Nouvelle vie à Paris : témoignage d’une étudiante marocaine

Oumaima, 20 ans et étudiante étrangère à Paris, elle arrive tout droit d’Agadir du Maroc pour poursuivre des études en droit international dans la très prestigieuse faculté de droit de Panthéon Assas. N’ayant jamais quitté le cocon familial auparavant, elle nous raconte son expérience d’un an et demi loin de sa famille et de son pays, son quotidien parisien entre études, travail à temps partiel et vie étudiante ainsi que les difficultés mais aussi les joies liées à cela. Lire la suite

L’université en France vue par une étudiante étrangère

Alors que les diplômes ne permettent, aujourd’hui, plus nécessairement de s’assurer un avenir pérenne, force est de constater que, dans une quête permanente de valorisation du vécu et des expériences professionnelles, les étudiants français se tournent de plus en plus vers l’étranger. Lire la suite

Hayette Hamidi, figure d’une jeunesse politique en plein essor.

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 Passionnée par la politique et le droit, Hayette est aujourd’hui une figure montante et indiscutable de la Droite Française. Présidente du think-thank France Fière, Hayette Hamidi est le reflet d’une jeunesse française pleine d’ambition.

Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette jeune trentenaire pleine de talents, motivée par la lutte contre les injustices « Quoi de mieux que le droit pour avoir tous les outils en mains pour lutter contre les inégalités » nous confiait-elle lors de l’interview.

Diplômée en droit à l’Université Paris I Sorbonne-Panthéon elle devient juriste dans un cabinet d’affaires parisien. Prédestinée au métier de juriste, elle voit sa carrière s’orientée vers le métier d’avocat qu’elle considère elle-même comme étant « le métier de droit où nous sommes le plus libres ». Elle devient avocate en 2014 à l’Ecole Française du Barreau. Avec pour principales motivations d’« être sollicitée par des individus, pouvoir les aider, et solutionner leurs problèmes » elle occupe deux ans le poste d’avocat salarié, puis voit « par un concours de circonstances » sa carrière professionnelle dévier.

Suite à son élection en tant que conseillère municipale du Blanc-Mesnil en Mars 2014, ils décident, avec d’autres élus Français de créer un think-thank qu’ils nommeront France Fière, le 9 juin 2015 à Paris. Crée par des membres, issus de ce qu’on appelle les « quartiers populaires », ce groupe de réflexion, qui se définit comme étant « patriote, libéral et laïc », a pour objectif de produire des analyses et des propositions politiques pour « sortir ces quartiers populaires de la condamnation économique, territoriale et sociale dans laquelle ils se trouvent ». Son lancement au Palais de Tokyo à Paris réunissant, Alain Juppé, Valérie Pécresse, Bruno Beschizza et Hervé Morin laisse entrevoir un destin ascendant au think-thank France Fière.

Toujours admirative des figures Gaulliennes telles que Chirac et Villepin, Hayette a toujours été sensible au discours de la droite française, qui était pour elle « très naturel eu égard à mes idées sur le plan économique plutôt libérales, sur la diplomatie internationale et à mes propres valeurs familiales ». Un parti politique complexe, dans lequel elle s’intègre facilement de par son statut d’Avocate, « l’élite française, accorde une importance particulière aux diplômes : être « Maître » est un statut qui rassure et impose un respect qui m’a plus aidée que desservie ».

En mars 2016, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, la nomme Secrétaire Nationale en charge de l’engagement citoyen. Cette entrée dans l’organigramme du parti de l’opposition, est pour Hayette un moyen supplémentaire pour dynamiser l’idée du patriotisme au sein des quartiers populaires, ainsi que de proposer des solutions économiques innovantes et de lutter contre la radicalisation d’une partie de la jeunesse. Hayette, considère cette nomination comme une « reconnaissance et un encouragement au travail accompli par France Fière »

Longtemps critiqué de ne prendre en compte les problématiques des « quartiers populaires », uniquement lors des élections, la Droite, souligne ici une profonde volonté de changement. Hayette, met donc un point d’honneur à faire du citoyen « populaire » un acteur majeur de sa propre réussite. Très respectueuse du parcours de son grand-père, elle le prend en exemple, afin d’imager ces propos : « J’ai coutume de prendre exemple sur mon grand-père qui nous a toujours transmis la valeur du travail et la notion de responsabilité individuelle. Aujourd’hui, à près de 90 ans, il est fier de ce qu’il a bâti de ses propres mains, de ne rien devoir à personne, et d’avoir tout construit à la sueur de son front. ».        

