Loi Macron : the opportunity & la oportunidad en plusieurs langues

Micaela Díaz (24) est une étudiante mexicaine à l’Université Paris Dauphine qui souhaite remercier personnellement au ministre d’économie Emmanuel Macron. Sans la loi de l’haute fonctionnaire, elle n’aurait pas trouvé un emploi dans une entreprise touristique. Selon le ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, le dispositif légal permettra une extension spécial du travail dominical et prévoit d’ouvrir les commerces, jusqu’à 12 dimanche par an.

Cette loi a été automatiquement refusé par les syndicaux de la France à cause de l’augmentation  et surproduction du travail durant les 12 dimanches. Les employés affirment que les entreprises auront une augmentation du son propre capital grâce à son travail pendant les dimanches. Ce jour est très apprécié par les Français. Ils profitent le week-end avec leurs familles. La loi est actuellement controversée en France.

La loi contemple cependant les zones dérogées de cette autorisation de travail dimanches et en soirées dans les zones touristiques. Une nouvelle alternative de travail. Le gouvernement planifie les créer dans l’avenue Champs-Elysées, la place Vendôme, la rue Saint-Honoré, le quartier Saint-Germain-des-Prés, l’avenue Montaigne, etc.  « Le responsable de l’entreprise a accepté ma candidature grâce à mes compétences linguistiques et la flexibilité de la loi », explique Micaela Díaz. Cela met au débat la nécessité vitale des langues dans le marché. Est-il possible une reconversion des compétences linguistiques ?

Malgré le fait qu’il existe toujours une grande dynamique de postes de travail dans la capitale de la France, Micaela Díaz ne pouvais facilement pas trouver un emploi. « J’ai essayé durant six mois. Mes connaissances en anglais, espagnol et français ont été la clé de cette porte. La loi m’a ouvert la porte », affirme.

OUTILS DU PBI

Clément Sebillet, assistant de la chaire professorale d’Histoire des relations économiques et monétaires internationales contemporaines à l’Université Sorbonne Paris, indique que la loi Macron génère des nouvelles exigences dans le grand et compétitif marché parisien. « Les nouvelles zones touristiques représentent un défi d’adaptation. Paris sera plus cosmopolite ». Il remarque l’importance des langues comme outils du marché. Il propose la création de circuits d’échange et promotion plus efficace. Cela permettra de trouver professionnelles et postes pour concréter les affaires en plusieurs langues. Clément Sebillet dit qu’un pays européen pourrait perdre US$ 80 milliards -3.2% du PBI- à cause de l’ignorance culturel des langues étrangers.

Micaela Díaz indique d’ailleurs que ses compétences linguistiques en France s’ajustent parfaitement aux exigences de la nouvelle loi et l’horizon économique de la crise économique européen. « Mes trois langues sont une avantage et une privilège dans un contexte compliqué ». (Voir infographie: Les langues préférées du marché français).

‘I’M SPEAK’ ‘PLUS DE’ ‘DOS LENGUAS’ !

Christian Ploiun, chargé de coordination du projet « Déclic langues » du 18eme arrondissement et spécialiste en Stratégies Territoriales et Urbaines, argumente sur l’importance des langues dans les affaires. Il évoque une étude réalisée par James Foreman-Peck, professeur britannique de l’École d’ Affaires de Cardiff. Le texte conclue que la personne qui parle une seule langue a plusieurs désavantages et sa capacité professionnelle.

La recherche d’avant-garde de Foreman-Peck révèle que, dans le XXI siècle, parler seulement une langue, c’est l’équivalence à rien parler. Il affirme voire que parler seulement anglais est un déjà un inconvénient.

« Il faut parler, au moins, trois langues : la maternelle et deux plus » dit, Christian Plouin. Le spécialiste précise aussi que les nouvelles zones touristiques reconfigurent totalement les défis de planifier le marché local. La proportion d’attention en diversité de langues dans une zone touristique est vaste. Selon Christian Plouin, un employé du secteur tourisme répond jusqu’à en trois langues durant une journée de travail.

