Fondation Louis Vuitton: Des artistes de la scène contemporaine chinoise mis à l’honneur

Inauguré en octobre 2014 la Fondation Louis Vuitton est un édifice signé Frank Gehry, architecte reconnu dans son domaine. Et c’est dans ce splendide concept de créativité et d’innovation technologique qu’est présentée l’exposition qui fait revivre l’art chinois contemporains sur la scène culturelle française. En effet, depuis plus de 10 ans maintenant aucun artiste chinois moderne n’est venu présenter ses œuvres dans notre métropole.

Il n’y a donc pas meilleur lieu pour offrir au public un aperçu de l’art culturel contemporain chinois au complet. De plus, la fondation a pour objectif de donner un souffle nouveau à l’art contemporain en France et, cette exposition marque son début.

« Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations »

L’expression « bentu » utilisé pour titrer cette exposition rappel que le concept que souhaite faire passer les artistes n’est non pas nationaliste mais enclin à une ouverture globale. Chacun d’eux a souhaité mettre cette expression au centre de la réflexion pour comprendre la Chine d’aujourd’hui.

Ces artistes sont douze, issus de génération différentes,  ils dévoilent à l’aide de nombreux outils et à travers de nombreuses  techniques des œuvres toutes aussi exceptionnelles les unes que les autres. Tous sont chinois, mais chacun a un concept et une vision unique d‘illustrer toutes les mutations de la société chinoise. En effet, cette société ne cesse de changer et cela se ressent dans plusieurs domaines, que ce soit économique, politique, écologique, social ou encore technologique. Les conséquences de ces transformations sont très importantes et cela se reflète  dans les zones rurales et urbaines. En effet, les zones rurales en Chine tendent à s’urbaniser et c’est un constat qui peut concerner chacun d’entre nous. La Chine étant le plus grand pays du monde par le nombre important de sa population.

Par le biais de cette exposition nous découvrons l’art de la culture chinoise avec ces coutumes, ces traditions et son origine. Où de nombreux outils sont utilisés comme  des œuvres sous forme cartographique, des montages vidéo, des compositions abstraites ou encore des peintures. Tout cela nous emporte dans différents univers aussi décalés les uns des autres.

 

En mode exploration et découverte

Cette exploration se fait tout d’abord par la découverte d’une nouvelle génération d’artistes chinois : chaque œuvre met en avant des démarches et trajectoires personnelles de douze artistes qui se replongent dans leurs racines.

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XU ZHEN ouvre l’exposition avec ses sculptures dans l’air du temps. Elles représentent la juxtaposition de deux statues inspirées de modèles conservés au Louvre. Cette installation permet au spectateur de se jouer de l’œuvre par rapport à son unicité et au marché. Xu est né en 1977 à Shanghai, il y vit et y travaille.

 

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LIU XIAODONG né en 1963 à Liaoning vit et travaille à Pékin. Il est un peu plus âgé que l’artiste présenté précédemment mais son univers est le même. Il représente les différentes mutations en Chine par la peinture.

 

 

On y découvre un cadre ou la Chine développe et opère ses mutations dans la société. Ce pays a toujours été une société dans laquelle de nombreuses innovations se sont créés, c’est un aspect qui   fascine autant les occidentaux que les américains. Par le biais de cette exposition nous découvrons tout cet aspect culturel. De plus, la Chine est connu pour son capitalisme, sa pollution, sa non liberté d’expression et l’urbanisation de plus en plus forcée mais chacune des œuvres des artistes raconte une histoire.

 

Le petit plus de l’exposition….

La découverte en exclusivité de quelques œuvres de la collection Vuitton de l’artiste d’art chinois dissident le plus connu, AI WEIWEI.

La plupart des visiteurs sont des étrangers il faut que les français découvrent ce nouvel art et ces artistes qui continueront à parler d’eux, sans aucun doute.

Venez vite !

 

 

Doriane ACHAUD

Photos : Prise de mon Iphone

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Publication envisagée : Paris Match, Le Monde

 

La Boissonnière : vous n’hésiterez plus entre vins et bières !

A deux pas du Grand Rex, la Boissonnière est le nouvel endroit à connaître sur les Grands Boulevards. Le restaurant a ouvert ses portes pour l’arrivée du printemps et soumet un concept original : proposer un large choix de bières pressions et de vins, le tout accompagné de tapas.

Déjà propriétaires d’un bar festif « le Carlie » dans le troisième arrondissement de Paris, Carole et Charlie se lancent dans une nouvelle aventure. Associer le côté populaire de la bière et celui plus raffiné du vin, est le nouveau pari ( réussi) du restaurant et bar à tapas La Boissonnière

Organiser une soirée entre amis à l’improviste, à deux ou à dix, n’a jamais été aussi simple. La Boissonnière ne manque pas de place (140m2) et vous serez agréablement surpris par le charme que fut jadis cet ancien local de stockage. Toute la décoration a été pensée par les propriétaires eux-mêmes à l’aide de leurs amis et famille. Le restaurant est composé d’un comptoir animé et de tables hautes, d’un puits de lumière surprenant et des graffitis façon street-art, le restaurant offre un décor brut avec poutres et pierres apparentes. Il nous plonge dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Charlie le propriétaire n’a de cesse que les gens se sentent bien et restent le plus longtemps possible « Nous aimons que les clients reprennent un dernier petit verre ». 

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Bière ou vin ? La carte fait moitié moitié

L’éclectisme de la carte mettra tout le monde d’accord. Aux manettes de huit tirages pressions, et d’une jolie gamme de bouteilles, Carole et Charlie proposent un choix pléthorique de mousses de tous horizons. Légères, blondes, ambrées, brunes, tous les gouts sont permis, vous avez l’embarras du choix. Vous aimez les fruits ? Optez pour la Duchessa, bière composée d’ananas, pêche, fruits du verger le tout quelque peu citronné. Si vous préférez les bières plus sèches modérément amères, la Myrha est faite pour vous. 

