Dégainez vos appareils photos ! Non ce n’est ni Brad Pitt ni Jessica Alba, mais un jeune et talentueux danseur amoureux de Paris. Vous l’avez déjà sûrement croisé si vous arpentez les allées du Cent Quatre, métro Riquet dans le 19ème arrondissement, ou dans de nombreux événements de danse qui se tiennent régulièrement dans la capitale. Son nom ? Attention retenez-le bien. Un tonnerre d’applaudissements pour Alvin, 22 ans et de son nom de scène IKOMS.
Ah la danse, la danse …
Danseur électro – hip hop depuis sept ans, mais réellement professionnel depuis peu, Alvin est ce qu’on appelle autodidacte. Sa danse, il l’a apprise par lui-même et entouré par de grandes pointures de ce monde, » de grosses têtes » comme il les appelle.
L’aventure débute lors d’une journée des plus ordinaires, quand il rencontre un groupe de jeunes danseurs électro, qui semblent avoir le rythme dans la peau. Et là c’est le déclic. » J’ai sauté le pas et depuis, je suis resté dedans. » Pour lui comme pour les autres, danser ne se résume pas à un mariage parfait entre mouvement et son, c’est bien plus. Véritable passion, ils donnent chacun un petit bout d’eux-mêmes pour parfaire leur danse, leur langage à eux. Oubliez alors les mots et les grands discours, ce que la langue de Molière ne peut exprimer, la danse s’en charge. Transmettre des émotions et les partager avec d’autres, voilà la grande mission, pas si impossible, de Madame la Danse. L’ouverture d’esprit d’Alvin l’a ensuite porté un peu plus loin ; » après, ça a évolué, on est dans la danse électro mais on va chercher des influences un peu partout, moi j’ai été les prendre dans le hip hop, je m’y suis retrouvé plus qu’ailleurs alors j’y suis resté. »
Le hip hop l’a donc séduit, mais pas que ! Il faut savoir qu’au sein de son monde, parce que oui être danseur c’est faire partie d’une petite planète à part entière, il a l’occasion d’échanger durant les entraînements quotidiens mais aussi, et surtout, durant les battle, basés sur un principe de confrontation entre plusieurs danseurs. C’est grâce à cette combinaison qu’Alvin trouve une source d’épanouissement, un » sentiment d’évasion du monde réel » mais surtout l’occasion de » prouver aux autres ce que tu vaux, ce que tu sais faire, et à toi même parce que tu mesures ton niveau au leur « . Autant vous dire qu’il faut un moral d’acier.
» Je veux gagner » , voilà ce que leurs petites voix crient à l’intérieur. » Au battle, on est dans l’optique de vaincre tout le monde donc il n’y a pas de cadeaux « , un objectif de taille qui justifie ses ambitions, mais aussi son besoin de pousser ses limites toujours plus loin, de se dépasser pour élever son niveau. Loin d’être une compétition olympique, ce genre d’événement assez régulier demande pourtant une préparation de champion, un entraînement intensif tant » physique que moral « , parce qu’on se le dise, la bête noire du danseur c’est le stress incontrôlable, » le risque qu’il l’emporte sur la prestation « . Et quand le moment tant attendu arrive, le vilain stress est lui aussi présent mais on respire, on se lance et que le meilleur gagne !
Et après ?
Pour le moment, Alvin fait son bout de chemin et ça lui réussit plutôt bien. Après sept années de dur labeur, le niveau est au rendez-vous et c’est sans doute ce qui lui vaut sa place de guest à l’événement du 14 juin prochain. Guest vous dites ? C’est un danseur invité par l’organisateur de l’événement, avec généralement un gros parcours, et qui va affronter un autre guest dans un battle on ne peut plus » spécial « . En tête d’affiche, ils attirent connaisseurs et spectateurs, comme des rock star de la danse.
Il n’y a donc aucun secret ; prenez un peu de patience, ajoutez-y beaucoup d’entraînement, de l’huile de coude et un zeste de persévérance, et vous obtiendrez un danseur passionné. Et si vous êtes un peu plus curieux, Alvin vous invite au Life Round Contest, ce jeudi 8 mai 13h, à La Bellevilloise.
Faten TROUDI
Crédit photo : Alvin, http://www.elandanse.net