et curieux et Romain l’a bien compris. Le monde du travail, bien qu’impitoyable, semble à ses yeux être un grand parc d’attractions, un terrain propice à la découverte et à l’expression, où tout est mouvant et où ce qui se fige, disparaît.

 

Lucas Montenoise

Sylvain March

Gagner sa vie grâce à internet ??

Sylvain March

Trader indépendant

Passionné depuis très longtemps par la bourse, Nicolas Sylvain, trader indépendant qui fait des ravages depuis quelques années sur Internet, nous livre les secrets de son parcours et nous montre finalement qu’être indépendant financièrement grâce aux activités boursières est à la portée de tous. C’est un trader professionnel qui a appris à ces propres dépens et qui aujourd’hui, formateur et gérant du site en-bourse.fr, nous montre que se lancer en tant qu’auto-entrepreneur est loin de n’être qu’un chemin du combattant. C’est un mélange de passion, d’aventures professionnelles et d’ouverture sur le monde.

En tant qu’indépendant, Sylvain March a eu un parcours totalement atypique, qu’il dit « revendiquer car celui lui a apporté la faculté de penser de manière originale et non formatée ».

Après un IUT informatique et un DEUG de psychologie, il s’est orienté vers une carrière de prestataire de services informatiques, notamment pour les salles de marchés.

« J’étais déjà accro à la bourse, et je cherchais un moyen d’accéder professionnellement à ce milieu, alors que je n’avais pas de diplômes de finance. J’ai donc appris sur le tas, mais mon passage chez les pros m’a également beaucoup appris. Ne voyant pas de possibilité d’évoluer vers une carrière de trader institutionnel, les économies aidant, je me suis lancé comme trader indépendant tout en voyageant à temps plein autour du monde, pendant 1an et demi environ ».

Sylvain, grâce à sa nouvelle vocation a eu la chance de pouvoir apprendre tout en voyageant de part le monde – concilier travail et plaisir n’est donc pas finalement une chose si difficile.

Si l’on veut échapper à la dictature des professions « classiques », métro-boulot-dodo, au delà du fruit à récolter, il y a évidemment un prix à payer : savoir être flexible, réactif et surtout créatif.

« Je n’ai rien inventé, c’était dans l’air. En 2010, le blogging commercial explosait sur internet, c’était partout et tout le monde voulait se lancer. Quand on passe ses journées sur le web comme moi, on ne pouvait pas ne pas le voir. J’ai trouvé que peu de blogs francophones sur la bourse proposaient un cursus de formation intéressant, a lors que le concept cartonnait aux US, mais aussi en France dans d’autres niches. Ayant (et étant toujours) moi-même un élève par internet, j’ai eu envie de partager mon expérience et mon histoire »

Avec un peu d’expériences, un peu de recherches et de patience, on peut parvenir assez rapidement à un résultat

« En environ 1 mois, j’ai commencé avec quelques articles, mais aussi l’écriture de mon premier livre autoédité, car je souhaitais proposer une offre commerciale très rapidement après le lancement »

Cependant quand on est indépendant et qu’on vit dans un pays de droits et « d’imposition » (rires), on se pose évidemment la question de comment payer ses impôts si les revenus sont la plupart du temps irréguliers.

« Je suis occasionnellement à l’étranger, mais ma résidence fiscale est en France, je paye donc mes impôts en France. Il faut faire un choix, soit vous vivez en France et payez en France, soit vivez ailleurs et payez ailleurs. L’absence de régularité des revenus d’un entrepreneur n’est pas lié à la fiscalité française, mais à la nature de l’activité, qu’il faut accepter et gérer en conséquence (c’est-à-dire mettre de côté durant les périodes fastes) »

Une fois le cap de la réalisation du projet réussi, il n’est pas difficile de se faire une publicité gratuite grâce aux journaux sur internet, si le projet est très bien construit et pertinent.

« J’ai toujours été contacté par les journaux, je n’ai jamais fait de démarches en ce sens autre que tout faire pour être remarquable et remarqué, en diffusant un travail de qualité de la manière la plus large possible (réseaux sociaux, etc) »

Et pour finir, avoir un projet en ligne n’exclue pas le fait d’avoir d’autres « arcs à son actif ». Plus on est créatif, plus les sources de revenus sont conséquentes, et plus confortable notre compte bancaire est (rires).

« J’y consacrais la moitié de mon temps d’activité au début, aujourd’hui j’y consacre les 2/3. Ce qui me permet d’atteindre largement mes objectifs financiers. Puis j’ai d’autres revenus notamment dans l’immobilier locatif »

Remercions énormément l’interview que nous a consacré Sylvain malgré son « crazy schedule » car maintenant on est tous au courant qu’avec beaucoup de patience et de passion, rien n’est inaccessible. Concilier travail, indépendance et plaisir est à la portée de tous !

Lonlonyo AMOUZOU

Photographie personnelle de Sylvain March

Publication : Le Monde

 

Rocky B Créations, itinéraire d’une passionnée.