En tant que Secrétaire Nationale, elle veut transmettre aux jeunes « la liberté de créer, et la fierté de prendre son destin en main et de ne pas tout attendre de l’Etat ». Acceptant ainsi de prendre ses responsabilités et de mettre l’accent sur une jeunesse, longtemps mise de côté, son expérience de terrain lui permettra d’identifier, de rencontrer des associations et de « proposer des idées et non pas soutenir des personnes ».

La présidente de France Fière souhaite porter une voix politique pour les habitants des quartiers populaires et des banlieues et ainsi soumettre deux à trois propositions qui seront communes à tous les candidats de droite.

 

Boumalouka Yousra

700 mots d’après Word

Crédit pour l’image : Source : page Facebook Hayette Hamidi

Publication : catégorie : politique. Le Point, Figaro, L’express

Designer graphique freelance, ou comment vivre librement de son métier

A l’occasion de la troisième édition de la Fête du Graphisme, Alice, graphiste de formation, revient sur son parcours et présente les raisons qui l’ont poussée à se lancer en freelance.

Diplômée de l’école supérieure de création numérique parisienne e-artsup en juillet 2015, Alice a réalisé de nombreux stages au sein d’agences de communication tout au long de sa formation. Ces stages lui ont apporté rigueur et professionnalisme. « En agence nous sommes drivés par des supérieurs et devons collaborer avec toutes les composantes de la chaine graphique » explique-t-elle.

En plus de lui avoir donné un aperçu des différentes branches du métier de créatif, ils lui ont aussi permis de mieux cerner ses propres attentes et de se spécialiser dans le graphisme.

Tout comme une grande partie des étudiants, elle s’est longuement interrogée sur son avenir après l’obtention de son diplôme. Créative, curieuse et très sensible au milieu artistique, elle a acquis durant ses études une solide culture graphique et une certaine polyvalence.

alice Beauté Congo 1926 - 2015 Congo Kitoko

Les raisons qui l’ont encouragée à devenir graphiste freelance sont multiples. En plus de pouvoir travailler librement, ce choix lui permet de maîtriser sa part de créativité et de défendre son point de vue personnel directement avec les clients.

« Pouvoir dialoguer avec eux me permet de répondre au mieux à leurs attentes tout en leur fournissant un rendu qui me correspond, esthétiquement et « conceptuellement » parlant », confie Alice.

Si aujourd’hui elle est heureuse de son choix, Alice met tout de même en garde contre certains aspects de la profession libérale : « Avant de se lancer il faut bien se documenter sur toute la partie administrative très spécifique, on s’arrache vite les cheveux si un point est mal compris».

Pour Alice « Il est nécessaire de faire preuve d’une grande autonomie et de se fixer des limites en terme de temps et de réalisation». Un bon free-lance se doit d’être proactif et d’anticiper certaines demandes afin de pouvoir assurer le respect des deadlines.

Lorsque le projet semble trop ambitieux par rapport au budget alloué, il faut parfois se heurter à l’incompréhension du client et entrer dans un jeu d’argumentation pour le convaincre de revoir ses attentes ou son budget. « Ce sont les aléas du métier, il faut simplement y être préparé et ne pas baisser les bras devant la première difficulté» prévient-elle.

Il faut souvent alterner entre des périodes de travail intensif à enchaîner les nuits blanches et des périodes plus creuses, avec des clients qui tardent parfois à payer, c’est pourquoi il est important de travailler avec des personnes fiables et sérieuses. Selon la jeune graphiste « si la collaboration est dynamique alors la magie opère ! ».

