Momo, humoriste marocain, brûle les planches pour sa première scène parisienne

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Début 2016, dans le « Morning de Momo » sur Hit Radio, l’artiste annonce sur les ondes marocaines, sa venue à Paris pour rencontrer son public et lance la promotion de son spectacle.

C’est le début d’une épopée fantastique, mais néanmoins réelle qui signe la propulsion de l’artiste au-devant des plus grands de la scène marocaine et souligne sans conteste, sa prouesse dans l’écriture et son travail de longue halène.

Durant des semaines, Momo confie son impatience à ses auditeurs marocains qui comptent parmi ses plus grands fans. Il explique les raisons qui l’ont poussé à monter sur scène. Le public au Maroc suit sa saga, intervient au téléphone, tout tourne autour de cette fameuse date du 20 février 2016. Une date charnière. Un événement. Un tremplin certain.

Sa page Facebook, constitue pour l’artiste une tribune qui retrace ses répétitions, les encouragements de ses fans au Maroc, son arrivée à Paris une semaine avant sa date. Il s’imprègne de l’ambiance des rues, prend connaissance de l’environnement et fait la promotion de son spectacle avec des journalistes télévisés et radiophoniques français.

Nous sommes à deux heures de la prestation, les spectateurs s’agglutinent autour du théâtre Le République : « il est à guichets fermés depuis deux jours ! », « On est venu voir s’il est aussi marrant qu’à la radio ». Un public en attente tout en étant sondeur, un brin septique.

C’est dans l’effervescence que l’assistance s’installe, David Elmaleh se mêle aux spectateurs et incarne un message subliminal de la présence de son fils, Gad Elmaleh dans les coulisses pour soutenir Momo.

Noir dans la salle, lumière sur la scène, clameur du public, entrée de Momo sur scène. Ainsi commence ses confidences. Il nous raconte son enfance, ses débuts à la radio, nous met dans le secret d’anecdotes liés à sa notoriété. Il ponctue le tout avec un florilège de personnages non sans un zeste d’interaction active avec le public ; et conclut mélancoliquement avec ses aspirations.

Tollé d’applaudissement du public, le public se presse pour rencontrer l’artiste. Les avis divergent: « on sent qu’il a travaillé son spectacle », « c’est la radio qui m’a donné envie de venir, et c’est l’humoriste qui me donne envie de le revoir ». Les flashs crépitent, avalanche de selfies et d’autographes par Momo pour ses fans. L’humoriste est encerclé chaleureusement par son public conquis.

Après le succès de sa tournée au Maroc, venir au devant de son public parisien est devenu pour lui une évidence.

Lors d’une interview téléphonique le lendemain de son spectacle au République, Momo fait part de sa remise en question après sa prestation de la veille. Pour lui, cela constituait un véritable challenge quant à la vente des places, la réaction du public, ou encore la pertinence de ses propos auprès d’un tel public. En effet, au Maroc, un spectacle est un événement en soi, là où Paris compte 700 représentations environ par jour. « Le public n’a pas les mêmes attentes, Paris était pour moi, un risque, un challenge ».

Sur ses débuts en tant qu’humoriste, Momo dit: « je suis tombé amoureux de la radio mais maintenant je suis tombé amoureux de la scène ». Il nous confie qu’il prend garde à son image, il se booste à travers son public dans lequel il puise certaines de ses vannes : « je me regarde à travers mon public ». Mohamed Bousfiha s’acharne au travail, il veille à propulser les jeunes aux devants de la scène et à jouer un rôle de catalyseur.

Retour au Maroc

Sur les réseaux sociaux, les auditeurs le pressent de questions sur son expérience parisienne auxquelles il répond avec franchise. Première émission radio. Annonce d’un appel téléphonique urgent en direct. La voix de Gad Elmaleh retentit sur les ondes. Celui que l’on ne présente plus, félicite celui qu’il considère maintenant, avec humilité, comme étant son homologue.

Momo a su mettre en exergue ses talents et réussir son challenge parisien.

Le retour sur les planches parisiennes ne s’est pas fait attendre. En effet, le 4 mars 2016, sur les pages Facebook et Twitter de Momo et Gad Elmaleh, est annoncé le retour de l’artiste au théâtre « Le République » pour un rendez-vous hebdomadaire avec le public parisien à partir du 30 mars 2016.