Dans ce cas-là, il faudrait remarquer l’hégémonie des langues dans le monde (voir infographies: Les langues les plus parlées) afin de mieux améliorer le profil. Micaela Díaz est déjà passé cette étape.

NOM: Efraín Frank Rodríguez (étudiant non francophone). Photo: Efraín Frank Rodríguez.
Publication Envisagée: Le Monde, AFP, L’OBS, Le Parisien, Libération

 

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Hubert Brun : La passion des pierres à l’épreuve du temps

Hubert Brun : La passion des pierres à l’épreuve du temps

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Hubert Brun ne vient pas de gagner sa place dans le livre des records. Il n’a pas non plus inventé une énième machine miraculeuse qui cuisine à notre place. Hubert Brun est lapidaire et son métier est méconnu du grand public. Un métier qui détient son mystère dans la précision du geste et la discrétion des ateliers.

Son métier est pointu. Il a en charge de tailler des pierres précieuses qui sont ensuite montées sur des bijoux ou sur des objets d’art. Il ne travaille que les pierres de couleur. « Il ne faut pas confondre la personne qui taille des pierres précieuses et celle qui s’occupe des diamants, la technique n’est pas la même, les outils non plus». Derrière son établi il régale les grandes marques de joaillerie de son savoir-faire.

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Hubert Brun est en quelque sorte autodidacte. A 50 ans tout ronds ila déjà plus de 35 ans d’expérience derrière lui. Il faut dire que l’école n’était pas faite pour lui et à 14 et demi, déterminé il frappe à la porte de son premier employeur qui lui offre son premier travail, un métier de « tâcheron » comme il dit, ou il effectuait des taches répétitive sur des lots de millier de pierre. « Je gagnais 50 francs par semaine, ça ne payais même pas ma carte orange qui valait à peine 200 francs ». Il a suivi pendant un temps les cours à l’école du Louvre mais tout ne l’intéressait pas et en 1982 il décida de passer son CAP de lapidaire en candidat libre. « Ce que je voulais c’était ma liberté, partir de la maison et m’installer à Paris ». Son CAP en poche il décrocha son premier vrai travail chez Grospiron, qui le format dans ses ateliers à un savoir-faire unique. « A quinze ans et demi, j’avais pris mon envol, et mon employeur me donnait un salaire généreux qui m’a permis de m’installer à Paris ».

ImageIl est 14h30, dans un splendide atelier rue de la Paix et Hubert Brun,tandis qu’il travaille raconte avec passion son métier. « On est les petites mains qui travaillent pour les grandes maisons de joaillerie au même titre que les couturières pour les grandes enseignes de couture ». Il ne tire pas de gloire de ce métier, il le vit avec passion et la conviction que ce qu’il fait est beau et unique. Les clients pour qui il travaille sont les grands noms de la place Vendôme à Paris. Du très haut de gamme. Ces maisons sont Van Cleef and Arpels, Chanel, Chaumet, Cartier… Ils font appel à lui pour avoir ce qui se fait de mieux en termes de qualité de taille de pierre. Il a des pierres qu’il aime par-dessus tout travailler, ce sont les saphirs bleus et l’émeraude, même si les rubis sont aussi de vraies merveilles à ses yeux. « Tu modifies une facette et d’un coup la lumière jaillit ». Il est fasciné par la profondeur des couleurs de ses pierres. «Notre sensibilité à une couleur est très personnelle, ma sensibilité à moi se situe dans des détails infimes ». Sur une seule pierre, il peut travailler des heures, cela demande beaucoup de concentration et plusieurs étapes pour passer d’une pierre brute à une pierre comme nous les voyons sur les bijoux. « Il y a cinq étapes pour le lapidaire, d’abord sur la pierre brute on enlève les parties non exploitables, puis on procède à une mise en couleur, c’est-à-dire on recherche le meilleur rendement de couleur par rapport à la matière. Ensuite on définit la forme de la pierre, on procède ensuite au facettage, c’est à dire au positionnement des facettes autour de la pierre et l’étape finale est le polissage, le moment de finition ou apparait toute la puissance de la couleur par un jeu de réfraction ».