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Il est notamment important de se rendre compte de la difficulté à se frayer un chemin dans le milieu.

« Pour ma part, je me suis lancée en free-lance car mon réseau me le permettait vis à vis de plusieurs demandes de contrats qui me sont parvenues à la suite de mes stages ». La meilleure chose à faire pour se créer un réseau est de garder contact et de collaborer avec des personnes qui pourraient proposer un nouveau contrat par la suite. « Il faut vraiment penser sur le long terme » explique Alice.

Par ailleurs, pour gagner de nouveaux contrats, un grand travail de prospection est attendu.

Il est judicieux de se créer une identité visuelle avant de démarcher (cartes de visites, site web, blog, réseaux sociaux…) le plus tôt possible dans sa carrière. Aujourd’hui plus que jamais, il est primordial d’avoir un maximum de visibilité sur internet. Proposer un book en ligne permet d’asseoir son professionnalisme, de mettre en valeur ses créations et son talent.

Participer à des événements tels que la fête du graphisme permet là encore d’aller à la rencontre de professionnels à la recherche de jeunes talents et de leur proposer ses services, ou encore de se faire repérer par l’un d’entre eux en participant à l’une des nombreuses tables rondes.

Selon elle « C’est une occasion unique de rencontrer des professionnels du monde entier, sans oublier les nombreux partenaires programmation, privés, médias, ou encore institutionnels présents sur l’événement.» À noter dans vos agendas donc !

Barbara Rollet

Crédit Photo: Alice Labat-Claret, Barbara Rollet

700 mots

Publications envisagées : Le monde Campus : Le Monde des étudiants, Cosmopolitan, Paulette Magazine.

MICHELE OUIMET : DU CALEPIN AU ROMAN.

Michèle attend assise dans un coin, un stylo à la main. Les journalistes ne s’arrêtent jamais d’écrire, à croire que c’est elle qui s’apprête à en faire un, de portrait. Venue à Paris pour écrire son deuxième roman – dont elle refusera de dire mot – Michèle raconte avec humanité son parcours, les récits de ses reportages, et enfin, l’écriture douloureuse de La Promesse.

Journaliste et chroniqueuse à la Presse de Montréal depuis 1989, Michèle Ouimet pensait depuis longtemps écrire un roman. Elle rêvait de prendre le temps, d’avoir plus d’espace pour raconter ce qu’on ne peut pas coucher sur le papier fin d’un journal.

Parce que le style de cette journaliste aguerrie ne laisse pas de place aux fioritures, la Promesse entraine le lecteur au milieu de la guerre, dans la poussière du désert et des ruines fumantes, là où survit péniblement la misère du monde.

À lire ses articles dans La Presse, des textes qui martèlent, à l’écriture brutale, on peut aisément s’imaginer que Michèle Ouimet est une femme dure, forte, qui ne s’encombre pas de sentiments ni d’émotions. Face à elle, je me dis qu’il y a un peu de ça, mais surtout beaucoup de réserve, de sensibilité et de bienveillance.

Convaincue que les femmes sont fortement défavorisées dans notre monde actuel, Michèle s’est toujours battue pour conserver son image de femme forte, mère de famille et professionnelle compétente alors que de l’autre côté du miroir, un joyeux chaos régnait. « Je me dis souvent que ma fille Sophie est une femme forte parce qu’elle m’a survécue. ».

Ado, plantée devant l’émission « Format 60 » animée par Pierre Nadeau, une journaliste nait en Michèle. Sans aucun contact dans le milieu, ni moyen de parvenir à son but, elle fait une maîtrise d’histoire à l’université de Montréal. De fil en aiguille, elle devient recherchiste pour Pierre Nadeau, celui qu’elle admirait tant.

En travaillant étroitement aux côtés de ce grand journaliste, Michèle apprend à être intuitive, à oser les questions directes, bref, elle apprend l’insolence correcte qui la caractérise si bien. Les journalistes se suivent ensuite chez Radio-Canada. Par la suite, elle entre au journal Le Point, dont le patron devient peu de temps plus tard le directeur de l’information à La Presse, entrainant Michèle avec lui.