Meryeme BOUBNANE

 

687 mots 

Publications en France: Huffingpost France /  Parisinfo.com

Publications au Maroc: Huffingpost Maroc / LeMatin Maroc rubrique « culture »

Publication Blog personnel: http://miyeboubnane.wix.com/miyeboubnane

Crédit photo/vidéo: Page Facebook MOMO Officiel

 

DROLE DE BORDEL

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Ils s’appellent Adrien Arnoux et Lenny Harvey. Amis, collègues, membres actuels du Bordel Club et animateurs de ses folles soirées, ils monteront tous deux sur scène en 2015 pour leurs premiers spectacles. Dès mars pour Lenny qui jouera son « one man show » au théâtre de 10H et, en septembre prochain pour Adrien. Ces deux humoristes en devenir ont su creuser leur trou et faire leur place au sein de la petite sphère comique de la capitale. L’occasion pour nous de revenir, avec eux, sur leurs parcours peu communs et un concept frais, fou, fun et assurément drôle.

Tous les lundis soirs, la scène du théâtre Michel Galabru accueille un joyeux bazar : celui du Bordel Club. Une fois par semaine, ce collectif d’artistes, fondé il y a cinq ans par Kyan Khojandi et ses compères, vient enchanter un public venu faire le plein de rire par sa malice et ses frasques. Aujourd’hui, ce sont Lenny et Adrien qui organisent et animent ces soirées au théâtre, reprenant le flambeau de la « bande de Bref ».

Au départ, le Bordel Club c’est une bande d’humoristes amateurs, mais aussi et surtout une bande de potes. Une petite dizaine d’artistes – dont le héro de « Bref » Kyan Khojandi et plusieurs de ses futurs collègues de la série – qui se regroupent autour d’un projet commun de promotion du drôle.

Si le Bordel Club existe avant tout grâce aux personnes à l’initiative du projet, il ne serait pas le même sans les idées qui portent son concept. L’idée de faire rire à moindre coût, l’envie de faire découvrir des gens dont on apprécie le talent. Ce sont ces aspirations qui ont forgé le concept des soirées du Bordel Club et initié leur succès. Le format est simple : une programmation différente toutes les semaines, des humoristes qui montent sur scène pour des passages de quinze minutes devant une salle presque toujours comble, une entrée gratuite et une rémunération au choix une fois la soirée terminée. Le résultat est là : des spectateurs conquis, des artistes qui reviennent, une atmosphère décontractée, propice aux échanges.

A mesure que certains partent, de nouveaux  artistes arrivent. Lenny est là depuis 2010, presque depuis la création. Quand la « bande de Bref » se constitue et abandonne le navire, elle le laisse entre les mains de Lenny et Sebastien Mellia. Adrien vient remplacer ce dernier en septembre 2014.

Après avoir longtemps cumulé les petits boulots, les deux amis se consacrent aujourd’hui à leur activité d’humoristes. Si le lundi est consacré au Bordel Club, pour pouvoir vivre de leur humour, Lenny et Adrien jouent tous les autres soirs de la semaine, selon les propositions qui leur sont faites. « On a dépassé le stade où on a besoin d’un travail à côté pour gagner notre vie mais on n’a toujours pas atteint celui qui nous permettrait de vivre de notre humour. Actuellement, on peut dire qu’on survit de notre humour » s’amuse Lenny.

Tous les deux envisagent une fin à leur implication dans le Bordel Club mais c’est une idée qui les réjouit. « Si j’ai moins de temps pour le BC c’est que j’en consacre plus à d’autres projets. Pas forcément meilleurs. Plus intéressants en termes de carrière », explique Adrien. Lenny lui se voit arrêter d’ici un an : « J’espère que j’aurais des opportunités qui feront que je me concentre sur d’autres choses. Là, il faudra que je laisse le BC. Mais pour une bonne raison » Cependant, ils savent qu’ils resteront attachés au concept et au lieu et qu’ils continueront à s’y investir. Dans la joie et le bon humour.

Aziliz Prodomme

Source photo : Facebook

Publication : magasine lifestyle en ligne, avec un public principalement étudiant : Maze par exemple.

