La culture tatouage et 300 des ses représentants, parmi les meilleurs tatoueurs du monde s’exposeront lors du mondial du tatouage en mars prochain à la grande Halle de la Villette. Le tatouage depuis son origine est un marqueur social fort, à l’instar de la culture Maori ou le tatouage s’affiche sur le visage des guerriers. Dans nos sociétés, jusqu’au années 2000 le tatouage était un symbole de mauvaise vie. Aujourd’hui son image change petit à petit.
« On voit un effet de mode » pour Fanny Demichelis, 20 ans étudiante en graphisme. Certain symbole se multiplie sur les peaux comme le symbole infini ces dernier temps. Certain font le choix de se faire tatouer le même tatouage que leur idole, une manière de rendre hommage, de montrer son admiration ou pour pour Terence Collard, 28 ans professeur d’allemand « par mimétisme, montrer son appartenance au groupe ».
Le tatouage est présent sur les sportifs, les pop stars, qui en font la promotion silencieuse et le banalise. Son esthétisme quitte les corps pour les produits commerciaux, l’image du tatouage fait vendre, Diesel commercialise un dérivé de son parfum Only the Brave, sous le nom Only the Brave Tattoo, jouant sur l’image sulfureuse d’autrefois. Il devient même la « star » de téléréalité comme Miami Ink ou Ink Master. les tatoueurs deviennent des célébrités comme des « rock star », à l’image de Kat Von D ou Tin-Tin en France.
Le tatouage fascine, attire. L ‘exposition du Quai Branly à été un succès, il fallait faire parfois la queue plus d’une heure pour accéder à l’exposition. La billetterie pour le Mondiale du tatouage vient d’ouvrir pour l’édition 2015. Un mondiale qui l’année dernière à réuni 300 tatoueur du monde entier et plus de 27000 visiteurs, record d’affluence de la Grande Halle de la Villette et celui du nombre d’entrées au niveau mondial.
Ce mondial représente pour les amateurs la possibilité de rencontrer de grands artistes reconnus et de se faire tatouer par des artistes inaccessibles en temps normal, ou simplement de voir leurs oeuvres ou de découvrir de nouveaux artistes. Le mondial offre aussi aux néophytes la possibilité de découvrir cette culture. Une réunion bercé par une programmation musicale promise comme « toujours plus exceptionnelle » sur le site officiel du mondial.
Si l’image du tatouage fait peau neuve, elle ne devient pas anodine. Ses codes sociaux et symboliques évoluent mais restent présentes et possèdent autant d’importance que l’aspect esthétique, comme l’explique Emeline Coulon, 20 ans étudiante en communication « on fait un tatouage qui veux dire quelque chose pour nous mais il doit aussi être beau pour qu’on puisse le montrer ».
Si le tatouage n’inscrit plus sur la peau l’appartenance à un groupe ou notre place dans ce groupe, pour Fanny Demichelis «les tatoués forment une communauté, on partage une expérience, on en discute ». Cette « communauté » représentait en 2010 un français sur dix selon l’IFOP. Une pratique beaucoup plus présente chez les 18-35 ans ou ils sont 30% à être tatoués, pour Emeline Coulon on peut parfois y voir comme « un rite de passage une manière de dire « maintenant je suis adulte, je peux faire ce que je veux avec mon corps » », d’autre y voit une appropriation du corps.
Aujourd’hui ce n’est plus le regard des autres qui freine les gens dans le passage à l’acte du tatouage mais son coté permanent. Pour Fanny Demichelis il faut réfléchir avant de se faire tatouer, « pour l’endroit, certain milieux professionnels restent retissant à l’idée du tatouage, il faut donc qu’il ne soit pas trop voyant dans ce cas. Mais surtout sur ce qu’il veut dire pour nous il s’agit de quelque chose de permanent. Tatouage et mode sont deux concept antinomiques, l’un est permanent l’autre finit toujours par changer ».
Le tatouage est devenu un art de plus en accepté, moins clivant. Quand on comptait 15 salon de tatouage en France en 1982 Il y en a entre 3 500 et 4 000 en France actuellement. Il possède ses courants, ses grands artistes. Et il s’expose à la grande Halle de la Villette les 6, 7, et 8 mars 2015, la billetterie est déjà ouverte.
Maëva WORMSER
Photos : Roberel ( http://www.roberel.com )
Publication : Metro News, ELLE, webzine Madmoizelle