Entrée tardivement et humblement à La Presse en commençant par la rubrique des chiens-écrasés, Michèle gravit les échelons rapidement grâce à l’ouverture d’esprit du journal. En 1992, elle se propose et part couvrir le coup d’état en Algérie, en entrant illégalement dans le pays. Dès lors, Michèle s’impose comme une professionnelle déterminée et attirée par les conflits internationaux. Elle entre dans la cours des grands.

C’est à l’âge de 39 ans qu’elle se retrouve, pour la première fois, confrontée à l’atrocité de la guerre, en couvrant le génocide au Rwanda. « Je n’avais aucune expérience, j’étais désorganisée et je suis arrivée pendant le génocide. Je n’avais jamais vu de cadavre de ma vie, là ils étaient tous alignés. ».

Par la suite Michèle partira en reportage à travers tout le Moyen-Orient. Elle remportera en 2014 le Prix de la chronique au Concours canadien de journalisme et le Prix international pour son reportage sur les salafistes, ces militants islamistes en Libye et Syrie. Ces récits remarquables prouvent une nouvelle fois son caractère engagé, compte tenu de la difficulté d’interviewer des intégristes pour une femme.

Au début de sa carrière, elle pensait qu’en couvrant les guerres elle s’endurcirait, mais ce ne fut pas le cas. A travers les fêlures de la carapace qu’elle s’est construite perce une lumière fragile en elle. La cruauté ne rend pas plus fort, elle fragilise, car les images qu’elle laisse sont insupportables. Dès lors une seule solution : repartir au front pour agir, lutter, et dominer sa peur. Pour tenir il faut se faire la promesse d’être le messager, et rien que ça.

Avant de partir, Michèle avoue que maintenant, à 61 ans, elle ne part plus autant qu’avant dans ces zones de guerre, mais qu’elle a, quand même, l’impression d’avoir accompli sa mission. En passant du calepin au roman, elle est enfin débarrassée  du poids de la réalité et peut laisser la romancière en elle voyager dans le monde apaisant de la fiction.

Salomé Fleischmann

Source : Michèle Ouimet

Crédit photo portrait : Salomé Fleischmann 

Crédit photo couverture : Editions du Boréal

Publication envisagée : Le Monde, car il est l’équivalent idéologique et éditorial de La Presse à Montréal. Rubrique Culture.

700 mots.   

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La Promesse, disponible actuellement à la Librairie du Québec à Paris, 30 Rue Gay-Lussac, 75005 Paris – 17€

A Paris cet hiver : Première exposition mondiale du maître Martin Scorsese

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Photographie de Martin Scorsese tenant une photographie de sa famille

Une exposition sur le réalisateur américain, Martin Scorsese, se tient depuis ce 20 octobre 2015 et continuera jusqu’au 14 février prochain à la Cinémathèque française de Paris-Bercy : c’est une première mondiale ! Elle permettra aux novices ou pseudo-novices (catégorie dans laquelle nous nous trouvons à peu près tous), de découvrir et aux cinéphiles dans l’âme de re-découvrir les splendides classiques du réalisateur. Si nous devions citer quelques mots pour décrire Scorsese : américain, réalisateur, succès, le Loup de Wall Street, Shutter Island, Casino, génie du cinéma, apprécié, reconnu… On pourrait même en dire plus grâce à l’exposition : un amoureux éperdu de DeNiro et DiCaprio, fan de Hitchcok, travailleur acharné mais doté d’un génie certain et certainement complètement psychopathe. Boutade mise à part, connaissons-nous vraiment ce génie du septième art ?

C’est dans une ambiance très intimiste que l’on peut directement s’immerger vers les prémices de l’exposition, dans une sorte de sas où l’on est plongé dans des scènes particulièrement marquante de ces films cultes : voix sur fonds noires, ambiance sombre et vibrante.