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A en voir ses yeux qui pétillent quand il en parle, il l’aime son métier même s’il déplore le fait qu’il n’y a pas de relève et que le métier soit en train de mourir. On ne forme plus de lapidaire,  on ne forme que des bijoutiers qui ne sont aptes qu’à travailler l’or et des orfèvres qui travaillent les métaux. « Le métier  n’est pas compris, les gros groupes préfèrent prendre de la main d’œuvre moins cher quitte à ce que le travail soit moins bien fait. Nous ne sommes plus qu’une petite cinquantaine en France à exercer ce métier. ». Il semblerait que les gros groupes ne se rendent pas compte de la difficulté et de la précision du métier. « Ils ne veulent pas admettre les limites des pierres, en veulent toujours plus pour moins cher et quand je dis que c’est la matière qui décide et pas nous je crois qu’on ne me comprend pas ».

Au grand Palais lors de la biennale des antiquaires il y a deux ans étaient exposées des pièces majestueuses sur lesquelles il avait travaillé. Des pièces pour Chanel sur le thème de Coco, un pendule exceptionnel en diamant et opales de la maison Boucheron. « Chez Boucheron ils nous ont offert le champagne ! A croire que les autres ont perdu le côté humain et festif du monde de l’art! ».

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Son métier c’est sa vie, ses amours, ses emmerdes, un métier ou il a du plusieurs fois se remettre en question, hésiter même parfois à continuer, mais son métier c’est son métier et il l’a dans la peau!

Cécile Brun

Le père Noël passe d’abord par les Champs

Depuis 2008 se tient le marché de Noël aux Champs-Elysées à dates variables. Cette année il se tiendra du 15 Novembre 2013 au 05 Janvier 2014 des deux côtés de la voie des Champs-Elysées.

Bijoux, porcelaine, verreries, sculptures en bois, poupées russes, autant de belles choses que vous pourrez trouver au marché de Noël des Champs-Elysées, avec plus  de 160 stands en bois il est l’un des plus grands dans la capitale et sûrement le plus célèbre! Organisé sur les deux trottoirs entourant la rue reliant la place de la Concorde au rond-point des Champs-Elysées vous pourrez apprécier la perspective exceptionnelle sur l’obélisque de la Concorde et sa grande roue postée quelques mètres derrière, tout en profitant d’une ambiance de Noël magique.

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Si vous cherchez un cadeau de Noël respectant cette magie pour votre famille ou vos amis, c’est l’endroit idéal pour le trouver tant la diversité des objets proposés est impressionnante et de qualité. Alexia Murano nous dit d’ailleurs  » Je ne savais pas exactement ce que je venais acheter ici, mais quand j’ai vu tous ces magnifiques stands, je ne savais plus où donner de la tête, je voulais tout acheter! ». Le marché de Noël des Champs-Elysées propose également la possibilité unique de pouvoir faire profiter vos enfants d’attractions adaptés et qui ne manqueront pas de les faire rire, la mini montagne Russe, le mythique Caroussel de bois ou encore une patinoire, il y en a pour tous les âges.