 

Lancer son entreprise, ce n’est pas toujours chose facile. Mais c’est un pari réussi pour Barbara, française expatriée au Canada depuis bientôt 10 ans. Tout cela est parti d’une passion qui date de ses 18 ans. A l’époque, et pendant 20 ans, Barbara s’est essayé à tout types d’artisanats, en passant de la création de bijoux en perle et céramique, à la peinture sur textile, la transformation de meuble, avant de s’arrêter sur la peinture sur verre, céramique et textile « car ils représentent les supports sur lesquelles je me sens à l’aise et surtout ce qui était le plus original à mon sens », me dit elle. Elle à commencé par exposer dans des petites expositions artisanales à Montréal en 2008, avant de créer son entreprise Rocky B Créations en 2011, grâce à une aide du gouvernement canadien aux entrepreneurs, qui leur permet de prendre des cours d’étude de marché, de développement d’entreprise, et bien d’autres.

 

Je lui demande donc si c’est le fait d’avoir changé de pays qui lui a donné le courage ou le déclic de réaliser son rêve, comme ça peut l’être chez beaucoup de monde, car elle avait voulu le faire en France un an avant son départ, mais les aides apportées par l’ANPE n’étaient pas énorme à l’époque, et sans conseil, découragée et un peu effrayée par tout ce qu’elle devait faire, elle a baissé les bras. Elle pense que ce qui a fait la différence, c’est aussi un travail sur soi qu’elle a effectué, ce qui l’a aidé à surmonter sa peur de se lancer. Car se lancer dans une création d’entreprise, ça veut dire non seulement devoir prendre des cours de gestion, comme ceux que je mentionnais plus tôt, mais aussi « lâcher le confort d’un emploi stable », et c’est bien une des choses qui lui a apparu comme le plus difficile. Et les difficultés ne s’arrêtent pas une fois que l’entreprise est créée. Barbara me parle ensuite des choses qu’elle doit affronter au jour le jour, comme ne jamais savoir ce qui va arriver, devoir sans cesse chercher des contrats avec des boutiques pour avoir des points de ventes, savoir se vendre, tout en se préparant à affronter des refus, et surtout des périodes où l’argent rentre peu.

 

Salière et poivrière peintes à la main

Salière et poivrière peintes à la main

 

Mais assez parlé de toutes les difficultés qu’un auto-entrepreneur peut rencontrer, parlons plutôt de toutes les choses vraiment cool qui font que Barbara ne regrette pas sa décision, et que si elle revenait en arrière, elle recommencerait sans hésiter.

 

 

Rocky B Créations s’inspire de la Kustom Kulture (la culture alternative rock), le monde du tatouage, les 50s, le Rockabilly, etc. Cependant, elle ne se limite pas à ces univers là, car ce qu’elle veut c’est « offrir au monde la possibilité de mettre un peu d’eux dans leur plat », leur personnalité, leur goût. Elle fais donc des commandes personnalisées, au milieu des modèles inspirés par les univers cité plus haut. Ce qui la motive, c’est de pouvoir répondre à la demande d’une population souvent oubliée dans les magasins, ainsi, grâce à son service sur-mesure, elle peut aussi bien contenter la population liée a la culture rock, mais aussi une population plus classique, ou bien des demandes originales pour des fêtes. Elle est capable de réaliser ce qu’il vous plaira, avec bonheur et passion, car ce qu’elle recherche avant tout, c’est la satisfaction du client.

 

Elle à la chance d’avoir des points de ventes dans quelques magasins, et avec les expositions, ce sont les moyens de vente qui fonctionnent le mieux. Mais elle ne s’arrête pas à ça, et à crée sa page Facebook, et sa page Etsy, pour avoir une plus grande visibilité. Grâce à ce dernier site, elle fait des ventes aux Etats-Unis. Elle devrait d’ailleurs avoir un point de vente en France d’ici peu, à Bastille dans le magasin Born Bad, alors, allez y faire un tour !

 

Son mot de la fin s’adresse aux personnes qui hésitent encore à se lancer : « Passion, patience et persévérance. J’encourage fortement les personnes qui ont des passions à se lancer, à se donner une chance. Rien n’est facile dans la vie mais le courage ce n’est de ne pas avoir peur mais d’y aller malgré la peur. »

 

Merci à toi Barbara, pour cette expérience unique, et pour ces encouragements qui j’en suis sûre en rassureront plus d’un !

 

 

Retrouvez sa boutique en ligne ici et son site ici !

Et pour le Facebook, c’est  !

 

 

Lauren Coulombel

Publication : magazine féminin comme Grazia.

 

 

 

Siany Nait-Bouda est un agent immobilier passionné de course à pied

Sport loisir et sport bien-être, la course à pied séduit et rend accro. On parle de « running Boom » pour définir cette tendance en France. On comptait 31 000 coureurs au marathon de Paris en 2010. Aujourd’hui c’est près de 50.000 coureurs en avril dernier que comptait le marathon de Paris soit 20 000 de plus. On doit cette ampleur à la facilité d’accès que la course permet d’un point de vue financier et physique à qui veut commencer. Il reste le moyen de se défouler le plus facile au plan sportif.

Siany Nait Bouda a 29 ans, il est agent immobilier. Amateur de sensation forte, après avoir pratiqué beaucoup d’autres sports, et plus longtemps le football en club, Siany est devenu un féru de la course à pied en 2010.

A l’origine comme préparation physique pour ses entrainements au football, la course à pied est devenue progressivement son sport de prédilection.

C’est sous un soleil radieux, à place st Michel, au café Sorbonne que je le retrouve pour un entretien d’1h30. Il arrive, décontracté, les yeux rivés sur son portable, nous nous installons et la discussion démarre aussitôt.

