Les transports parisiens : un manque d’adaptabilité !

Tous les jours nous, parisiens, prenons le métro pour nous déplacer, c’est un mécanisme. Cependant cette situation n’est pas aussi évidente pour les personnes handicapées. Anna 18 ans en béquilles pendant 12 semaines, Pierre 38 ans, handicapé moteur, en fauteuil roulant et Maxime 25 ans, aveugle, nous racontent leur calvaire de tous les jours pour se déplacer dans Paris.

Paris est traversée par de nombreuse lignes de métros. Cependant très peu sont adaptées pour les déplacements des personnes handicapées. Tout ceci entraîne un manque d’autonomie encore plus fort pour ces personnes à mobilité réduite. Comment est vécu ce manque d’adaptabilité des transports parisiens par les personnes handicapées ?

Adapter les métros : des complications techniques et financières.

Malgré un bilan de 2014 qui montre que 51 % des personnes handicapées prennent les transports en commun, beaucoup de ces personnes concernées par ce problème se rendent compte que l’accessibilité au métro est très compliquée. Nous pouvons constater que lorsque nous prenons le métro c’est un vrai parcours du combattant : des escaliers partout, les ascenseurs sont rares ou souvent en pannes, les escalators bondés de foule, très peu, voire pas du tout de rampes ou de plateforme pour les fauteuils roulants.

Ce manque d’adaptabilité ne vient pas d’un problème de mauvaise volonté, les faits sont que les travaux seraient beaucoup trop difficiles ou impossibles sur les lignes anciennes (c’est-à-dire la plupart des lignes). Rendre accessibles plus de 300 stations du métro reviendrait à plusieurs milliards d’euros. La ligne 14 du métro est censée être l’unique ligne 100% accessible du réseau RATP:  pourtant, la station Olympiades est victime de très fréquentes pannes d’escaliers. Les ascenseurs indispensables pour les personnes à mobilité réduite sont rares : on dénombre 303 stations de métro pour 280 ascenseurs (RER compris). En définitive, même les stations censées être équipées pour les personnes handicapées connaissent encore des problèmes et rendent encore plus difficile leurs déplacements.

 

 

Comment le problème est-il vécu ? Ils témoignent : 

Anna, une étudiante de 18 ans se retrouve à marcher avec des béquilles pendant 12 semaines. Tous les jours elle doit prendre le métro pour aller et revenir de l’école. Maintenant qu’elle est en béquilles elle se rend compte à quel point les métros sont difficiles d’accès lorsqu’on ne peut plus se déplacer normalement. « C’est incroyable de voir à quel point les métros sont inadaptés ! Certaines stations proposent des escalators (souvent en panne) mais là encore ce n’est pas partout et très souvent je dois monter ou descendre des marches, ce qui me fatigue énormément. Pour moi prendre le métro est devenu une réelle source d’angoisse » confie-t-elle.

Pierre, 38 ans est handicapé moteur et doit se déplacer en fauteuil roulant. Pour lui prendre le métro est devenu inconcevable. Il a essayé quelques fois et s’est retrouvé dans des situations très compliquées et angoissantes. Il revient sur ses expériences dans le métro et nous raconte:  « les quais ne sont pas adaptés aux fauteuils roulants, les ascenseurs sont rares ou en panne, et parfois il est impossible de descendre sur un quai dans certaines stations à cause des escaliers ».

Les aveugles sont aussi des personnes qui souffrent de cette inadaptabilité. Maxime, 25 ans, aveugle : « mon handicap ne m’empêche pas de prendre le métro mais circuler sans rien voir dans ces labyrinthes de couloirs sans fin, devoir demander constamment sa direction et voir que nous pouvons tomber en un instant dans les rails à cause de quais inadaptés est assez effrayant ».

Même si les ingénieurs prévoient d’adapter toutes les futures stations de métro aux personnes handicapées, aujourd’hui, ce manque d’adaptabilité reste un réel fléau dans notre capitale parisienne.

Camille  Compain-Tissier

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