En revanche si vous préférez le vin, La Boissonnière propose également une kyrielle de rouges, blancs, rosés venus de France et d’ailleurs. Après avoir parcouru plus de deux mille kilomètres, visité une quinzaine de salons et dégusté 1500 vins différents Carole et Charlie ont sélectionné les meilleurs vins pour leur restaurant. Du Chablis 1er cru, au Pinot Noir Philippe Colin 2014 en passant par Cahors les Silices Château Les Croisilles 2013, ces vins exquis aux prix abordables plairont aux épicuriens les plus exigeants. 

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Des tapas pour accompagner les boissons

La carte évolue et s’étoffe proposant toutes les semaines de nouvelles saveurs. Vous y trouverez des tapas délectables, revisitées avec goût et ambition. Tout est frais et préparé sur place. La maison vous propose un duo de mini burger poulet bœuf, et il est difficile de résister au duo de risotto champignon et parmesan. Peut être serez-vous plus tenté par un tatiki de saumon légumes croquants ou encore une crème d’artichaut truffée pour les plus « healthy ». Petit coup de coeur pour les ravioles crème de chorizo.

Les amateurs de fromage et charcuterie trouveront également leur bonheur avec des planches mixtes généreuses qui réveillent vos papilles et se marient parfaitement avec l’un des nombreux vins proposés.

Pour finir sur une note sucrée laissez-vous tenter par le cheescake fruits rouges, la mousse chocolat blanc Oréo ou encore le pain perdu au caramel. Même si la carte des desserts n’est pas encore le point fort de la Boissonnière, il n’en demeure pas moins que vous passerez une soirée inoubliable.

D’ici quelques jours, le restaurant ouvrira ses portes le midi. Pour les plus grand plaisir des aficionados. Vous pourrez déjeuner sur place ou vous régaler au bureau !

Même en semaine, le restaurant fait salle comble, sans toutefois une trop longue attente. Le service est jeune, rapide, et souriant. L’équipe composée de 7 personnes n’hésite pas à prendre son temps pour expliquer la carte. Vous comprendrez que ce lieu récent, fasse déjà un tabac justifié.

En bref, un accueil affable, une ambiance détendue, un large choix de boissons, des tapas généreuses … La Boissonnière est définitivement « the new place to be ». 

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La Boissonnière se situe au 17 rue Poissonière, Paris 75002. Ouvert du lundi au samedi de 18h à 02h. L’assiette de tapas coûte entre 6 et 11 euros.
Retrouvez la Boissonière sur Facebook https://www.facebook.com/ChezCaroleetCharlie/?fref=ts

Manon Bark

665 mots ( hors titre et chapô)
Photos : Manon BARK
Publications envisagées : Time Out, ParisBouge, My Little Paris

Le Café Curieux : une caverne d’Ali Baba à Paris

 

Une fois la porte poussée, vous entrerez dans un lieu qui ne ressemble à aucun autre mais qui paraît pourtant si familier. La curiosité est un vilain défaut ? Ici, l’adage n’a pas lieu d’être.

En plus de trouver de quoi se sustenter, le café propose par centaines (non loin sans exagérer), des objets en tout genre : allant du livre de recettes de cuisine, à la lampe de chevet, en passant pIB7A4479ar les chaises sur lesquelles les visiteurs s’assoient pour prendre un thé ou café. Tout est à vendre, même les tables ! Il s’agit là d’une brocante permanente et qui n’a de cesse de se transformer.

Pourquoi est-ce un lieu si familier ? Par l’ambiance toute particulière qui s’en dégage. C’est comme si l’on se retrouvait chez sa grand-mère ou sa tante à prendre le thé. On y trouve de vieilles tasses en porcelaine (cf Dolores Ombrage dans Harry Potter en beaucoup moins terrifiant) mais aussi plusieurs marqueurs du temps, comme ce journal d’août 1949, un sac de grande marque datant des années 60, ou encore des ouvrages aux pages jaunies.

Malgré tout cela, le patron, Antoine ne ressemble pas vraiment à une grand-mère. Après des études en art, ce photographe décide de reprendre les lieux en main et d’y installer les bureaux de son collectif « Le Garage ». Cet endroit qui appartient à sa famille était au début du siècle dernier, une brasserie où les tanneurs du quartier venaient prendre un verre pour décompresser. De cette époque  il ne reste que le monte-charge (logo du collectif), qui confère à la pièce un charme et une authenticité touchante, ainsi que l’ambiance familiale si particulière aux troquets des coins de rue. Quant au sol, c’est une fresque géométrique réalisée par un ami (Alexis Masurelle) qui orne l’espace à merveille.

L’autre particularité du Café Curieux, c’est le choix, et surtout les prix : café à 1€, pâtisseries maison à 2€ IB7A4438(souvent réalisées par la maman d’Antoine), jus de fruits frais à 3€, et cerise sur le gâteau, pour 2.50€, le thé (ou plutôt la théière).

L’ensemble des produits servis viennent du quartier. On retrouve également cette idée avec les Paniers Bio du Val de Loire. Le café fait office de point de dépôt, où les abonnés des paniers peuvent y récupérer leur commande chaque semaine. (Plus de précisions en suivant le lien en bas de l’article).

Les objets chinés proviennent de brocantes, comme celles qui ont parfois lieu rue Mouffetard, ou bien des Puces de St Ouen. Petite précision : dans le café, tout a été chiné, y compris le bar. Le seul objet non chiné c’est le réfrigérateur !

En plus de découvrir des objets insolites (comme une bouteille de bière japonaise, vestige d’un événement historique) vous pourrez admirer les œuvres d’artistes qui viennent occasionnellement exposer au café.