Du foot à la course à pied

Après avoir passé commande chacun une citronade, Siany commence par me raconter son parcours sportif. Il pratique dès son jeune âge le football d’abord avec « les copains du quartier » puis réalisant son potentiel il intègre rapidement un club où il évolue dans l’objectivité de devenir joueur professionnel.

« Ce que j’appréciais dans le foot c’était l’esprit solidaire, la victoire n’est pas individuelle. Dans un club l’effort est collectif, on forme une véritable cohésion, une vraie famille  ».

Il ne s’est cependant pas limité seulement au foot, il s’est essayé à plusieurs autres disciplines comme la boxe qu’il pratiqua longtemps en même temps que le foot.

« L’athlétisme c’est venu après ».

Curieuse je lui demande alors ce qui l’a amené vers la course à pied. Le déclic lui est venu lorsqu’il a dû arrêter pour quelques temps le foot à cause de blessures, « pour garder la forme je courais régulièrement. Je courais déjà avant pour améliorer mon endurance et cela me faisait du bien. La principale source de motivation à ce moment-là était l’entretien de mon capital physique ». C’est en courant  journellement et fréquemment au stade du plessis-robinson dans les Hauts-de-Seine, que Siany a fait la rencontre d’un coach de course à pied qui  un jour lui proposa de tester ses performances en participant à une course sur route de 5 km organisé par la ville du Plessis-Robinson. « Bon joueur et curieux de tester mes performances j’avais tout de suite accepté le défi en m’inscrivant à la course sans trop me poser de question ». C’est alors à sa grande surprise que Siany remporta la course,  il explique  y être allé serein, sans  s’être entrainé sérieusement au préalable.

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Première course et victoire sur un parcours de 5 km au Plessis-Robinson

 

« Je n’y croyais pas moi-même. J’y suis allé modestement sans me prendre au sérieux. Je ne m’étais pas vraiment préparé physiquement, j’avais simplement suivis le même programme que d’habitude. Durant cette course je me suis surpris moi-même en allant au-delà de ce que j’imaginais pouvoir faire. En me voyant prendre de l’avantage sur les autres coureurs j’ai commencé à comprendre que je pouvais réaliser cet exploit. Avant je ne comprenais pas vraiment le concept de courir pour rien, et c’est en franchissant la ligne d’arrivée,  que j’ai découvert la course à pied ».

Cette première victoire a permis à Siany de se rendre compte de ses performances et l’engagea à poursuivre plus que jamais la course à pied.

Le Marathon de New York une course mémorable

Désormais, la course occupe une place importante dans la vie de Siany. L’entraineur qui avait vu en lui du potentiel est aujourd’hui son coach. Par la suite tout s’est accéléré très rapidement dans le bon sens pour lui puisque après avoir fait ses preuves lors de cette course et en ayant pris connaissance de son score la boite d’immobilier pour laquelle il travaille lui proposa de faire partie du club Foncia pour le représenter lors du marathon de New York,  le 11 novembre 2011. C’était une véritable opportunité pour lui, le marathon de New York  étant un must, un passage obligatoire dans la runnosphère, que chacun rêve un jour de fouler, était inespéré pour Siany d’y faire son tout premier marathon. C’est en entreprenant cette fois ci d’effectuer un stage intensif  en avril 2010 à Gap que Siany s’y est préparé cette fois pour ne pas décevoir tous ceux qui le soutenait. Pour son premier marathon à New York  Siany est arrivé 762ème  sur 4000 coureurs pour un temps de 2h56″09. Il avoue être fier de ce classement pour cette  première en marathon. Son objectif était plus qu’atteint car il s’était fixé de faire 3h30 et c’est finalement en 2h56″ qu’il finit sa course.

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Marathon de New York.

 

« C’était 42 km de bonheur ! Chaque kilomètre a été une petite victoire pour moi. En franchissant la ligne d’arrivée j’avais la fierté de pouvoir me dire : je l’ai fait, je suis marathonien ».

Il raconte avoir été impressionné par les deux millions de spectateurs le long du parcours.

Depuis Siany ne s’est plus arrêté, ce sont 4 autres semi-marathons qu’il a effectué par la suite. Il a eu la seconde chance de repartir à New York pour un semi-marathon le 18 mars 2012 en finissant la course en 1h17’29. C’est au semi-marathon de Lille, le 1er  septembre 2012 qu’il bat son record en arrivant 88ème sur 5000 coureurs en  1h14’.  Ainsi que le semi-marathon de Marseille cassis en octobre 2012. Des distances qu’il n’aurait jamais pensé courir avant. « Ce sont des réalisations dont je suis très fier ».

Pour des raisons de santé, l’année 2013 n’a pas été la plus riche en course pour Siany, après 8 long mois d’absence, le jeune homme est heureux de reprendre à nouveau. Il entame la course sur route d’Issy les Moulineaux de 6 km 200, en décembre dernier et arrive  13ème sur 1000 personnes. « Cela m’a vraiment fait du bien après cette longue absence, j’étais heureux d’arriver en treizième position».

Pour reprendre de plus belle, Siany a eu l’opportunité d’effectuer un stage de fond spécial semi-marathon et marathon au Portugal d’une durée de deux semaines aux côtés des plus grands noms de la course à pied. Des coureurs participant aux jeux olympiques, au championnat du monde et d’Europe. En recevant le même entrainement intensif.

