Peut-être auriez-vous l’occasion de faire étape à Saint Léonard de Noblat si vous entamez un long pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle ? Autrement, Julie, enfant du pays, vous donnera mille et une raisons de vous y rendre. Au cœur d’une verdoyante campagne limousine, la commune est le théâtre de traditions festives et folkloriques qui se transmettent depuis 1094 !
Forte d’héritages du passé historique, Saint Léonard de Noblat recèle d’incroyables édifices médiévaux. L’ancien hôpital des pèlerins construit au XIIIe siècle et son pont médiéval enjambant la Vienne témoignent d’une architecture pittoresque. Emblématique de l’architecture romane, La Collégiale domine la cité avec son clocher s’élevant à 52 mètres : « Admirez l’extérieur depuis la place Wilson, et le soir ne manquez pas la mise en lumière du monument. C’est époustouflant ! » s’extasie Julie, notre « miaulétouse ». Pour la petite histoire, elle nous raconte qu’au Moyen-âge, autour du clocher de la Collégiale, volaient des espèces de choucas, qui avaient un cri particulier. En patois, on les appelait alors des « miaulétous », noms désormais donnés aux habitants, tradition oblige.
La fête de la Quintaine
En souvenir du passage dans la ville du Prince de Condé, chaque année a lieu, le deuxième dimanche de novembre, « la Fête de la Quintaine ». Des cavaliers armés d’une massue en bois « le quillou », se lancent à l’assaut d’un modèle réduit de forteresse, « la quintaine » : « Chaque année, je récupère des morceaux de bois des petites forteresses, il paraît que cela porte bonheur », nous confie Julie. Cette destruction mêlant sacré et profane fait partie du culte rendu par les habitants de Saint Léonard, au souvenir du fondateur de la cité. Cet ermite qui vécut dans la forêt de Pauvain au VIe siècle, consacra sa vie à aider les prisonniers, il est désormais le patron des prisonniers et des femmes enceintes.
Les Ostensions
Ces cérémonies religieuses millénaires ont lieu tous les 7 ans. « La ville est en fête, couverte de guirlandes de fleurs multicolores et d’oriflammes et une foule immense (environ 10 000 personnes) suit le passage des reliques portées en procession. Les fleurs en papiers sont réalisées quelque temps avant, ce sont des souvenirs rares et précieux pour moi » explique Julie. Les habitants font revivre l’ostension des ossements de leur saint patron, telles qu’elles se sont déroulées la première fois en 1094 pour guérir les victimes du « Mal des Ardents ».
Le Limousin n’est pas seulement le fief de la viande bovine et des pommes. Il est aussi le berceau d’un grand nombre de traditions inscrites au Patrimoine Mondial de l’Unesco. A l’image de cette cité médiévale qui a gardé son cachet et veille à la transmission de ses coutumes. Dans son limousin natal, à Julie de conclure : « Vivo sen Lionar ! En dau po ! En dau lar », en d’autres termes « Vive Saint Léonard et du pain et du lard ! ».
Infos pratiques :
Office de Tourisme de Noblat
www.otsi-noblat.fr
Marie-Amélie Druesne