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Carton plein pour La Belle & La Bête à Mogador

La Belle & La Bête, musical installé à Paris depuis le 24 octobre dernier a fêté sa centième représentation. Ce spectacle, qui se joue aujourd’hui à guichets fermés a connu un parcours semé d’embûches. Retour sur un succès inattendu…

La 100ème, un cap symbolique

La troupe montait en effet pour la centième fois le 1er février dernier sur la scène de Mogador (IXème arrondissement) pour interpréter les personnages du film d’animation Disney sorti en 1991. Le théâtre vit désormais au rythme des partitions d’Alan Menken, auteur des chansons originales. Démarche encore rare à Paris, la musique est joué en direct, par 7 musiciens. Entre deux envolées vocales et un changement de décor,  l’humour, relevé par de nombreux observateurs comme étant un des points forts prend la relève. Timon Timauvais, rédacteur en chef de ChroniqueDisney.fr le confirme :

« Le spectacle plait car il possède un double niveau de lecture, un pour les enfants, un autre pour les adultes. L’humour justement, très parisien pour l’adaptation française s’oriente souvent vers des blagues pour adultes, mais qui ne viennent pas gêner les plus jeunes ».

Aujourd’hui encore, le spectacle fait toujours parti des meilleures ventes, et a franchi depuis peu les 200 000 billets vendus. Il aura fallu une dizaine d’adaptations partout dans le monde et un compteur à plus de 35 millions de spectateurs pour voir les personnages de Lumière, Mrs Samovar ou Gaston  prendre vie sur les planches de l’Hexagone.

Dans cette effervescence,  on oublierait presque qu’il y a quelques mois, le projet peinait à démarrer, tant il a eu du mal à s’imposer.

Le duo principal, joué par Marion Taris et Yoni Amar

Le duo principal, joué par Marion Taris et Yoni Amar

Une genèse difficile


En effet, même si La Belle & La Bête est une valeur sûre du musical « made in Broadway », l’histoire de la rencontre entre Belle, une jeune femme prisonnière d’un château où les objets sont vivants et La Bête, le maître des lieux, n’était pas censée être jouée chez nous. On ne doit son arrivée impromptue qu’à l’annulation, à l’été 2013 et  en dernière minute, de « Mary Poppins ». Véritable coup de théâtre, cette annonce sonne surtout comme un plan B, déployé en urgence à seulement quelques mois de la première. Il faut alors tout reprendre à zéro pour les équipes : auditions, adaptation, répétitions, mais aussi campagne de communication, et cela peut prendre du temps.

«Comme les metteurs en scène s’adaptent en fonction de la culture d’un pays, on s’adapte en fonction de l’évolution des gens. Ce qui fonctionne bien à une époque ne fonctionne peut-être plus aujourd’hui. »
Glen Casale, Metteur en scène

Des difficultés de visibilité

Et justement, le challenge de réunir à la fois les familles, les nostalgiques de Cocteau et les jeunes adultes 6 soirs par semaine dans ce théâtre de 1600 places était loin d’être gagné. A la rentrée de septembre 2013, alors que la machine médiatique se remet en marche, pas une trace du spectacle dans le paysage audiovisuel. Seules quelques affiches sont visibles à Paris. La raison ? il faut la chercher du côté de la concurrence. Au même moment, Robin des bois, spectacle français, qui se joue à quelques kilomètres, poursuit son marathon promotion et monopolise les plateaux de télévision, avec sa tête d’affiche M Pokora. Impossible, donc, pour le spectacle Disney encore inconnu de s’imposer. Pire, Stage Entertainment, qui désespère de voir son musical attirer les projecteurs (et les spectateurs) parasite son propre projet en annonçant sur les canaux de communication nationaux la création du Bal des Vampires, à l’automne 2014.

La  donne change enfin, quand, le 24 octobre 2013, l’équipe vit la fameuse première de gala où se mêleront célébrités, mais surtout journalistes. Le lendemain, la presse est emballée. Le spectacle, re-dynamisé par une couverture médiatique attendue depuis plusieurs mois entame alors enfin sa tournée promo, avec en point d’orgue, un tableau de plus de 5mn dans l’émission Miss France sur TF1, regardée par plus de 8,2 millions de téléspectateurs.  A Noël, tandis que la communication s’intensifie, le spectacle fait toujours salle comble et annonce 100 000 billets vendus.  Une belle réussite pour un projet qui ne devait pas voir le jour.