Le Café Curieux accueille également un samedi sur deux l’association « Réfugiés Bienvenue », qui permet à des demandeurs d’asile ou bien des réfugiés de passer un agréable moment dans ce cadre unique.

Antoine imagine de plus en plus l’avenir du café, notamment avec l’idée d’une pause salé ou des expositions artistiques plus fréquentes, avec en bonus des cours de dessin.

Finalement, le café est une œuvre d’art qui est en perpétuelle évolution. .

Petite anecdote, l’objet préféré d’Antoine : « des dés truqués que j’ai offerts à uIB7A8321n ami pour son anniversaire » raconte-t-il avec enthousiasme. Ces dés, il les a trouvés lors d’une de ses expéditions aux puces de St-Ouen. Leur particularité : ils ont été fabriqués par un petit malfrat dans les années 1920.

Antoine connait l’histoire de chaque objet qui peuple son café. « J’ai l’impression de faire de l’archéologie ! […] Métier que je voulais faire étant petit. »

Si vous êtes curieux, fouineurs ou simplement flâneurs, vous saurez désormais où vous rendre ! Le café est ouvert du mardi au vendredi de 12h à 19h et de 13h à 20h en weekend.

Clara Luccarini

 

Adresse : 3 rue Scipion, 75005 Paris

Horaires : mardi au vendredi de 12h à 19h

samedi et dimanche de 13h à 20h

https://www.facebook.com/lecafecurieuxparis/?fref=ts

https://www.instagram.com/lecafecurieuxparis/

https://www.instagram.com/alexismasurelle/

https://www.facebook.com/refugiesbienvenue/?fref=ts

https://www.facebook.com/lespaniersbioduvaldeloire/?fref=ts

crédit photos : lecafécurieuxparis

Publication envisagée : TimeOut Paris

mots : 660

 

 

 

 

 

 

 

Au Freegan Pony : venez manger ce que les autres jettent

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Aladdin Charni a fondé ce restaurant dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire. Il applique le concept du « freeganisme » qui consiste à manger ce qui est gratuit et vegan. Ce squatteur engagé est accompagné d’une équipe de bénévoles très motivés. On comprend vite qu’ils sont là par plaisir : « ils sont libres et non contraints de le faire » me dit une d’entre elle. Ensemble, ils se rendent chaque jour au marché de Rungis, afin de récupérer les produits invendus destinés à la poubelle alors qu’ils ne sont pourtant pas périmés. Ils proposent ensuite le soir des menus végétariens élaborés entièrement à partir de ces récupérations. Le fondateur du Freegan Pony cherche avant tout à sensibiliser les individus au gaspillage alimentaire, et à montrer que l’on peut faire de la très bonne cuisine avec des aliments qui étaient destinés à être jetés.

Située dans un ancien local municipal en dessous du périphérique, cette nouvelle cantine solidaire suscite la curiosité de tous. C’est surement grâIMG_0813ce à son concept et sa cuisine qui pourraient en surprendre plus d’un ! En effet, ne vous attendez pas à manger au restaurant comme vous en avez l’habitude. A peine entrés dans ce grand hangar, vous verrez qu’il a tout d’original. Une fois à l’intérieur, on ressent déjà une atmosphère bien particulière : sombre et surtout fraîche. Dès le premier coup d’oeil à la salle de restauration, on se rend compte de l’aspect singulier du lieu. Une décoration unique a été aménagée pour les clients : originale et surtout dépareillée ! On y trouve un tas de meubles tous plus insolites les uns que les autres : des palettes utilisées comme tables, des canapés autour d’une table basse pour un coin cosy, une tête de cerf suspendue et même… un flamant rose ! Ce sont les donations de l’association Emmaüs qui ont permis de décorer l’endroit, et également de fournir l’équipement de la cuisine. La petite touche qui illumine l’endroit : des dizaines de bougies disposées sur toutes les tables. Cela donne un charme à la pièce, pour une ambiance chaleureuse et tamisée.
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L’une des choses les plus étonnantes à propos du Freegan Pony, c’est le service. Personne ne viendra vous apporter vos plats  : c’est à vous d’aller les chercher ! On choisit sa vaisselle, puis sa table, et à chaque étape du repas, on se lève pour récupérer soi-même au bar ce qui compose le menu. C’est un peu comme à la maison. En ce qui concerne le repas, il est constitué d’une entrée, d’un plat, et d’un dessert. Ce qui est assez surprenant, c’est que l’on ne sait pas à l’avance ce que l’on va manger. Il faudra se rendre sur place et consulter le menu à l’entrée pour le découvrir. Au menu ce soir : rouleaux de printemps, burgers de lentilles, purée fraichement préparée et poire caramélisée. On retrouve chaque jour bien d’autres délices végétariens préparés par des chefs étoilés.

Le fondateur ne cherche pas seulement à lutter contre le gaspillage, mais également à rassembler des individus en tout genre. C’est ce qu’Aladdin Charni appelle la « mixité sociale ».  Ce restaurant solidaire ouvre ses portes à des jeunes branchés, des personnes  issues des milieux aisés, d’autres avec moins de moyens et même à des migrants. Le Freegan Pony se veut être un lieu très accueillant comme me confie une bénévole qui y travaille : « l’ambiance qu’on essaie de créer c’est celle qu’on a toujours recherché en sortant, un lieu où l’uniformisme n’a pas sa place, où les gens sont bien accueillis avec le sourire et surtout où chacun peut se sentir libre ». Chacun est libre de payer ce qu’il souhaite, en fonction de ce qu’il veut ou peut dépenser. Tout le monde y trouve son compte et repart le ventre bien rempli après une soirée sympathique. À la fin du repas, on récupère tous les couverts et on débarrasse, « à la bonne franquette » comme dirait le couple installé à la table juste à côté de la nôtre.