L’exposition qui s’en suit apparait sous forme d’une rétrospective sur Martin Scorsese permettant de se plonger dans « l’univers du réalisateur américain » qui selon Catherine ; 68 ans, traductrice à la retraite qui s’est elle-même trouvée dans le milieu cinématographique et donc personnellement influencée par le réalisateur ; est dessiné comme quelque chose « d’intelligent et pertinent ». On a une représentation assez significative de l’intégralité des influences qui ont bercé le jeune Martin : aspirations religieuses, culturelles et urbaines au sein du quartier de New York, Little Italie alliant les gangs et son environnement de sécurité familiale. Cette dernière notion est par ailleurs capital pour lui et se trouve au coeur de beaucoup de ses oeuvres.

On peut aussi voir peindre ses méthodes de travail à l’aide d’objet créer directement par ses soins comme plusieurs photographies, Storyboards, costumes, affiches, objets cultes, que certains de ses proches ont rassemblé pour ce que le dossier de presse de la Cinémathèque appelle : « la plus grande exposition jamais organisée sur le réalisateur ». Scorsese se trouve réellement acharné dans la réalisation de ses films, allant lui même en repérage des lieux de tournage, prendre le soin de dessiner chaque plan, tenu, mouvement, ainsi que le contrôle et la direction de chaque étape du montage des scènes et c’est ce d’où selon moi provient son succès (talent inée mis à part) : son acharnement à la cohérence.

Et dire, que ce cher virtuose du cinéma souhaitait à la base être photographe. Nous serions passé à coté du magnifique Les Affranchis, du mythique Casino et du tellement dévergondé  Taxi Driver. Martin Scorsese, c’est également une grande histoire d’amour avec ces acteurs que l’on sait trop apprécié dont Robert DeNiro, Leonardo DiCaprio, Sharon Stone et tant d’autres.

Pour cet acteur majeur du cinéma, l’histoire inclue dans la conception et la réalisation d’un film n’est pas seulement de faire des films mais les raconter, faire passer un message peut-être pas seulement de se dire lorsque nous sortons d’une séance de cinéma « oh quel bon film », « superbement bien réalisé » mais de comprendre comment cela à été réaliser et dans quel but, qu’est-ce qui se cache derrière ce que l’on me montre.

Les journées plutôt calme favorise l’immersion totale au coeur du sujet et après un peu plus de deux heures à gravité dans les petites parcelles dont le réalisateur de talent veux bien partager avec nous cependant selon Jérémy, 24 ans, étudiant en cinéma, cela est peut-être un tantinet trop court, « on veux en voir plus », effectivement on sort de l’exposition un peu sur sa faim, obligé de courir voir ou re-voir l’intégralité de la filmographie du grand Martin Scorsese que bien évidemment nous propose d’acheter la cinémathèque à la fin de l’exposition en plus de plusieurs autres goodies aux effigies du génie, de ses oeuvres et ses collaborateurs prestigieux.

En bref, chères lectrices et lecteurs, on ne serait trop vous conseillez d’aller faire un petit tour car et puis zut, c’est la première exposition et la plus grande exposition mondiale de Scorsese. C’est toujours bien de pouvoir se dire un jour proche ou lointain, autour d’un verre de vin en plein milieu d’une soirée hype : I Was Here.

 Mégane Flament, Elle magazine rubrique Bon plan (sorties)

Photographie prise durant l’exposition avec mon smartphone

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Guy Dessut : « Kraftwerk irradie tout mon être »

Rencontre avec Guy Dessut, fan de Kraftwerk, les pionniers de la musique électronique, qui ont investi du 6 au 14 novembre la Fondation Louis Vuitton. Ce toulousain de 51 ans nous fait partager sa passion, qui l’a notamment poussé, un jour, à frapper à la porte d’un membre du groupe.

Guy Dessut, passionné par Kraftwerk.

Guy Dessut, fan de Kraftwerk.