"C'est la fête" photo Brinkhoff&Mogenburg ©Disney

« C’est la fête »
photo Brinkhoff&Mogenburg
©Disney

Le rideau tombera définitivement sur La Belle & La Bête le 27 juillet prochain. Il reste donc quelques mois pour venir revivre sur scène, à Paris, au théâtre Mogador, l’ambiance et les chansons cultes du dessin animé comme « C’est la fête » ou « Histoire Éternelle ».

Alexis Elbaz ID n’21001945

Informations pratiques :

Jusqu’au 27 juillet

Théatre Mogador, 25 rue de Mogador, 75009

De 25€ à 99€

Site officiel

Publication visée : sites web spécialisés comme http://www.regardencoulisses.com  ou suppléments comme « Le Parisien Magazine »

La Classe Libre de Florent, depuis 1979 et toujours la même renommée

La Classe Libre du Cours Florent sélectionne, au travers d’un concours à la renommée mondiale, une vingtaine de candidats dont la personnalité et les aptitudes sont récompensés par la gratuité des études et l’accès à un cursus privilégié durant deux années. Portrait de Charlie Fabert, jeune étudiant prometteur rentré cette année dans cette studieuse formation. photo classe libre 3En pleine répétition de Fragments de Gogol

Le Cours Florent a été créé en 1967 par François Florent, et est ouvert à tous, que ce soit débutants ou élèves ayant déjà une expérience professionnelle. Elle est un véritable précurseur pour les élèves souhaitant se spécialiser en cinéma ou en théâtre en proposant de nombreuses options variées tels que la danse, le chant, l’improvisation, ce qui permet donc d’acquérir un véritable savoir faire dans une formation complète. La pédagogie s’appuie sur toute une série d’auditions servant d’évaluation, autour de textes divers et variés allant du classique au contemporain. Le Cours Florent doit sa réputation mondiale à son taux de réussites au concours d’entrée du Conservatoire nationale supérieur d’art dramatique de Paris, mais également et surtout grâce à sa Classe libre.

Ce concours annuel est extrêmement sélectif avec un taux de réussite très réduit, dans lequel seule une vingtaine de candidats est retenue sur les presque mille-cinq-cents inscrits à la première étape. C’est la raison pour laquelle nous allons nous intéresser à Charlie Fabert, jeune étudiant qui est rentré dans la XXXIV et dernière promotion de la Classe Libre. CLASSE LIBRE

Charlie Fabert (à gauche) en répétition avec Jean-Pierre Garnier (de dos) pour le spectacle annuel de la Classe Libre

La passion du théâtre est naît dès son plus tendre âge, en effet à 7 ans Charlie Fabert s’inscrit dans les cours de théâtre de sa ville des Essarts le Roi dans les Yvelines. C’est à ce moment là qu’eut lieu la révélation : en plus de son talent incontestable, il s’est découvert une véritable vocation, et même plus que ça, une passion devenue vitale. C’est à partir de cela que tout s’est enchaîné, en plus de poursuivre son cursus scolaire Charlie fait des allers-retours à Paris afin de suivre les meilleurs formations, ses mercredis sont consacrés à sa passion et à sa formation, et il passe ses week-ends à enrichir ses connaissances théâtrales. En effet, son amour du théâtre part de Molière en passant par Racine et Musset jusqu’à Lagarce, Beckett et Koltès : « J’étais certain que c’est ce que je voulais faire de ma vie, que je ne pouvais pas passer à côté de cette passion. J’alliais alors ma scolarité, ma vie sociale et ma passion dans des allers-retours incessants, mais pas une fois je n’ai douté de mon choix. » s’explique Charlie.

Après 4 ans à suivre les cours de Florent, Charlie décide de changer de formation en allant au Cours Simon, il se justifie « j’avais besoin de changements, je voulais enrichir mon jeu, voir ce qu’une autre institution pouvait m’apporter. » Après 2 ans très remarqués au travers de performances impressionnantes, à la fois par ses professeurs et surtout Cécilia Word, Charlie revient tout de même à son premier amour : Les Cours Florent.