En quelques mots, le Freegan Pony c’est de la cuisine de qualité à petit prix, et le tout sans gâchis ! Comme l’équipe le dit si bien : «  Tout le monde est le bienvenu au Freegan Pony  » .

Mélanie Gilbon

Adresse : Place Auguste Baron, 75019 Paris
Horaires : du vendredi au lundi de 19h30 à 23h

En savoir plus  http://freeganpony.com/
Leur page Facebook https://www.facebook.com/Freegan-Pony-1627473020835867/

Crédit Photos : Mélanie Gilbon.
Publication envisagée :  A Nous Paris, Le Bonbon.
(691 mots)

Berengère Friess, portrait d’une jeune photographe en devenir.

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Ce festival met en avant de jeunes talents avec un nouvel univers qui exerce le métier qu’ils ont toujours voulu faire.

Qui ne peut se féliciter à l’âge de 24 ans de vivre de sa passion ? C’est l’histoire de Bérengère Friess, une artiste de talent qui à travers ses clichés nous plonge dans un univers doux-amère.

C’est en 2014 que Berengère a été diplômée de l’école de Condé avec une spécialisation dans la photographie après une année en classe préparatoire aux ateliers de Sèvres.

-Un parcours atypique

Cependant Bérengère n’a pas dès le début aspiré à un avenir dans la photographie.

Elle commença par le théâtre, au cours Florent, dans un univers où les personnes sont acteurs et non spectateurs. Cette position lui permit d’évoluer dans un milieu artistique tout en s’intéressant particulièrement à la mise en scène, ce qu’elle nous explique : « je préférais faire jouer les personnes, qu’elles me racontent une histoire ». C’est cette aspiration qui la poussa à passer de l’autre côté de l’objectif.

-Un statut indépendant

L’enseignement qu’a suivi Bérengère lui permit de développer ses compétences dans le domaine photographique mais aussi de choisir le statut le plus adapté à son profil.  Son choix se porta sur le statut d’auteur grâce auquel elle bénéficie du statut de photographe. Cela lui donna la possibilité dès l’obtention de son diplôme d’effectuer des assistanats auprès de nombreux photographes de renoms.

-Un univers à part entière

 La mise en scène est une notion primordiale dans le travail de Bérengère, qui a le souhait de faire entrer le modèle dans son idée, qu’il se retrouve dans la photo. L’instantanéité du moment ne fait pas partie de son travail, il y a une recherche de contexte où chaque détail est important. C’est dans les moindres détails que la compréhension du travail se trouve et permet de comprendre le projet de l’artiste. Dans sa série « métamorphose », Bérengère nous raconte l’histoire de chaque modèle à travers une romantisation des personnages. Chacun est méticuleusement choisi afin qu’elle ait une connexion avec la personne photographiée. C’est cette approche qui rend son travail si précis et profond.

Les couleurs, le côté illustratif, les formes mais aussi l’histoire de chacun et chacune se retrouvent dans chaque série de cette jeune photographe passionnée, qui a de nombreuses références dans ce domaine comme Philippe Lorca Di Corcia ou encore Jean Paul Goude, avec qui elle a eu l’occasion de travailler.

Les sujets d’actualités se retrouvent également dans le travail de Bérengère Friess qu’elle traite avec une touche d’humour. Ses photographies sur la thématique « Queer » illustrent bien ce parti pris : « Mon jeu de cartes représente de nouvelles têtes Queer, qui remplacent les rois, reines, valets… j’ai voulu adapter l’évolution de la société et les nouvelles mœurs à un jeu plutôt classique qui n’évolue pas ».

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C’est cet univers original qui a permis à Berengère de se démarquer des autres artistes et de participer à ce festival dans lequel elle a la chance d’exposer au 104 à Paris.

-Une aspiration féministe

Se considérer comme étant une féministe engagée ne serait pas véridique cependant la place de la femme reste un sujet important dans le travail de B. Friess qu’on retrouve dans sa série « Dolls ». Son travail dénonce la maltraitance que certaines femmes ont subi « j’ai décidé de représenter ses femmes afin de dénoncer ce fléau, des femmes qui se servent du maquillage comme armure, pour se protéger dans cette société, où le paraître nous habille ».

-Des projets plein d’avenir

 Depuis sa sortie de l’école de Condé, grâce à son univers à elle et la perfection de ses photos, Bérengère a trouvé du travail en faisant de l’assistanat et en travaillant sur de nombreux projets. Dans un univers où la concurrence est rude, son travail est reconnu, et aspire à de nombreuses publications.

Travailler dans le domaine artistique a toujours été quelque chose d’essentiel pour Bérengère qui ne se voyait donc pas vivre de quelque chose qui n’est pas sa passion.

Selon Bérengère « être exposée durant ce festival qui met en avant de nouveaux talents, est un tremplin pour moi et m’ouvre de nouvelles portes ». Une exposition à ne surtout pas manquer.

Solène Arrata

Mots : 685
Publication : "Magazine photo" et le "Wad"
Crédit photo : Bérengère Friess official Facebook

Momo, humoriste marocain, brûle les planches pour sa première scène parisienne

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Début 2016, dans le « Morning de Momo » sur Hit Radio, l’artiste annonce sur les ondes marocaines, sa venue à Paris pour rencontrer son public et lance la promotion de son spectacle.

C’est le début d’une épopée fantastique, mais néanmoins réelle qui signe la propulsion de l’artiste au-devant des plus grands de la scène marocaine et souligne sans conteste, sa prouesse dans l’écriture et son travail de longue halène.

Durant des semaines, Momo confie son impatience à ses auditeurs marocains qui comptent parmi ses plus grands fans. Il explique les raisons qui l’ont poussé à monter sur scène. Le public au Maroc suit sa saga, intervient au téléphone, tout tourne autour de cette fameuse date du 20 février 2016. Une date charnière. Un événement. Un tremplin certain.