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Si il peut paraître dangereux, handicapant voire très peu pratique pour les passants que le marché de Noël soit organisé sur deux trottoirs séparés par la plus grande et plus affluente route de France, il semble que Monique, Nicole et Christine, trois passantes sirotant leur vin chaud aient trouvés la technique et ne manquent pas de nous le faire remarquer: « Mais non voyons, le principe de ce marché c’est de faire toute la rue d’un coup puis de traverser, une seule fois, et là, c’est reparti pour un tour! »

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Mais attention, même si nous sommes en période de fêtes les prix du marché restent sensiblement élevés en raison de la qualité artisanale des objets vendus; comptez à peu près 45 euros pour un objet fait-main en bois. Cependant l’aspect féérique de Noël semble supporter ces prix élevés, comme nous dit cette vendeuse d’objets artisanaux venus de Russie: « C’est près de Noël, ce qui fait que comme pour tout le monde cela marche mieux que le reste de l’année ». Or la crise économique est encore d’actualité alors comment s’en sort l’économie du marché de Noël réellement quand on rentre dans les détails? Existe-t-il réellement une bulle magique entourant cette période de l’année?

Pas tant que ça nous explique cette même marchande quand on décide de lui poser la question plus précise de l’évolution de ses recettes depuis la crise: « Cela fait 6 ans que je viens au marché de Noël des Champs-Elysées et il est vrai que cela baisse d’années en années, surtout l’année dernière où on a beaucoup moins vendu ». Un autre vendeur, de fruits sec cette fois, nous dit également  » Les ventes ont beaucoup baissées avec les années, les gens achètent moins ».

Et qu’est-ce qu’il en est des principaux intéressés, les clients? Retournant vers nos trois passantes Monique Nicole et Christine flânant toujours devant les petits chalets de bois, nous leurs demandons comment ont évolué leurs dépenses depuis la crise  » Cela fait 4ans que nous venons, on est ni riches ni pauvres alors on se contente de se faire des cadeaux mutuellement, on réfléchit à ne plus jeter l’argent par les fenêtres donc on achète, oui, mais à bon escient.

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Si la crise semble réduire les dépenses des visiteurs du marché, elle ne semble donc pas atteindre ce bon esprit de partage et de bien-être qui règne à Noël, d’autant plus qu’acheter un cadeau n’est pas nécessaire au marché de Noël. Venir profiter d’un moment autour d’un bon vin chaud reste l’intérêt premier comme nous le disent nos trois interlocutrices de la soirée:  » On se contente aussi très bien de passer un bon moment en buvant notre vin chaud habituel! ». C’est aussi ça l’esprit de Noël, les stands culinaires sont d’ailleurs en nombre au marché des Champs-Elysées, gaufres, crêpes, spécialités Alsacienne ou même Kebabs! Tout est mis en oeuvre pour permettre de profiter d’un moment gourmand tout en étant à l’aise dans le froid ambiant, des tables avec de petits toits en bois ont été installées pour empêcher la pluie de gâcher votre crêpe. De petites cheminées ont également été placées tous les 50 mètres, qui vous permettront de garder vos mains au chaud pendant que vous tiendrez votre pinte de bière Alsacienne.

                                         Michaël Cueille.

Photo de Michaël Cueille

Article pour « Le Parisien ».

Milieux de tatouages en pleine effervescence

On dirait que cela prend les français aux tripes, mais les plans du gouvernement suscitent quand même une grande consternation. Selon l’état, 59 couleurs qui se trouvent momentanément sur le marché, sont cancérigènes.

tendance du moment: des tatouagesDonc le rêve du propre corps en tant qu’œuvre d’art tatouée va-t-il s’envoler en fumée, au moins en France ?

Un des artistes les plus connus sur Paris, Tin-Tin est furieux contre le gouvernement. Pour lui la mise en évidence des substances toxiques dans les couleurs n’a pas encore été révélée. « Si ce règlement sera maintenu, nous les tatoueurs professionnels devront fermer nos ateliers. Cela aurait pour conséquence l’apparition et le développement des ateliers de tatouages illégaux et incontrôlables. Ces milieux illégaux se procurent les pigments en Chine sans aucune mesure préventive de santé. Tin-Tin qui a son atelier dans le 9ème arrondissement à Paris, est aussi le président du Syndicat National des Artistes Tatoueurs (SNAT).