Nous sommes en 1975. Guy vient d’avoir 12 ans. Alors qu’il est en cure dans la station thermale de Luchon, il entend au loin une mélodie. Intrigué par ces sons inhabituels, il découvre qu’ils proviennent du logement d’à côté. Fenêtres ouvertes, son voisin passe à fond le même titre en boucle, toute la journée. Radioactivity de Kraftwerk. C’est pour lui un véritable choc musical, il raconte : « J’écoutais quelque chose que je n’avais jamais entendu. C’était un son différent avec des sonorités très froides, glaciales. Ce qui m’a tout de suite plu, c’est l’aspect désespéré de la musique ». Débutent alors quarante années de passion…

En 1982, à l’âge de 19 ans, il se rend à Düsseldorf, où les deux membres fondateurs, Florian Schneider-Esleben et Ralf Hütter se sont rencontrés. Ce voyage en Allemagne lui permet de comprendre ce que Kraftwerk voulait exprimer dans sa musique. Une industrialisation de la société allemande, avec ses villes froides, éclairées par la lumière des néons. Arrivé là-bas, il obtient grâce à l’office du tourisme local, l’adresse du domicile de Hütter, il se souvient : « il habitait dans la Tiergartenstraße. Je me suis rendu devant sa maison, j’ai frappé à sa porte en espérant le rencontrer, malheureusement en vain ».

Au fil du temps, Guy a acheté les vinyles, accumulé les reprises et autres disques pirates. Il a également conservé les revues faisant référence au quartet. Chez lui, on retrouve un magazine Rock&Folck de 1981, qu’il relit de temps en temps avec nostalgie. Dans les années 80, ce type de mensuel était l’unique moyen de s’informer sur d’éventuels concerts, à une époque où les réseaux sociaux et internet n’existaient pas.

Le spectateur

Plus que quelques minutes à tenir. La scène s’éclaire enfin. Quatre hommes apparaissent derrières leurs machines, quasi-immobiles. Devant 300 personnes, ils enchainent les morceaux avec précision. En cette année 1981, Guy voit pour la première fois les quatre musiciens, qui font étape à Toulouse. De cette soirée, il retient le rappel « exceptionnel », où chaque musicien joue côte à côte avec un mannequin à son effigie. Puis il y aura Sónar, en 1998, le festival de musiques électroniques de Barcelone. En 2002, il est également présent lors de leur passage dans la capitale parisienne, à la Citée de la Musique. Et plus récemment aux festivals des Nuits Sonores, le 1er juin dernier à Lyon.

Kraftwerk en concert à Tokyo en 2013.

Kraftwerk en concert à Tokyo en 2013.

Cette passion pour le groupe, Guy n’a pas cherché à la transmettre. Mais sa famille l’accompagne de temps en temps : «  Mon fils de 20 ans est venu plusieurs fois. Il n’apprécie pas autant que moi. Mais il est quand même sorti du show bouche bée ! ».

Une pièce de musée

La Fondation Louis Vuitton, située à Paris au cœur du bois de Boulogne, a accueillie pour 8 soirées la formation allemande. Elle dispose de 11 700 m2 dédié à la création artistique et à la culture. Kraftwerk, dont l’œuvre va au delà de la musique, a trouvé ici un endroit à sa mesure. Chaque soir, un album différent. Guy, qui ne pouvait manquer ce rendez-vous sous aucun prétexte, a donc choisit The Mix, qu’il qualifie comme étant « le plus fédérateur de leur répertoire ». A la sortie de la salle, il livre ses impressions : « le public, intergénérationnel, était dans un état hypnotique. Les 2h15 sont passées à une vitesse folle ». Malgré l’absence de ses titres préférés, Electric Café et Les Mannequins, il ressort « un son parfait et une set-list très équilibré ». Une preuve encore que c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe.

Yann Baudic, le 28 novembre 2014, Paris

 Sources des photos : 1ère photo – Yann Baudic, 2ème photo – Takahiro Kyono/Flickr Creative Commons            Publications envisagées : Les Inrockuptibles, Tsugi

LAURIE DARMON : Un parcours à plusieurs mesures.

« Mesure Première » à la Bellevilloise

Le 10 novembre, il était temps pour Laurie Darmon de retourner sur scène. Après plusieurs mois de préparation, le moment était venu de partager son projet avec ceux qui l’avaient suivie pendant tout ce temps. Les portes de la Bellevilloise étaient ouvertes à tous et le public de la jeune femme attendait avec impatience. La salle était remplie d’une centaine de personnes pour écouter une voix en pleine ascension.