Sa page Facebook, constitue pour l’artiste une tribune qui retrace ses répétitions, les encouragements de ses fans au Maroc, son arrivée à Paris une semaine avant sa date. Il s’imprègne de l’ambiance des rues, prend connaissance de l’environnement et fait la promotion de son spectacle avec des journalistes télévisés et radiophoniques français.

Nous sommes à deux heures de la prestation, les spectateurs s’agglutinent autour du théâtre Le République : « il est à guichets fermés depuis deux jours ! », « On est venu voir s’il est aussi marrant qu’à la radio ». Un public en attente tout en étant sondeur, un brin septique.

C’est dans l’effervescence que l’assistance s’installe, David Elmaleh se mêle aux spectateurs et incarne un message subliminal de la présence de son fils, Gad Elmaleh dans les coulisses pour soutenir Momo.

Noir dans la salle, lumière sur la scène, clameur du public, entrée de Momo sur scène. Ainsi commence ses confidences. Il nous raconte son enfance, ses débuts à la radio, nous met dans le secret d’anecdotes liés à sa notoriété. Il ponctue le tout avec un florilège de personnages non sans un zeste d’interaction active avec le public ; et conclut mélancoliquement avec ses aspirations.

Tollé d’applaudissement du public, le public se presse pour rencontrer l’artiste. Les avis divergent: « on sent qu’il a travaillé son spectacle », « c’est la radio qui m’a donné envie de venir, et c’est l’humoriste qui me donne envie de le revoir ». Les flashs crépitent, avalanche de selfies et d’autographes par Momo pour ses fans. L’humoriste est encerclé chaleureusement par son public conquis.

Après le succès de sa tournée au Maroc, venir au devant de son public parisien est devenu pour lui une évidence.

Lors d’une interview téléphonique le lendemain de son spectacle au République, Momo fait part de sa remise en question après sa prestation de la veille. Pour lui, cela constituait un véritable challenge quant à la vente des places, la réaction du public, ou encore la pertinence de ses propos auprès d’un tel public. En effet, au Maroc, un spectacle est un événement en soi, là où Paris compte 700 représentations environ par jour. « Le public n’a pas les mêmes attentes, Paris était pour moi, un risque, un challenge ».

Sur ses débuts en tant qu’humoriste, Momo dit: « je suis tombé amoureux de la radio mais maintenant je suis tombé amoureux de la scène ». Il nous confie qu’il prend garde à son image, il se booste à travers son public dans lequel il puise certaines de ses vannes : « je me regarde à travers mon public ». Mohamed Bousfiha s’acharne au travail, il veille à propulser les jeunes aux devants de la scène et à jouer un rôle de catalyseur.

Retour au Maroc

Sur les réseaux sociaux, les auditeurs le pressent de questions sur son expérience parisienne auxquelles il répond avec franchise. Première émission radio. Annonce d’un appel téléphonique urgent en direct. La voix de Gad Elmaleh retentit sur les ondes. Celui que l’on ne présente plus, félicite celui qu’il considère maintenant, avec humilité, comme étant son homologue.

Momo a su mettre en exergue ses talents et réussir son challenge parisien.

Le retour sur les planches parisiennes ne s’est pas fait attendre. En effet, le 4 mars 2016, sur les pages Facebook et Twitter de Momo et Gad Elmaleh, est annoncé le retour de l’artiste au théâtre « Le République » pour un rendez-vous hebdomadaire avec le public parisien à partir du 30 mars 2016.

Meryeme BOUBNANE

 

687 mots 

Publications en France: Huffingpost France /  Parisinfo.com

Publications au Maroc: Huffingpost Maroc / LeMatin Maroc rubrique « culture »

Publication Blog personnel: http://miyeboubnane.wix.com/miyeboubnane

Crédit photo/vidéo: Page Facebook MOMO Officiel

 

Final Fantasy, Point Final?

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Final Fantasy est l’une des séries les plus emblématique de l’histoire du jeu vidéo, en effet, entre ses personnages attachants, ses superbes visuels et sa propension à utiliser la mythologie comme base à ses scénarios, elle s’est imposée comme la référence dans son genre.

Ce matin, le 31 mars à 4 heures, heure française, les fans les plus tenaces et endurants ont pu suivre la conférence Uncovered Final Fantasy XV, qui avait pour but de présenter en grande pompes le nouvel épisode de l’une des séries japonaise de jeu-vidéo les plus populaires à travers le monde.

L’éditeur Square-Enix a mis les petits plats dans les grands afin de faire de cet événement une grande fête et surtout d’accaparer l’attention de tous types de médias et de joueurs. Pour se faire, ce n’est pas moins que le Shrine Auditorium de Los Angeles qui a été mis à contribution afin de proposer un spectacle de haute volée aux visiteurs et aux personnes suivant le direct via YouTube.

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Le Shrine Auditorium de Los Angeles.

À la vue des multiples annonces faites, la série tend à aller vers l’occident. En effet, outre la tenue de la conférence sur le sol américain, un film prenant place avant les événements du jeu met en scène des comédiens de renoms qui officient dans des séries telles que Breaking Bad ou Game Of Thrones.

En effet jusqu’ici, les épisodes de Final Fantasy étaient réfléchis pour plaire à un public japonais comme le dit Grégoire Hellot, journaliste de jeu-vidéo :

« Les créateurs ne savent parfois même pas que leurs jeux fonctionnent en France, mais aujourd’hui, le marché du jeu-vidéo n’étant plus si hégémonique au Japon, les éditeurs se doivent de savoir vendre leurs produits à des occidentaux. »

Il est tout de même important de préciser que le marché du jeu-vidéo japonais a atteint son niveau le plus bas en 25 ans cette année et que les japonais savent que les occidentaux peuvent être sensible à leurs productions s’ils s’ouvrent et calibrent bien leurs jeux. C’est le seul moyen de rentabiliser des productions de plus en plus chères.