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Stage Portugal. Siany en compagnie des coureurs présent. Damien Gras: champion de France en semi marathon et Anouar Assila.

«Il régnait un esprit d’équipe extraordinaire! J’en sors très enrichi humainement et physiquement. J’ai pu faire la rencontre de grand professionnel et pu bénéficier de précieux conseils. Je suis reparti en ayant fait de merveilleuse rencontres de coureurs humbles et bienveillant tels que Christelle Daunay, Ruben indongo, Carmen oliveras et tellement d’autres ».

LES COURSES A VENIR

Lors de notre rencontre, Siany était en préparation de plusieurs courses.

«  J’espère participer au marathon de Paris le 06 avril 2014. J’ai hâte également de participer à la première Color Run le 13 avril 2014 (course de couleurs) qui aura lieu à paris. J’aimerais ne pas manquer cet évènement ! En plus d’être une course caritative, ça à l’air complètement fou on doit s’y éclater. Je me prépare également pour un semi-marathon le 02 mai à Bejaïa en Algérie. »

La course lui a permis de développer une force de caractère, de gagner en confiance, en détermination et surtout en organisation. «  moi qui suis très désordonné, la course m’a permis d’être plus organisé dans la vie »

Nous échangeons encore quelques mots de nous quitter,

 

 

Propos recueillis par M.MILI

Crédits photos fournies par Siany nait-Bouda

Publications visées : Sport & Vie,Sport & style Le Parisien, , Libération

A un cheveux près, interview du deuxième meilleur apprenti coiffeur de Seine et Marne en 2013.

 

« On change tout ! » surement la phrase la plus entendue par les coiffeurs, c’est pourtant ce que Rémi a fait il y a quatre ans, alors qu’il était dans une période d’hésitation. Enchainant les petits jobs sans un véritable diplôme en poche, c’est en allant chez sa coiffeuse habituelle qu’il a trouvé chaussure à son pied.  

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Ses péripéties commencent au lycée, quand il enchaine deux classes de premières, deux classes de terminales et qu’il échoue à deux reprises à l’épreuve du baccalauréat section économique et sociale.

« Ce qui fait que j’ai raté mon bac, c’est justement la flemme quoi, trop d’erreurs, puis le fait d’avoir loupé de si peu la première fois, j’ai pas eu de chance et la deuxième année j’étais pas motivé » en rit-il « j’étais perdu quoi !».

En effet, à cette époque il manque plus de cours qu’il n’en suit, et malgré le fait d’être accepté en faculté de psychologie, l’envie n’y est plus. Il décide donc d’arrêter les cours pour se lancer dans des petits boulots d’intérim et son CV ne cesse de s’allonger . Ayant « la tchatche » il devient animateur dans un centre aéré ce qui lui inculque les valeurs de responsabilité, et d’attention, puis il fait de la maçonnerie, de la manutention, devient livreur et là c’est le déclic. Il travaille dans le 93, en plein hiver avec de la neige partout.

« Je venais d’avoir mon permis, et je me retrouve livreur de soixante-treize repas à livrer avant midi, perdu, même avec le GPS » explique t’il « Je devais apprendre le trajet, les digicodes, les adresses… C’est ça la livraison ! Pas comme les livreurs de lave-vaisselle qui mettent l’adresse dans le GPS et se laissent guider ». C’est à cette période qu’il remet en question sa situation professionnelle et qu’il se rend compte qu’il ne pourra pas faire vivre de petits boulots.

C’est alors par pur hasard qu’il se rend dans le salon de coiffure qu’il côtoie depuis son enfance et que sa coiffeuse lui lance un défi fou.

« Elle m’a dit pourquoi tu ne te lance pas dans la coiffure et je te prends comme apprenti !» explique t’il.

Bilitis et lui-même se lancent donc le pari de faire de lui un coiffeur mais c’est aussi un engagement à double tranchant. Même s’il a toujours été inspiré par les métiers manuels, Rémi – du haut de ses 20 ans – sait très bien qu’il n’a pas le droit à l’erreur. « A l’époque, je m’étais rendu aux journées portes ouvertes des compagnons du devoir sans y donner suite, mais je savais que je voulais travailler de mes mains,  dit-il mais je ne connaissais rien au monde de la coiffure ! J’ai du tout apprendre, même faire un shampooing ! » Son inscription au Centre de Formation d’Apprentis fait tâche, il est entouré de 35 filles de 16 ans qui sortent du collège alors que Rémi de cinq ans leur ainé a le niveau baccalauréat, c’est un vrai retour en arrière ! « On efface on recommence tout » répète t’il. Et la tache n’est pas des plus aisées.

Le statut d’apprenti est difficile en effet car il travaille aussi bien en salon qu’à l’école : il fait les cafés, balaye les cheveux, apprend à faire une couleur au salon puis suit des cours de gestion-vente et de physique chimie afin d’apprendre par exemple tous les composants d’un shampooing. Mais il ne se décourage pas et persévère, il devient ainsi le meilleur de sa promo et décroche même en 2013 le titre de deuxième meilleur apprenti de Seine-et-Marne.

« C’était vraiment une revanche, cinq ans en arrière je ratais mon bac, et là j’étais primé.. Je me suis dit au moins j’ai réussit ça ».

