Samedi 14 février à 15h00, dans le cadre du championnat de football de 3ème division (National) se tenait le derby francilien opposant le Red Star (club de St Ouen) et le Paris FC au mythique stade Bauer. Dans une arène chauffée à blanc, les forces de l’ordre ont tout fait pour maintenir le calme entre les deux groupes de supporters, voulant à tout prix éviter les tristes événements du match aller.
St Ouen, le Red Star, son folklore
14H15. Les portes de la ligne 13 du métro s’ouvrent à la station « Mairie de St Ouen » et déversent son flot d’usagers en une poignée de secondes. Parmi eux, une demi douzaine d’hommes portent des écharpes cousues de vert, de blanc et de rouge, couleurs de leur club de cœur : le Red Star. Tous se dirigent le long de la rue Bauer vers son stade éponyme pour un match un peu différent des autres. Aujourd’hui le club affronte l’équipe voisine, le Paris FC.
En se rapprochant du stade, plusieurs dizaines de supporters affluent vers l’entrée jusqu’à former une foule compacte, non pas devant la billetterie, mais devant le bar faisant face à l’antique enceinte. Ici, le match semble déjà avoir débuté. Alors que des chants à la gloire du club de la banlieue nord sont entonnés, des effluves de marijuana semblent narguer gendarmes et policiers, pourtant postés à quelques pas.
Un match sous bonne escorte
A une dizaine de mètres de là, un déploiement de forces de l’ordre vient en effet rappeler que le match est sous haute tension. Un gendarme interrogé à ce sujet (et préférant garder l’anonymat) nous précise que : « Neuf camions de gendarmes ont été affrétés pour l’événement, secondés par plusieurs dizaines de CRS. Deux sections de la gendarmerie, ont même escorté les supporters du club visiteur jusqu’à leur tribune pour éviter toute confrontation avec ceux du Red Star. » Au final, pas loin de 150 représentants des forces de l’ordre ont été mobilisés pour ce match.
Il est important de rappeler que lors du match aller, des pseudos supporters (hooligans du Paris FC et Anti Fascistes du Red Star) s’étaient affrontés à quelques heures du coup d’envoi. Résultat : 36 gardes à vue pour cette seule journée de championnat.
Le stade Bauer, une ambiance à part entière
Une fois dans l’enceinte, on découvre un stade qui fait peine à voir. Une seule tribune (latérale) est entièrement ouverte au public. Deux autres sont fermées pour cause de vétusté laissant apparaître des tâches verdâtres de moisissure. Derrière un des buts, il n’y a tout simplement pas de tribune mais une barre HLM, qui permet à quelques heureux locataires de profiter gratuitement du spectacle. Entre les tribunes laissées à l’abandon on aperçoit très nettement le Sacré Cœur surplombant le stade, si près qu’on n’en oublierait presque qu’on a quitté Paris.
L’entrée des joueurs sur le terrain est saluée par un kop qui n’a rien à envier à certains de l’élite. Un demi millier de supporters de St Ouen s’y sont massés, armés de drapeaux verts faisant face à une soixantaine de parisiens s’époumonant en vain.
Le score n’évoluera qu’en seconde mi-temps où malgré l’ouverture du score du Paris FC à l’heure de jeu, le Red Star réussira à égaliser 10 minutes plus tard sur penalty puis prendra l’avantage sur corner à un quart d’heure de la fin. Fumigènes et pétards assourdissants venant saluer chacun des buts des protégés du stade Bauer.
Une leçon à retenir
En fin de match, les supporters du Paris FC ont rapidement été menés vers la sortie par les CRS évitant une nouvelle fois toute confrontation avec les locaux. Bien encadrée par les forces de l’ordre, l’événement n’a pas tourné au pugilat entre supporters, autant avant qu’après le match. Les deux équipes profitant d’une bonne dynamique sportive pourraient toutes deux accéder à la Ligue2 l’an prochain. La pression populaire y étant encore plus forte, il faudra que la préfecture se serve de ce match comme exemple pour éviter tout débordement futur.
Josselin Aubrée
Publications envisagées :
- PQR : Le Parisien (pages locales Seine Saint Denis)
- Presse spécialisée : So Foot