On est alors en 2012, Charlie vient d’avoir son bac littéraire et ne désire qu’une chose : faire et vivre de sa passion qu’est le théâtre. Il tente alors la classe libre pour la première fois mais ne passe pas le premier tour. Il se réinscrit alors au Cours Florent, passe une audition et subjugue les jurys qui le font passer directement en deuxième année. Commence alors une année de travail acharné et de rencontres palpitantes « J’avais enfin l’opportunité de faire ce que j’aimais et uniquement cela, j’ai rencontré des gens qui me comprenaient au travers d’interactions enrichissantes avec gens dont je pouvais apprendre« . Il ne s’inscrit dans aucune fac, ne suis aucun cours à côté et se focalise uniquement sur le théâtre, tentant le tout pour le tout.

Il décide alors de repasser la classe libre, après des mois d’entraînements et de répétitions il frôle la consécration : il est placé premier sur liste d’attente : « J’étais extrêmement déçu, mais j’étais tout de même heureux d’atteindre cette place dans ce concours si difficile et tant convoité. C’est se rapprocher si près du but qui est difficile à accepter. » Cependant, après deux mois d’attentes et d’angoisses, il fut récompensé de tous ses efforts et de toute ses années de travail en étant accepté après le désistement d’un élève qui a privilégié le Conservatoire : « Alors là, c’était la consécration ultime, j’avais atteint un de mes objectifs, la Classe Libre est un véritable tremplin dans la carrière d’un acteur et je le savais« .

Il intègre alors la Classe Libre, dont la pédagogie est prise en charge par le célèbre Jean-Pierre Garnier qui s’occupe alors des 20 élèves de première année et des 20 élèves de deuxième année de ce cursus. Les élèves se voient alors proposer des cours et des ateliers spécifiques dirigés par le professeur ou par des artistes invités au cours de Masterclass. Elève étudiant depuis Septembre 2013, il nous exprime ce qui a changé : « Jean-Pierre Garnier est un professeur exceptionnel comme je n’ai jamais eu, il sait déceler la sensibilité chez les élèves, nous faire accentuer nos points forts et travailler nos faiblesses. Toutes les compétences que j’ai acquis depuis 3 mois ne sont même pas comparables à ce que j’ai appris depuis 6 ans. Je sens une réelle évolution dans mon jeu d’acteur. » Harassé de travail, les horaires allant parfois de 9h à plus de 22h, c’est tout de même un élève épanoui que l’on retrouve : « Je sens un réel changement dans ce que je suis, je sens que je découvre réellement qui je suis maintenant. Jean-Pierre nous permet de nous dévoiler et de nous connaitre.« 

D’autre part, la Classe Libre monte des spectacles auxquels sont conviés les professionnels afin d’augmenter la visibilité de ses étudiants, et sont ouverts à tous publics. Le prochain est courant Janvier 2014, les dates sont encore à confirmées, mais il est vivement conseillé d’aller voir ces artistes et de suivre ce comédien prodige qui ne cesse de nous époustoufler par son génie, représentations après représentations.

CAILLIOT Chelsea

Publication pour Télérama

Risque zérO: ça remue sous le chapiteau!

Antony – 29 novembre.  Il est 20 heures lorsque la foule pénètre sous le chapiteau du Cirque Galapiat. A l’intérieur, pas de lions, de tigres ni d’éléphants: c’est un spectacle de cirque contemporain que la troupe nous présente, loin d’un traditionnel enchaînement de numéros sans lien.

Ici, le fil conducteur c’est la tension. Comme nous l’annonce le programme: « Le spectacle ne parle pas du risque: c’est un spectacle qui se risque. Le risque c’est le corps même du spectacle. Une vibration. » En effet, les six artistes jouent du couteau, alternent sauts au-dessus du feu et très haute voltige. Le spectateur est observateur d’un perpétuel danger, dont le spectacle tient son titre ironique: Risque zérO.