Quatre ans après, Rémi qui a décroché son pari haut la main est déterminé à passer son Brevet de Maitrise et à devenir Maitre Artisan. Son but est d’ouvrir son propre salon, mais aussi de finir sa carrière en tant que professeur dans un CFA afin de transmettre un savoir-faire il se passionne aujourd’hui.   

 

 

 

Alison A. 21000694

Publications visées : Coiffure de Paris, Echos Coiffure, Biblond

 

Pauline Daumale, portrait d’une femme de théâtre

C’est l’histoire d’une jeune fille qui aspirait à devenir comédienne dans les années 1970… Et qui après trente années de carrière dans le théâtre, s’est brusquement retirée de son univers professionnel. Mais peut-on vraiment couper les ponts avec sa passion ?

Pousser le destin

Qui aurait pu imaginer que Pauline Daumale, née en Algérie dans les années 1950, se retrouverait propulsée au rang de célébrité parisienne des années 1980, rencontrerait une carrière théâtrale impressionnante, jouerait avec les plus grands et écrirait ses propres pièces ? C’est pourtant ce qui s’est passé, et d’une manière si fulgurante qu’elle-même ne s’y attendait pas. Ayant quitté Alger avec sa famille à cause de la guerre, puis installée à côté de Bordeaux, ce n’est qu’à 20 ans qu’elle décide de monter à Paris.

La vocation de devenir comédienne n’est jamais une idée qui apparaît un matin au réveil, et qui se concrétise sans travail. Après avoir suivi les meilleurs cours de théâtre de Paris, ceux de Jean-Laurent Cochet et de Sacha Pitoëff, elle passe son premier casting à 25 ans. Elle se fait tout de suite repérer par Philippe Bouvard pour sa future célébrissime émission du Théâtre de Bouvard, qui propulsera au rang de stars les différents comédiens dont Muriel Robin, Chevallier et Laspalès ou encore les Inconnus. Depuis les années 1980, sa passion du théâtre ne s’est jamais altérée. Au contraire, sa soif d’expérience l’a menée à donner notamment la réplique au grand Jean Poiret dans sa pièce Joyeuses Pâques. On l’a même vue à la télévision jouer le rôle de Charlotte dans la série populaire Marc et Sophie, aux côtés de Gérard Rinaldi et Julie Arnold.

C’est en 1988, après la naissance de sa première fille, qu’elle jouera dans sa propre pièce Concours de Circonstance. Elle recevra pour cela le prix de la Fondation de France (meilleure première pièce) et le prix talents nouveaux de la SACD. Ce spectacle aura tourné pendant deux saisons, en France et à l’étranger.

En 1994, la seconde pièce de son cru Bonne année toi-même connait un énorme succès. Pauline Daumale la jouera pendant trois ans à Paris et en tournée, en compagnie de la comédienne Michèle Bernier. Ses comédies acides et si bien ficelées auront vallu à ses spectateurs de belles crampes dans le ventre, à l’origine de critiques véritablement enthousiastes. Ses pièces populaires sont d’ailleurs souvent reprises encore aujourd’hui par des troupes qui n’hésitent pas à la solliciter pour bénéficier d’autorisations.

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L’affiche de Bonne année toi-même, 1994

Mais après trente années d’une vie consacrée au théâtre, beaucoup de professionnels se rendent compte des difficultés du métier. Si la vie d’artiste relève du rêve et de la passion, les réalités sont parfois dures à avaler. Beaucoup se détournent de cet univers tendu où compétition rime souvent avec déception. « Je ne me sentais plus à l’aise dans ce milieu où les coups bas sont tellement fréquents que j’ai ressenti le besoin de me protéger, de me rapprocher des miens », explique-t-elle avec émotion.

Pas si reconvertie que ça

C’est aujourd’hui dans le sud de la France qu’elle apprécie tant, que l’on peut retrouver Pauline Daumale, aujourd’hui en phase avec ses principes et ses envies. Après quatre années passées au centre culturel de Mandelieu-la-Napoule comme professeur d’art dramatique adorée de ses élèves, c’est avec nostalgie qu’elle décide à présent de se retirer de la profession. Sans aucun doute, transmettre son savoir à des amateurs passionnés lui aura fait oublier l’atmosphère lourde qui se ressent parfois entre professionnels. « Donner des cours de théâtre m’aura offert un nouveau souffle libérateur », confie-t-elle. Il est évident qu’une telle passion et une telle carrière ne peuvent pas s’oublier d’un jour à l’autre. Continuer à pratiquer le théâtre sous diverses formes est resté un besoin pour la comédienne.

Ne s’arrêtant pas pour autant d’écrire, quelques pièces de sa création attendent le bon moment pour être jouées. Elle avoue d’ailleurs avoir monté récemment une troupe en vue de les faire vivre sur scène. Il ne fait aucun doute que la Côte d’Azur a gagné un auteur dramatique talentueux, et que ses habitants pourront rapidement se régaler devant ses pièces. Car contrairement aux idées reçues, les talents ne sont pas toujours concentrés dans la capitale. Et qu’après tout, la vie est bel et bien un concours de circonstances.