Cécile Vaugelade, de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), est même d’accord avec Tin-Tin sur le point que l’effet cancérigène n’a pas encore été révélé, mais elle insiste sur le fait que les couleurs peuvent être allergéniques. Aux tatoueurs elle réplique qu’il y aurait encore 77 couleurs agréées qu’on pourrait utiliser. Selon les tatoueurs les couleurs qui restent et qui ne sont pas concernés de l’interdiction sont trop réceptives à la lumière et donc pas utilisable. Le Tatoueur qui a 48 ans, pense que sans une étude détaillée, une interdiction sur grande échelle serait fausse. Il faudrait selon lui distinguer les cas et pas le généraliser.

Il y a des gens dans les rues parisiennes qui réagissent différemment visés avec cette idée du gouvernement. Mais la majorité est d’avis que la santé est beaucoup plus importante que ‘le look’, et si les couleurs sont carrément dangereuses ils sont pour une interdiction. Olivia, étudiante de 23 ans : « Cette idée est juste dans les grandes lignes, mais l’état se rend compte que les cigarettes sont cancérigènes aussi ? Ou encore les solariums… Si on pense de cette manière ils leur restent pas mal à interdire aussi. » Sa copine Mathilde ajoute : « Il y a toujours des choses qui sont très conversées, mais chacun devait savoir ce qui est le mieux pour soi »

Grâce à des nombreuses protestations et des entretiens avec des députés du parlement, cette branche a au moins atteint un effet suspensif donc que cette discussion ne sera pas reprise  avant le 1er janvier 2014. Mais toute cette discussion reste encore comme un nuage orageux en dessus des tatoueurs. Il n’y a pas de risque prouvé et il n’y a pas de rapport entre le cancer de la peau et des tatouages. Evidemment on se sert des couleurs qui viennent de l’étranger, mais leur origine peut être vérifié à tout moment. Ce qui est injuste selon le tatoueur est le fait que dans le reste de l’Europe ces couleurs ne sont pas interdites.

Si les nouvelles études jusqu’à janvier ne donnent pas des résultants différents, le secteur a prévu de porter plainte contre ce règlement.

Vivian Braun (21204035) source photos: http://rollingout.com/music/rihannas-19-tattoos/, picture alliance dpa

La France, tu l’aimes et tu la quittes

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Comme Cécile Becker et 27 000 français, de plus en plus de jeunes diplômés et avec pourtant de grandes perspectives d’avenir font le choix de s’expatrier. Dans un contexte de crise économique, à défaut de trouver du travail à la hauteur de leur qualification, ils préfèrent quitter leur cher pays.

Paris- Après toute une scolarité en France, de nombreux jeunes diplômés font le choix de vivre à l’étranger. D’après le ministère des affaires étrangères, 270000 français âgés de 25 à 35 sont actuellement inscrits sur les registres à l’étranger. Cela représente un étudiant en école de commerce sur cinq et un sur dix en école d’ingénieurs, soit 40 000 diplômés rien que pour cette année et pour ces filières. Et selon une étude de l’Ifop pour le cabinet Deloitte, 27% des nouveaux diplômés envisagent de travailler ailleurs qu’en France. Les Etats-Unis et la Chine étant les pays les plus sollicités. Alors pour quelles raisons assiste t-on a une fuite des cerveaux ?

Partir pour réussir

La première motivation qui pousse les jeunes diplômés à s’exiler est la difficulté à avoir rapidement accès à un emploi. En effet, avec un taux de 25% de jeunes chômeurs et un marché du travail saturé, ces jeunes français ont plus d’opportunités à l’étranger. C’est le cas du Québec et ses 6% de chômage qui propose d’ici 2021, 1,7 millions d’offres d’emplois. Frédérique Bouyx, chargée de l’emploi à l’office franco québécois pour la jeunesse explique « Le Québec fait de la publicité, on sait qu’ils sont en plein recrutement, il y a une natalité en berne donc ils sont très très demandeurs de francophones et très friands de nos formations ».

