(Pour L’ Etudiant)
Ah Paris… Ville des lumières, capitale de l’amour, muse artistique et surtout première destination touristique. Les parisiens, comme moi, ne sont-ils pas les plus chanceux du monde ? Quelle mouche m’a-t-elle donc piquée lorsque j’ai décidé de partir?! C’est un paradoxe mais si je suis partie en Erasmus c’est pour trouver le calme et c’est en Suède que je l’ai trouvé.
Situé à quelques kilomètres de la côte ouest suédoise, Lund compte moins de 83 000 habitants. Avec sa cathédrale du XII siècle, sa bibliothèque « potterienne », ses vieux immeubles du nord et ses rues charmantes la ville semble tout droit sortir d’un conte. L’imaginaire scandinave est quadruplé lorsqu’arrive l’hiver, son vent puissant et ses nuits infinies…
Mais Lund c’est avant tout une ville universitaire. Dès mon arrivée j’ai été transportée par le fait que cette petite ville, qui en soi n’est qu’une très jolie bourgade provinciale, soit envahie par les jeunes. Chaque année 30 000 étudiants environ se donnent rendez-vous à Lund pour suivre les cours de sa très prestigieuse université. Inaugurée en 1668 elle accueillit d’abord principalement des théologiens qui venaient étudier et profiter de l’important centre ecclésiastique qu’était alors Lund. Mais ce n’est qu’au XIX° qu’elle permit à la petite ville d’être reconnue comme un centre universitaire important. (Je conseille le livre « Le fils du vent » de Henning Mankell pour en connaître plus sur Lund à cette époque). Aujourd’hui encore, avec ses magnifiques locaux, l’université est le cœur battant de la ville. Nos professeurs vont plus loin en nous disant qu’ils nous aiment – nous étudiants !- parce que nous participons au dynamisme de toute une région : la Scanie. En pariant sur l’université, la Suède a vu cette région côtière s’enrichir. Les jeunes ingénieurs sont notamment très prisés car la Scanie est en voie de devenir un important centre de recherches technologiques, comme me l’explique Hampus, rencontré au café Ariman.
Situé juste derrière la cathédrale le café Ariman devient vite un refuge pour travailler, prendre une pause-déjeuner ou retrouver ses amis la nuit tombée, c’est-à-dire à 16h au plein cœur de l’hiver. Avec sa lumière tamisée, ses briques rouges et son ambiance de pub, il est sans aucun doute le café le plus convivial de Lund où hypsters et métalleux se retrouvent avec amour tous les samedis soir autour d’un bon glögg, le vin chaud national. A deux heures du matin, lorsque les portes du café se ferment, il est temps de retourner chez soi et ce à vélo ! Si on ne roule pas tout à fait droit ce n’est pas si grave, il n’y a plus de voiture à cette heure-ci. On arrive au logement étudiant, à dix minutes du centre et à cinq minutes des champs et des vaches. Une véritable petite maison dans la prairie !
Après avoir connu le calme et la sérénité de Lund, le retour à Paris fut difficile mais je sais que cette ville, son café et ses champs, sera toujours là, prêt à accueillir toute âme à la recherche d’une contrée à la fois calme et dynamique.
Paulina Gautier-Mons