Clémence RENOUX

 

Crédits photo:

Pauline Daumale / Clémence Renoux

Publication : Nice Matin / Cannes Soleil

Les Fraudeurs : Portrait d’un jeune créateur d’une marque « politiquement incorrecte » …

Créateur de la marque de vêtements Les Fraudeurs

Créateur de la marque de vêtements Les Fraudeurs

A seulement 22 ans, Kévin Muluba, étudiant en infographie et multimédia, n’avait rien d’un fashionista. Pourtant, c’est une photo mythique de l’ancien Président de la République Française Jacques Chirac resquillant le métro parisien qui l’inspira à créer sa propre ligne de vêtements « Les Fraudeurs » . Ni politicien ni mordu de mode, Kévin a su imposer sa marque urbaine très hype auprès d’une jeunesse parisienne à la fois dynamique et insouciante dans un contexte où la fraude des transports publics fait parler d’elle dans l’actualité française …

Originaire de banlieue parisienne, Kévin ne s’est jamais tracé l’itinéraire d’un styliste. Après avoir obtenu son BEP maintenance, il passe un bac professionnel « conception industrielle informatisée » et intègre une prépa en infographie et multimédia. Après une courte pause durant laquelle il exerça en tant que salarié chez Boulanger (commerçant spécialiste en multimédia),  il poursuit ses études en conception industrielle dans une école parisienne. Néanmoins sensiblement attiré par les nouvelles tendances de la culture urbaine, c’est en 2010 que l’idée d’entrepreneuriat traverse son esprit, inspiré par l’ingéniosité et le savoir faire de la marque Black Boy Place (BBP).

« Ils ont vraiment été une source d’inspiration pour moi et j’ai aimé le concept mais à cette époque, je n’avais pas encore trouvé l’idée qui allait se différencier de la marque BBP … »

Il laisse donc de côté cette idée de création de ligne de vêtements jusqu’en 2013 où il découvre sur Twitter cette fameuse image de Jacques Chirac fraudant le métro en sautant par dessus le portique. Réputé comme étant un homme de pouvoir audacieux, un brin canaille et qui ne mâche pas ses mots, Jacques Chirac apparaissait comme l’égérie idéale pour représenter Les Fraudeurs.

Visuel de l'imprimé du Tee shirt "phare" de la première collection de la marque Les Fraudeurs.

Visuel de l’imprimé du Tee shirt « phare » de la première collection de la marque Les Fraudeurs.

Lancer une ligne de vêtements n’est pas chose facile. En tant que jeune étudiant, il lui a fallu trouver des fournisseurs financièrement accessible et témoignant d’un certain savoir faire pour participer à la conception des tee shirts imprimés. Mais il ne s’agit pas seulement de contraintes financières : faire connaître une toute nouvelle marque de vêtement et se faire une place parmi tous ces jeunes créateurs parisiens en quête de notoriété n’est une mince affaire. Il lui a fallu s’entourer de bonnes personnes et avec l’aide de son associé et ami Nicolas, Kevin a su mettre toutes les chances de son côté sur les réseaux sociaux et en misant sur le bouche à oreille pour relever le défi.

A deux, ils se lancèrent dans cette fougueuse aventure été 2013, sans que leurs proches ne se doutent de rien et ils mettent en place la toute première collection SENSEI CHIRAC sortie en septembre dernier.

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« La mode est un cycle. Pour se démarquer, il faut innover dans la présentation de son idée. Pour moi il était indispensable d’avoir un concept original qui touche tout le monde. Tout le monde fraude plus ou moins, que ce soit dans les transports en commun, pour les impôts ou la sécurité sociale … C’est un peu un reflet de la société actuelle, présenté sur un ton humoristique »

Un concept original qui parle à tout le monde et qui a de quoi s’imposer sur la scène de la mode parisienne.. Toutes les cartes sont en main. Pourtant, Kévin ne s’est jamais pris au sérieux et ne se qualifie pas comme étant un créateur ou un styliste. En effet, ce jeune passionné d’art urbain, quelque peu sensible à la culture américaine (musique, mode de vie …) reste simple et fidèle à lui même sans chercher à se créer une vocation à proprement dit.

« Créer sa marque, certains le font par effet de mode. La mode est à la mode ! Moi je cherchais juste à concrétiser une idée que je trouvais amusante. C’est une façon d’exprimer ma créativité mais je ne m’identifie pas à travers la haute couture »

C’est un défi plus que relevé puisque la jeunesse parisienne s’est reconnue dans cette idée décalée et s’est empressée de s’approprier ces tee-shirts et sweats imprimés.

Alors que Les Fraudeurs sont en plein lancement de leur nouvelle collection printemps/été, le gouvernement français publie une étude expliquant qu’aujourd’hui plus d’un usager des transports publics sur deux certifie ne pas toujours payer son titre de transport. Le coût de cette fraude généralisée s’élèverait à 500 millions d’euros par an. Mais pour Kévin, frauder n’est pas un délit mais une alternative bel et bien justifiée par le coût du titre de transport.