Il faut aussi reconnaître que les conditions de travail sont nettement plus optimales à l’étranger. La reconnaissance sociale et professionnelle est plus importante, les salaires sont plus élevés et les perspectives d’évolution sont plus grandes. Serge Rodriguez, a créé en 2004 son site de comparateurs de prix au Portugal et argumente « Nos contacts (Portugais) nous accordaient plus facilement leur confiance pour la signature de nouveaux contrats ». Aujourd’hui installé à Londres, il explique que « c’est la simplicité et le coût des démarches de création/gestion de la société, le dynamisme du marché britannique et le montant des charges qui m’ont donné envie de m’installer au Royaume-Uni. On peut parler aussi de la souplesse et de la rapidité des démarches administratives, Ici tout se fait vite… et bien ».

 « Une expérience internationale, c’est chouette ! »

S’ajoute à ces raisons l’internationalisation des cursus français qui permettent bien souvent de faire des stages à l’étranger ou même d’y étudier. « C’est mon semestre dans une université de Pékin qui m’a donné envie de travailler là-bas. Je n’ai cherché que des emplois en Chine », explique Valentin Le Barazer, 25 ans, employé par Alstom à Shanghai dès sa sortie de l’Estaca. Dans un système de mondialisation, où la mobilité est facile et rapide, partir dans le cadre de ses études devient presque naturel et nécessaire. En outre, Cécile Becker, installée à Montréal depuis 2009 pour terminer son doctorat en neuroscience a fait ce choix car « une expérience internationale, en dehors de la France, c’est chouette ! Et j’aime découvrir et voyager ! L’environnement international est très stimulant aussi, car il y des personnes de partout dans le monde. Je sais pas si c’est comme ca partout ou si c’est juste Montréal, parce que c’est une ville très cosmopolite, mais dans le centre de recherche, il y a des marocains, brésiliens, français, mexicains, indiens, russes ». Ainsi, les jeunes sont de plus en plus ouverts aux pays étrangers, y voyant des opportunités culturelles mais aussi professionnelles.

 La faute à la France ?

Après avoir effectué toute une scolarité gratuite financée par l’état français, la France n’est pas capable de retenir ses élèves. Le constat est terrible : on forme des cadres pour qu’ils aillent exercer ailleurs. Pourtant, ce sont les plus qualifiés qui contribuent le plus à la richesse dans un pays. Les économistes sont tous d’accord, l’émigration fait perdre beaucoup d’argent à la France, tant sur le plan de la création d’emplois que sur la création de richesses et de croissance économique.

Mais la France ne fait rien pour retenir ceux qui pourraient justement contribuer à la puissance de celle-ci. Taxes importantes, impôts, charges, complexité des démarches, tout est fait pour dissuader les personnes à rester. Cécile Becker explique « Je n’ai pas eu de financement gouvernemental pour faire mon doctorat en France. Au moment où j’ai passé le concours pour avoir cette bourse, il y avait environ une bourse pour 15 étudiants… J’ai fini première de ma promo et pourtant je n’ai pas eu la bourse. J’avoue que ca m’était resté un peu en travers ». La France n’aide alors pas les plus jeunes et contribue à leur donner une image dépressive, sans issue et sans réussite d’avenir. 

Faut-il s’inquiéter?

Certains pensent que ces départs illustrent un sentiment d’exaspération, une lassitude à l’égard de la France, une morosité et ils sont selon un sondage du Figaro 75% à penser qu’il faut s’inquiéter de l’expatriation des jeunes français. L’expatriation traduit alors un vrai problème économique et social auquel la France fait face. Mais pour s’en sortir, vivre épanouis tant professionnellement que personnellement, de nombreux jeunes choisissent alors l’exil. Phénomène récent mais massif, reviendront-ils sur leur terre d’origine ?

Claire Hryhorczuk

Article pour le magazine d’actualité hebdomaire français L’Express

Crédit photo : mosaic5.com