Mais Risque zérO c’est aussi le mélange audacieux de plusieurs univers. Bien sûr du cirque, mais aussi du théâtre et de la musique, avec des performances de qualité dans chaque domaine. Les artistes sont polyvalents et manient aussi bien la jongle et le trapèze que la guitare et le violon. Mais ils osent aussi des numéros plus… surprenants. Et c’est à ce moment que l’on assiste à un match de ping-pong buccal. Oui, oui… buccal! C’est donc à travers des scènes tantôt poétiques et émouvantes, tantôt enfantines et plus violentes, la troupe nous livre une vision artistique et personnelle de la vie, essence même du cirque contemporain.

Les six artistes sont issus du CNAC (Centre National des Arts de Cirque) situé à Châlons-en-Champagne (51), une école incontournable dans le milieu. C’est là-bas qu’ils se rencontrent et forment la troupe, qui s’agrandit peu à peu. Ils montent progressivement leur propre spectacle, et c’est ainsi que Risque zérO, leur première création, voit le jour en 2008. En 2011, animés par le même rêve, ils s’envolent pour l’Amérique du Sud, à la recherche de nouvelles influences. Ils en reviennent chargés de nouvelles expériences. Depuis, ils continuent d’arpenter la France avec succès. Les représentations s’enchaînent et affichent souvent complet.

A Antony aussi, le public a été conquis. Les applaudissements vont bon train. Après le spectacle, chacun est invité à partager son ressenti autour d’un bol de soupe ou d’un vin chaud dans le chapiteau annexe. Là aussi, les compliments sont nombreux. « Fabuleux », génial », « merveilleux », enfants et adultes sont unanimes; le spectacle est une réussite.

Depuis 2003, le public antonien accueille avec enthousiasme la programmation variée et originale du Théâtre Firmin Gémier/La Piscine, en relation avec l’Espace Cirque d’Antony. Situé en banlieue parisienne, il s’agit d’un espace dédié aux chapiteaux en Il-de-France, et mis à disposition des compagnies pour présenter leurs créations. Il incite et favorise une vraie démarche culturelle.

La Compagnie Galapiat y pose ses valises et son chapiteau jusqu’au 8 décembre.  Alors prenez le risque !

Marine TESSON

Source: http://www.galapiat-cirque.fr
Photos: ©lesboitesnoires ©Nicolas Pages ©Delphine Cilia
Publication: Vivre à Antony (rubrique culture)

Sidi Larbi Cherkaoui met le tango dans tous ses états !

« La danse est un moment de sublimation qui met les gens ensemble » Sidi Larbi Cherkaoui.

                                   Les couleurs chaudes du tango viennent relever la froideur de l’automne parisien !Milonga photo        La sensualité et l’originalité sont au rendez vous en cette fin de mois de novembre dans le grand halle du parc de la Villette. Des couleurs vives dansantes, de la musique endiablée et douce à la fois, des danseurs professionnels venant du quatre coins du monde, en cela réside le cocktail de la réussite de « Milonga ».

        Mais qu’est ce vraiment ce fameux « Milonga » ? Cette création inspirée des bals Argentins mettant en scène des danseurs de tango est l’œuvre du célèbre chorégraphe mondialement connu Sidi Larbi Cherkaoui assisté par Nelida Rodriguez de Aure. Ils nous proposent ici une relecture contemporaine du tango bouleversant les codes traditionnels en cette fin d’année 2013 au parc de la Villette.

        Si l’on regarde de plus près les créations de Cherkaoui, on y devine parmi cette multiplicité de danses mises en scène qu’il aime s’imprégner des cultures venues d’ailleurs, allant du flamenco aux arts du cirque, sa façon d’expérimenter les mystères de la danse reste sa force et sa différence. Pourtant spécialisé dans la danse contemporaine et connu pour de nombreux spectacles d’opéra tels « le Boléro » issu de Ravel réalisé début 2013 à Paris, Ce chorégraphe belge s’est, après de long mois passé en Argentine, laissé séduire par la sensualité du tango qu’il nous livre dans son dernier show « Milonga ». Son immersion en Argentine, ses cours de tango, sa fréquentation des Milongas les lieux de danse les plus réputés pour connaître le vrai tango argentin, toutes ces étapes lui ont permis d’inscrire son approche de cette danse dans une culture latine proche des traditions.