« Je n’incite pas les personnes à frauder mais je trouve assez amusant cette chasse à l’homme permanente entre les contrôleurs et les fraudeurs. C’est une marque à prendre au second degré et je ne pense pas que la fraude des transports en commun soit un facteur majeur qui affecte la finance française. On parle assez peu des détournements de fonds par les hommes politiques par exemple… Personnellement, je préfère payer de temps en temps une amende de 30 à 80€ qu’un pass navigo qui me couterait 113€ par mois. »

Plutôt téméraire que conventionnelle, la marque Les Fraudeurs  ne recule devant aucune opportunité pour se faire voir. Kévin et son associé Nicolas établissent tout au long de l’année un maximum de sponsoring avec des partenaires. Ils ont ainsi pu présenter en avant-première, lors d’une soirée étudiante parisienne rassemblant plus de 300 personnes, la collection « NO TICKETS, CHIRAC PASS »  (disponible depuis 20h sur la boutique en ligne)

Les Fraudeurs lors de la soirée Linkers Party le vendredi 7 mars 2014.

Les Fraudeurs lors de la soirée Linkers Party le vendredi 7 mars 2014.

Les Fraudeurs semble avoir un avenir plus que prometteur. Originale, insolente et décalée …  Kévin peut être fier de sa marque si représentative de la jeunesse parisienne qui présente tous les atouts pour être placée dans les concept store de la ville-lumière … Affaire à suivre de très près !

Aïcha Makabu

Portrait : Tendance Maternage

<< Plus un bébé sera choyé, porté, écouté, moins on le laissera pleurer, plus il aura de facilité à se détacher de sa mère, à être autonome le moment venu. Je suis convaincue que c’est la meilleure façon de s’occuper de notre enfant ! >>

Allaitement prolongé, portage en écharpe, cododo… Le maternage proximal revient en puissance depuis quelques années, après un abandon dans les années 70. Chaque parent se fait sa propre définition du maternage, qu’il soit pour ou contre ces pratiques, qui peuvent sembler naturelles ou pas.

image (1)Pour Doriane, 24 ans, mère d’une petite fille de tout juste un an, le maternage « permet la construction d’un lien entre les parents et l’enfant, un lien qu’il faut construire et entretenir ». C’est sécuriser bébé et l’aider à évoluer à son rythme, sans le presser.

Selon elle, le maternage n’est pas un effet de mode. << On en parle beaucoup ces derniers temps avec le retour en force du naturel, mais dans les pays orientaux, le maternage proximal, comme on l’appelle, est présent depuis toujours et ce de manière naturelle. >>

Mais revenons un peu en arrière.

Après le Baccalauréat, Doriane travaille au sein d’un lieu associatif regroupant une crèche Loczy et une école Montessori en tant qu’aide éducatrice à la crèche. La particularité de ces établissements ? Ils sont célèbres pour leur pédagogie innovante parfois controversée. Elle y découvre une forme d’éducation dont elle avait entendu parlé mais qu’elle n’avait jamais vue en pratique. Respect de l’enfant en tant que personne à part entière, respect de son rythme… Elle s’informe par la lecture et prend  plaisir à voir, tous les jours, l’évolution d’enfants épanouis et autonomes. 

<< J’ai su que lorsque j’aurai des enfants, je pratiquerait ces méthodes ! >>

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Doriane décide de commencer une formation d’éducatrice de jeunes enfants au CERPE (Centre d’Etudes et de Recherches pour la Petite Enfance), une école qui prône  les méthodes de grands éducateurs tels que Emi Pikler et Maria Montessori, pionnières de l’éducation active. Elle tombe enceinte lors de sa deuxième année d’étude. Sa fille est aujourd’hui âgée d’un an et Doriane n’a pas repris sa formation, pour s’occuper exclusivement d’elle. << Je voulais en profiter au maximum et l’accompagner au moins durant sa première année, partager son premier sourire, son premier quatre pattes, ses premiers mots et bientôt ses premiers pas ! Je connais tellement de mamans qui regrettent d’avoir repris le travail et dû laisser leur bébé deux mois et demi après leur naissance, souvent par obligation plutôt que par choix. >> 

Depuis la naissance de sa fille, Doriane pratique le cododo. Sa fille ne dort pas dans le lit parental mais dans son propre lit, accolé et ouvert au lit parental. Cela lui évite de se lever toutes les nuits pour allaiter sa fille et permet a son conjoint de passer des nuits tranquilles, sans pleurs. Chacun y trouve son compte. Elle pratique encore également l’allaitement, recommandé de manière exclusive par l’OMS jusqu’à 6 mois. << Adieu biberons, chauffe-biberons, boîtes de lait et compagnie. >> A 6mois et demi voire 7 mois, lorsque la petite s’intéresse à ce qu’il y a dans l’assiette de ses parents, Doriane diversifie l’alimentation de sa fille, selon la pratique de la DME (Diversification Menée par l’Enfant). Aujourd’hui, elle allaite sa fille lorsque cette dernière le demande, tout en alternant avec de la nourriture solide. Toujours d’après l’OMS, l’allaitement alterné est conseillé jusqu’à deux ans, à partir du moment ou la mère et l’enfant s’accordent.image

Dans la crèche où elle travaillait, Doriane rencontre les enfants d’un couple créateur d’une marque désormais très connue d’écharpes de portage. Elle s’y intéresse pendant sa grossesse, puis demande à une connaissance de l’y initier à la naissance de sa fille. En plus de son côté pratique (une écharpe prend moins de place qu’une poussette dans la voiture), elle remarque que sa fille se calme dès qu’elle la porte. Elle se sent rassurée, blottie contre sa mère et Doriane peut vaquer à ses occupations en ayant les mains libres. Elles partagent toutes les deux des moments complices et l’enfant est plus autonome lorsqu’il est reposé à terre. Le seul inconvénient ? Bien pratiquer avant. Aujourd’hui adepte des écharpes de portage, Doriane en possède une dizaine, qu’elle revend et échange sans cesse. << C’est une drogue. Traquer une nouvelle écharpe rare, vendue en petite quantité, exclusive, est un jeu perpétuel ! >>

Alors quand bien même les critiques au regard de leur éducation, Doriane ne se considère pas comme « une hippie » et n’a qu’une seule chose à dire de plus :

image (3)<< Allez-y essayez. Vous verrez, ça marche ! >>

Pauline B.