Pendant que le Shrine Auditorium vibrait au rythme des notes de musique de Yoko Shimomura, compositrice de ce quinzième épisode, un événement au Meltdown, bar gamer du centre de Paris a permis aux fans de se rassembler et d’affronter ensemble le sommeil et la fatigue afin de suivre ensemble en direct la conférence de Square-Enix. Dans le bar, l’ambiance se veut bon enfant et assez spéciale avec des cocktails portant les noms de personnages ou d’éléments emblématiques de la série et d’anciens épisodes jouables sur les consoles peuplant l’endroit.

Margaux, admiratrice de la série, ne boude pas son plaisir :

«C’est un événement important, le dernier épisode canonique est sorti depuis longtemps, et puis, on est sûrs que ceux qui ont survécus jusqu’à maintenant sont les plus fervents admirateurs ! »

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Conférence de presse de Square-Enix en marge d’Uncovered Final Fantasy XV.

Grégoire Hellot ne manque pas de rappeler qu’avec « le septième épisode, Final Fantasy a eu un impact générationnel, il a marqué beaucoup de gens, c’est un peu le symbole du jeu de rôle japonais pour les français. »

En effet, ce jeu, sorti en 1997 sur PlayStation est le premier représentant du genre à avoir un tel succès en Occident, ce qui donne à la série une aura particulièrement forte.

Cette aura sur le territoire français est symbolisé par la couverture exceptionnelle de l’événement par Jeuxvidéos.com, le site référence en la matière en France. L’opération de publicité déguisée peut être évoquée, mais cette couverture montre deux choses, premièrement, la puissance économique de Square-Enix et ensuite l’intérêt des joueurs français pour la série de jeux de rôles.

Grégoire Hellot évoque « l’amour des français pour l’esthétique manga et le côté hollywoodien des cinématiques en images de synthèses » comme principale raison au succès de Final fantasy en France. Cependant, même si la conférence Uncovered donne un coup de fouet à la popularité de la série, il est important de préciser que la série n’est pas en perte de vitesse malgré près de 30 ans d’existence, en effet Florent Moreau rappelle au Monde que le treizième épisode n’est pas loin du septième en terme de vente en France, même si au niveau mondial, Final Fantasy 7 reste le mètre étalon.

En attendant la sortie de Final Fantasy 15, le 30 septembre prochain, Square-Enix continuera sa communication, ce sera ensuite aux joueurs de juger sur pièce, une chose est sûre, la Fantaisie Finale est loin d’avoir dit son dernier mot.

Yannis Hami

700 mots (très exactement sans prendre en compte le chapeau)

Crédit photo: Le compte Twitter officiel de Final Fantasy XV; Wikipédia; Square-Enix; (Logo libre de droit)

Publications envisagées: Kombini; Les Inrocks

Last Train, ou comment avoir un train d’avance sur la musique rock aujourd’hui

Aucun album à leur actif, ni même de prévu prochainement, et pourtant, tous les festivals se les arrachent. Cela va faire près de deux ans qu’ils enchaînent les concerts sans chômer, aussi bien en France qu’à l’international. Récemment en première partie de Johnny Hallyday à l’AccorHotels Arena, ils ouvriront également pour Muse cet été aux Arènes de Nîmes.Mais comment en sont-ils arrivés là ? Ça, c’est la grande question, d’autant plus qu’ils ne sont même pas parisiens.

Jean-Noël, Antoine, Julien et Tim n’étaient alors que des collégiens lorsqu’ils ont décidé de fonder ensemble le groupe Last Train, en 2005. S’ils ne se souviennent plus vraiment d’où leur est venue l’idée de ce nom singulier, ils ont cependant créé le groupe pour « kiffer » et « se faire plaisir » comme ils le disent eux-mêmes.

A cette époque, ils puisaient d’ailleurs leur inspiration dans un peu tout ce qu’ils écoutaient et produisaient alors une sorte de véritable brainstorming musical, sans réelle direction mais pourvu du peps nécessaire et de la fougue de leur jeunesse. En 2013, ils remportent ainsi le concours « Tremplin SFR Jeunes Talents » et jouent au festival « Le Printemps de Bourges » qui les propulse au devant de la scène française. En 2014, ils enchaînent alors une tournée de concerts dans toute la France et se décident à sortir un EP 5 titres aussi détonnant qu’impressionnant, intitulé « The Holy Family ».

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Prenant peu à peu leur marque dans le monde pourtant difficile de la musique, les Last Train décident de s’émanciper totalement et montent leur propre label, « Cold Fame Records », qu’ils inaugurent en janvier 2015. Ce sont eux qui s’occupent de tout: la promo, les clips, la production, jusqu’à l’organisation de leurs tournées dans les moindres détails.

Comme le dit Tim, le bassiste, ils ont voulu faire leurs preuves et montrer ce qu’ils savaient faire: « Au début, lorsque nous n’étions pas encore très reconnus, on faisait déjà tout ça, et on s’est rendu compte que ça nous plaisait plutôt bien, alors on a créé le label pour être au centre de toutes les décisions mais aussi pour pouvoir s’occuper d’autres groupes ». Comme le rajoute Jean-Noël, le chanteur, « ce choix a vraiment été longuement réfléchi, ce n’était pas une décision à prendre à la légère car ça nous donne vraiment beaucoup de travail mais au moins on est complètement indépendant et libre de faire ce dont on a réellement envie. » Un choix plutôt judicieux donc, car ça marche plutôt bien pour eux !

À tout juste la vingtaine, le quatuor tient donc les rênes d’un groupe très prometteur. Ambitieux sans être prétentieux, un brin timide même, ils redonnent un véritable coup de fouet aux jeunes groupes de la scène française actuelle.