« Pour le premier concert de présentation de cet EP, je ne cache pas que j’étais stressée ».

Son projet musical étant auto-produit de part la plateforme participative « My Major Company », Laurie Darmon s’est donc elle même occupée des préparatifs de son concert sur le plan technique et a donc pensé une configuration scénique économique. Elle ne joue qu’avec un seul musicien, son batteur, qui joue ses parties sur un pad. Elle assure les parties piano, son instrument de prédilection. Chaque titre est accompagné d’une bande son et de visuels projetés via un vidéo-projecteur. Vêtue de sa petite robe noire et son regard bleu perçant, Laurie transporte l’audience qui l’applaudie et en redemande même une fois le concert terminé.

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– Laurie à la Bellevilloise –

La jeune fille s’est par la suite produite au club parisien LeBaron le 19 novembre, puis nous la retrouverons à Lille et à travers toute la France.

« Après une licence de droit à La Sorbonne, j’ai eu envie d’aller au bout de mon projet musical, et de prendre du temps pour le bâtir et m’y consacrer. Cet EP en est le premier aboutissement, la première mesure de ce projet musical, d’où le titre de l’EP d’ailleurs « Mesure Première » ».

10730957_1558311784385124_1849465722055789032_n                                                                         – Pochette de l’EP « Mesure Première » –

« Déclaration tardive d’une passion de toujours »

Un périple qui a commencé il y a tout juste quatre ans, quand cette graine de star va se découvrir une vraie passion, celle pour le chant et la composition. Laurie Darmon, c’est tout d’abord un univers, qu’elle entretient depuis son jeune âge à travers ses mots d’enfant et d’adolescente, qu’elle va transformer en chansons. Dix ans de piano, un parcours scolaire studieux, de la guitare, de la batterie elle va composer elle même la musique qui accompagnera ses textes. Bercée par la bossa nova et la variété française, cette artiste nous propose une musique qui lui ressemble, au rythme de son humeur, et ses mots la rejoignent dans un élan tantôt chanté, tantôt parlé. Après avoir traversé les petites scènes parisiennes, elle savait que ce ne serait pas la dernière fois qu’elle vivrait cette expérience. Une fois diplômée en droit à la Sorbonne, elle pouvait enfin se consacrer à sa passion grandissante.

« En effet, je veux pouvoir considérer la musique comme l’échappatoire que ce fut dans mon enfance, et aujourd’hui encore quand je me mets à composer. »

En septembre 2013, elle se décide donc à prendre son destin en main et s’entourer des meilleurs afin de réaliser son projet musical (Réalisation, enregistrement des instruments et des voix, mix et mastering). Une auto-production qui a pu voir le jour grâce à la participation financière de ceux qui ont cru en son talent par le biais de la plateforme « My Major Company ». En 2014, Laurie décide de finaliser les titres de son EP à l’aide de deux réalisateurs Wladimir Pariente et Martin B. Janssen, et de plusieurs musiciens dont François Villevieille (du groupe Eléphant). C’est ainsi que nait  « Mesure Première » l’EP qui marie le rap, la poésie et des histoires personnelles. La jeune femme met tout d’abord son premier titre Rupture en playlist que l’on retrouve sur France Inter, RTBF-La Première, ainsi que quelques radios locales Françaises.

Laurie reste passionnée mais consciente des risques du domaine dans lequel elle s’est aventurée et sait que tout peut s’arrêter à tout moment. Elle décide donc de faire vivre son EP au maximum, de se produire un peu partout dans la France, partager son univers et si possible, dans un futur plus proche, proposer un album…

« Cet EP est ma première proposition, et pas ma dernière en tout cas. »   

Sonia Saadi

Source Photo : Laurie Darmon (Une et Pochette) Sonia Saadi ( Bellevilloise)

Publication possible : Rubrique culturelle de magazines féminins, les Inrocks