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Crédit photos : Doriane

Publication visée : Parents Magazine

Jean-Michel Sooprayen, un homme au service de l’art

Focus sur l’une des personnes à l’origine de ce Tremplin Île-de-France, Jean-Michel Sooprayen, 46 ans, directeur artistique de l’association La Métisse qui revient pour nous sur son parcours et sur la création de l’association.

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Son parcours personnel

Né à Amsterdam, c’est à Paris que Jean-Michel passe toute sa jeunesse  où il découvre sa passion pour le cinéma. Il nous raconte que c’est adolescent qu’il a eu le déclic pour le 7e art, quand dans les rues de la capitale, il tombe sur le tournage d’un long métrage. Juste de passage, il finira par rester 2 jours, scellant ainsi un intérêt fort pour ce domaine artistique qui guidera ses projets professionnels.
Diplômé d’étude de cinéma à l’école Louis Lumière à Marne-la-Vallée et d’une licence en science économique, c’est comme cadreur qu’il commence sa carrière. Il enchaînera les expériences professionnelles en travaillant pour différentes structures et médias tels que Canal +, France O ou encore France TV. C’est dans ces premiers essais dans le monde du travail qu’il reconnaît aujourd’hui avoir vécu certaines des expériences les plus marquantes de sa carrière. Il nous explique que « les étapes marquantes c’est surtout lorsque j’étais engagé les premières fois pour réaliser, par exemple, les clips vidéos de certains artistes ou pour faire des reportages à l’étranger car c’était pour moi la réalisation de mes projets mais également mes premières expériences dans ce domaine qui m’a toujours passionné, et surtout aussi parce c’était des aventures exceptionnelles. »

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L’association La Métisse

L’aventure de cette association a débuté sur les bancs de l’école de cinéma, Jean-Michel et certains de ses amis, parallèlement à leurs études, ont eu l’idée de monter dans les année 90, une association appelée La Métisse qui leur a permis de mettre en place le festival international du clip vidéo pour tous les artistes que l’on ne montre jamais à la télévision. Ils ont alors décidé de contacter différentes sociétés de production partout dans le monde et ont reçu près de 20 000 vidéos pour la première édition.
Jean-Michel nous explique que ce qui a motivé cette aventure c’est « qu’étant en école de cinéma on a besoin de pratiques et d’expérience, mais c’est aussi très enrichissant d’être son propre patron et de découvrir tout cela avec des gens de sa génération. Et puis c’est sûr qu’à 22, 23 ans tout ce que l’on souhaite c’est gravir des montagnes mais c’est aussi comme cela que l’on apprend la vie aussi et c’est bien de prendre des initiatives ».
Fort de son succès, le festival international du clip pousse La Métisse à se développer. Ce qui ne prenait au début que 2 mois par an, devient au fil du temps plus important et c’est pour cela qu’il y a 5 ans, l’association lance le bureau d’accompagnement artistique (BAA) pour répondre à une demande importante de la part des artistes quant à l’accompagnement de leurs projets professionnels. Il nous explique que le « BAA ça m’est venu parce que j’étais intermittent du spectacle et enfin de compte le problème que les artistes et techniciens ont c’est le côté administratif». Aujourd’hui Jean-Michel exerce en tant que directeur artistique au sein de l’association et notamment au sein du BAA. Il a pour mission de repérer des artistes, musiciens, comédiens, techniciens, danseurs et de les accompagner administrativement pour qu’ils puissent se professionnaliser et avoir la chance de signer des contrats et trouver une formation adéquate par rapport à leurs activités.

le Tremplin Île-de-France

Dans le but de toujours mieux accompagner ses artistes, l’association La Métisse a mis en place depuis quelques années le Tremplin Île-de-France. L’un des objectifs explique-t-il « c’était de découvrir des jeunes talents qui étaient cachés dans des communes, ou même dans des caves, et essayer de leur donner un peu de lumière pour qu’ils puissent jouer sur une scène renommée ». Le deuxième objectif de ce Tremplin c’est de mettre en relation les artistes et les professionnels appelés comme jury du Tremplin. Jean-Michel nous raconte que ce qui lui plait dans cette démarche « c’est le sens créatif que les gens peuvent transmettre humainement, c’est assez fantastique. »

Au terme de ce Tremplin les deux vainqueurs ont eu la chance de se produire au New Morning, et auront le privilège de jouer  sur la scène du mythique festival Solidays en juin prochain.
Alors n’hésitez pas à aller acclamer les groupes Sarah Celestic Club et VS pendant le festival Solidays les 27, 28 et 29 juin prochains à l’hippodrome Longchamps.

Auteur : Marion Beloeil

Crédit photo : photos : Marion Beloeil
logo : La Métisse

publication visée : Metro, Direct Matin, Rue 89, iledefrance.fr