Comme beaucoup d’autres musiciens français, ils ont d’ailleurs fait le choix de mettre la langue de Molière au placard et de chanter exclusivement en anglais, qui « sonne vraiment mieux » selon eux. Comme le dit Antoine, le batteur, « les paroles c’est plutôt secondaire en fait, parce qu’on compose toujours l’instrumental avant et ensuite on écrit la chanson ».

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Cependant, ils ont trouvé le moyen de se démarquer des autres groupes, grâce au grain de voix « rugeux », mais pourtant des plus agréables, de Jean-Noël, qui fait tout le charme et l’unicité de leurs mélodies.

Dans la lignée de Black Rebel Motorcycle Club ou encore Band Of Skulls, parfois même aussi envoûtant que les Doors, Last Train sait comment faire vibrer son public dans un dynamisme fulgurant et un son brut qui tendait pourtant à disparaître. Leur secret, c’est la scène. Le live. C’est l’ambiance brûlante, l’émotion partagée avec le public, l’adrénaline procurée par la foule en délire. Sur les planches, rien à dire, ils savent ce qu’ils veulent !

Après une Maroquinerie à guichet fermé le 10 Mars dernier, ils joueront ce lundi 4 Avril au Festival Chorus à La Défense. Après un été sur les routes pour leur tournée internationale « The Holy Family », que vous pouvez retrouver ici, ils termineront l’année en beauté avec trois dates parisiennes. C’est donc le moment d’aller les voir, avant qu’ils ne remplissent des salles comme l’AccorHotels Arena à eux-seuls. Ces gars-là ne sont décidément pas près de s’arrêter ! Et c’est tant mieux.

Courtois Melody

697 mots

Crédit photos article: Yann Orhan  &  crédit photo image à la une: Bobby Allin
Source: Tim Gerard, Jean-Noël Scherrer, Antoine Bashung, Julien Peultier (Last Train)

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Publications envisagées: Les Inrockuptibles, Rock & Folk

Deadpool frappe très fort

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« Un Marvel fait par des fans de Marvel pour des fans de Marvel« , voilà comment un jeune fan interrogé à la sortie de l’avant-première mondiale de Deadpool résume le film. Annoncé trois semaines plus tôt sur le site du cinéma parisien Le Grand Rex, cet événement très attendu a réuni le 9 février dernier plus de sept-cents personnes venues découvrir ou redécouvrir cet anti-héros emblématique de l’univers Marvel.

Le pitch ? Wade Wilson (incarné à l’écran par l’acteur canadien Ryan Reynolds), un ancien membre des forces spéciales, découvre qu’il est atteint d’un cancer généralisé. Promis à une mort certaine, il est contacté par un homme qui prétend pouvoir le guérir. Prêt à tout pour pouvoir continuer à vivre avec sa nouvelle fiancée, Wade accepte de le suivre mais tombe dans un piège. Se retrouvant alors atrocement défiguré suite aux expériences dont il a été victime, la traque pour retrouver ceux qui l’ont trompé commence : Deadpool est né.

Malgré sa violence très controversée qui lui vaut d’être interdit au moins de 12 ans en France et carrément censuré en Chine (rated « R » aux Etats-Unis : interdit au moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte) et son intrigue plutôt basique, Deadpool, contre toute attente, explose le box-office depuis sa sortie en salles. En effet, ayant engrangé pas moins de trois cents millions de dollars de recettes à travers le monde en à peine une semaine d’exploitation, ce long métrage est la première adaptation d’une bande-dessinée à ne pas être tout public depuis Watchmen (2009), mais également le plus gros succès de la saga X-Men à ce jour.

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance : Tim Miller, le réalisateur, et les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick, qui ont tous les trois du attendre onze ans avant de pouvoir monter le film, pourront vous le confirmer. Et pour cause, en choisissant de faire coller le plus possible leur personnage principal au comics dont il est adapté, l’équipe du film était consciente de risquer gros.

Il faut dire que Deadpool est loin d’être un enfant de cœur. Tous ceux qui sont familiers avec le personnage le savent : arrogant, trash et ultra-provoc, notre anti-héros est adepte d’un vocabulaire qui ferait rougir le si lisse et si bien rangé Captain America, autre figure emblématique de Marvel. Présentant par ailleurs une quantité de « punchlines » que beaucoup qualifient d’abusive et premier à briser le quatrième mur, Deadpool, loin, très loin, des derniers films produits par le célèbre label de comics, bouscule donc les codes et ça fait du bien.

« On vient pour ça justement, pour que ça déménage un peu ! » déclarait un spectateur âgé d’une trentaine d’années, interrogé à la sortie de l’avant-première. Venu avec plusieurs amis, tous aussi très fans de la bande dessinée de Rob Liefeld et Fabian Nicieza, il se déclare « très agréablement surpris » par le film : « J’avais peur qu’ils censurent en quelque sorte le personnage de Wade Wilson. Pour moi, Deadpool c’est avant tout un mec fun, super vulgaire, ouais, mais fun ! On en a marre des Marvel à la sauce Disney ! ».

C’est vrai qu’en voyant Deadpool, le spectateur a du mal à garder en tête le rachat de Marvel Entertainement par The Walt Disney Company. C‘était pourtant le 31 août 2009 : l‘entreprise ayant donné naissance à Mickey Mouse faisait alors l’acquisition du label de comics pour la somme colossale de quatre milliards de dollars (environ 3,5 milliards d’euros). Cependant, certaines licences avaient été confiées à d’autres studios, comme Paramount ou 20th Century Fox, avant le rachat : c‘est notamment le cas de Spiderman, la saga X-Men (dont Deadpool fait partie) et des vraiment lamentables 4 Fantastiques.