        Cherkaoui ce globe trotter inépuisable nous entraîne ici dans le monde des bals de Buenos Aires, la milonga qui, en terme littéraire, représente le lieux ou se retrouvent divers danseurs de tout âges pour improviser sur des airs de tango s’ancre dans une tradition purement Argentine. Malgré son temps passé dans ce pays latin la nationalité de ce chorégraphe fait qu’il apporte un regard nouveau sur le tango, ce mélange de culture nous conduit à une création renversante !

       Sur scène se trouvent virevoltant six duos de danseurs pour certains mondialement connus, deux d’entre eux sont des danseurs contemporains se mêlant aux rythmes endiablés des danseurs de tango argentins. Un orchestre de professionnel se trouve là, sur l’estrade, nous livrant une musique harmonieuse et enchanteresse, l’un des points forts de «Milonga » ! Le spectacle débute sur des danseurs dansant dos à dos se cherchant, voulant communiquer mais ne sachant comment s’y prendre, toutes les complexités de la vie couple sont appréhendées : la rencontre, la découverte de l’autre, la confiance, le sacrifice, la rupture…

        La mise en scène de Cherkaoui balaye les idées de machisme dans le tango, des hommes dansent avec des hommes, des femmes avec des femmes, des trios de danseurs se forment, des quatuors… jusqu’à la création d’une homogénéité parfaite. Il use de décors mobiles, de projections vidéos, de mimes occasionnant de la modernité au spectacle et nous délivre un véritable moment d’émerveillement. 1h30 de spectacle et pourtant je n’ai pas vu le temps passé, tous les ingrédients du tango sont réunis, une joie se dégage de la scène et entraîne le public dans son euphorie.

        Le final de ce spectacle est sublime et vous laissera sans voix, tous ces danseurs qui nous ont livré un véritable show se retrouvent tous ensemble sur scène et ne forment plus qu’un, un grand moment d’émotion est à prévoir. La fascination du chorégraphe pour le tango se ressent dans la mixité qu’il lui apporte, le tango est vu et revu, codé et décodé, ordinaire et extraordinaire.

       Les spectateurs à la sortie de cette première sont tous unanimes, leur vision du tango s’est transformé. Daniel qui pratique le tango entant qu’amateur nous confie ses impressions. « Un des aspects vraiment intéressant de cette production est de chorégraphier un ensemble de danseurs dans un ensemble harmonieux alors que l’on voit généralement dans les autres spectacles de tango des chorégraphies de couple qui dansent en solo sans présenter de vue d’ensemble » a t-il dit.

        La gérante des événements culturels du parc de la Villette Camille Desjardins ne regrette en rien sa programmation, pour elle « tout se lie avec harmonie telle une évidence, les danseurs sont spectaculaires et la chorégraphie nous transporte dans un autre monde. Nous avons hésité à présenter ce spectacle du fait qu’il y avait beaucoup de danse latine au programme cette saison mais nous ne regrettons en rien notre choix bien au contraire ! ».

        La communication des couples est le sujet principale transmis par cette danse, et Emma, une étudiante venue assister au show a bien compris cette idée. « Ce spectacle nous montre la complexité dans les relations de couple, je le conseille vivement ! » dit-elle. En effet en là réside la particularité du tango, son but premier est d’émouvoir son public. La singularité la plus marquée du tango est la liaison qu’il produit, il s’agit d’un engagement entre les personnes le pratiquant, elles communiquent sans se parler. C’est un art de vivre, une façon d’appréhender la vie.

       Un véritable succès découle de cette production, petits et grands, danseurs confirmé ou novices, tous apprécierons ce moment magique et auront l’impression de voyager en Argentine le temps d’un spectacle. « Milonga » restera au programme au parc de la Villette jusqu’au 7 décembre 2013, donc n’attendez plus !

        Pour plus d’informations rendez -vous sur le site du parc http://www.villette.com/fr/agenda/Sidi-Larbi-Cherkaoui-Milonga-2013.htm, réservation au 01.40.03..75.75. Des tarifs réduits sont possibles pour les étudiants, la jeunesse, les personnes défavorisées… l’occasion de voir un vrai spectacle émouvant a un prix abordable, voilà de quoi nous réchauffez en cette période hivernale ! Source de l’image:http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/06/03/sidi-larbi-cherkaoui-s-eprend-de-tango_3422172_3246.html

Publication envisagée : LesInrocks

CIBRARIO Louise.