Avec Deadpool, l’équipe du film avait fait un pari risqué – celui de continuer à exploser le box-office malgré les restrictions d’âge – et il a réussi. Il faut croire que Marvel a été inspiré par ce succès puisque le troisième et dernier opus de Wolverine, dont la sortie est prévue pour avril 2017, sera lui aussi interdit au moins de douze ans. Reste à voir s’il rencontrera autant de succès que Deadpool, dont les producteurs envisagent d’ores et déjà de réaliser un second épisode.

Fanny QUINSAT

Crédits Photos : Page Facebook LE GRAND REX

691 mots

Publication envisagée : Première, Télérama

Penser la place du corps dans l’art avec Helena Almeida

Jusqu’au 22 mai 2016, le musée parisien du Jeu de paume met à l’honneur l’artiste portugaise Helena Almeida en lui consacrant la rétrospective « Corpus » qui réunit ses dessins et ses photographies peintes les plus connues. Récit d’une exposition intrigante, quelque part entre l’abstrait, le contemporain et le surréalisme.

A l’occasion de l’édition 2016 du Printemps culturel portugais, Paris découvre Helena Almeida, photographe renommée au Portugal pour avoir représenté le pays à deux reprises à la Biennale de Venise, en 1982 et en 2005.

Tout commence en 1934, à Lisbonne, lorsqu’elle naît en pleine dictature militaire, d’un père sculpteur officiel du régime fasciste et pour qui elle posait souvent étant enfant, durant des heures interminables où elle devait rester immobile et silencieuse. Et puis, un jour, dans les années soixante, la jeune femme a choisi de devenir, elle-même, artiste et de s’émanciper de la tutelle paternelle.

Aujourd’hui, Helena Almeida a passé la barre des quatre-vingt ans et le musée du Jeu de paume a souhaité rendre hommage à sa longue carrière en partageant les œuvres majeures de son corpus dans une exposition éclairante et accessible à tous les publics.

Dans un premier temps, l’organisation chronologique de la rétrospective est agréable car elle permet de mieux comprendre comment le travail de l’artiste a évolué au fil du temps, d’autant plus que celui-ci est installé dans de grandes salles silencieuses qui refusent d’accueillir plus de vingt spectateurs à la fois, pour conserver une certaine solennité.

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Pintura habitada, crédits : Fundaçao de Serralves

Ensuite, les salles dégagent toutes un charme différent, la première est étonnante car elle met à l’honneur le travail expérimental de l’artiste et son jeu avec la toile, qu’elle déchire ou qu’elle porte comme un vêtement. Quant aux autres, elles présentent notamment les inoubliables autoportraits en noir et blanc d’Helena Almeida, recouverts de peinture bleue dans la série Pintura habitada (Peinture habitée, 1976) et accompagnés de dessins et de films réalisés dans son atelier.

Grâce à ce parcours semé de panneaux explicatifs, le spectateur découvre une artiste non conformiste et très originale qui est, en fait, bien plus scénariste et metteuse en scène que photographe étant donné qu’elle n’appuie que rarement sur le déclencheur de l’appareil photo – c’est son mari qui s’en charge – mais préfère réaliser, au préalable, une série de croquis détaillant les postures qu’elle adoptera en tant que modèle.

 

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A gauche : Dentro de mim, crédits : Laura Castro , Caldas et Paulo Cintra A droite : Seduzir, crédits : Coll. CAM – Fundaçao Calouste Gulbenkian

 

Des postures mises en valeur par le musée du Jeu de Paume qui a choisi d’organiser cette rétrospective autour de la place qu’occupe le corps dans l’œuvre d’Helena Almeida et en exposant des photographies la représentant recroquevillée dans Dentro de mim (A l’intérieur de moi, 1998) ou vieillie et cambrée dans Seduzir (Séduire, 2002).

Clara a visité l’exposition et elle semble apprécier la thématique proposée par le musée : « Je trouve le mélange de la peinture et de la photographie vraiment original et contemporain. J’apprécie aussi le côté ultra féminin : la sensualité, la séduction et le corps féminin sont très présents et son travail est très féministe. »

Le choix du Jeu de paume de se focaliser sur l’importance du corps semble, aussi, concorder avec la philosophie de l’artiste qui tient en quelques mots : « my work is my body, my body is my work », et qui est bien mise en valeur par un agencement des photographies permettant au spectateur de voir le corps de l’artiste prendre de l’âge au fur et à mesure de sa déambulation entre les salles.

Marie, une autre visiteuse de l’exposition, semble ravie de ce qu’elle vient de voir : « J’aime sa façon de mettre en scène le corps qui occupe l’espace, on a l’impression de mouvement. Il y a aussi plein de métaphores, c’est très poétique. En plus, elle nous fait entrer dans son atelier et dans son intimité, elle joue avec la matière et n’a pas peur de se mettre en scène et de s’abîmer aussi, c’est beau. »

C’est donc la beauté de l’œuvre qui marque les esprits des spectateurs à leur sortie du musée, mais aussi l’engagement de l’artiste dont la mise en scène du corps est révolutionnaire et politique dans les années soixante puisqu’il fait écho au mouvement mondial de libération de la femme qui réclamait, dans différents pays occidentaux, un libre accès à la contraception et à l’avortement.

Joao Ribas, co-commissaire de l’exposition, affirme d’ailleurs que « l’utilisation de la photographie et la focalisation sur le corps montre une perspective féministe claire » chez Helena Almeida. Tout un programme, donc, pour une exposition ludique et presque philosophique qui enchantera les petits et les grands, les initiés comme les novices.

 

« Helena Almeida, Corpus »,
Jusqu’au 22 mai 2016,
Musée du Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris 8e
Tous les jours sauf le lundi : 11h-19h, le mardi jusqu’à 21h
Tarif plein : 10€, tarif réduit : 7,50€

 

Anne-Flore Buisson-Bloche.
705 mots.
Publication envisagée : Télérama, L’Obs, M le magazine du Monde.